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Nicolas PEYRAC - J'avance (1995)
Par MARCO STIVELL le 21 Mars 2022          Consultée 570 fois

Vingt ans de carrière : une chose que Nicolas PEYRAC peut ne pas fêter en grande pompe mais, dans tous les cas, et en accord avec l'esprit du musicien bidouilleur discret qu'il demeure, un nouvel album semble une manière idéale de le faire.

Celui-ci n'arrive que deux ans après son prédécesseur ; l'artiste retrouve un peu son rythme de production d'avant le milieu des années 90. Et, comme à l'accoutumée, tout est d'abord 'pensé' en Bretagne, à la maison. J'avance est ensuite enregistré à Montréal, puis à Los Angeles, sans oublier Paris et le studio Davout.

Plus qu'avec le très bel album de 1993, le passage aux nineties se fait ressentir en raison du changement de format et d'un souhait de meubler la largesse qu'autorise le CD. Sans toutefois forcer le trait ni franchir le cap de l'heure plus que de raison – au contraire de la nouvelle mode rap -, PEYRAC propose ici une oeuvre trop riche en terme de durée. Le fait d'avoir été enregistrée à divers endroits nuit peut-être également à un ensemble où l'inspiration et la qualité varient.

Toujours influencé par Tom PETTY et le beau son folk/pop-rock à l'américaine, massif dans ces années-là, J'avance s'ouvre sur un morceau-titre éloquent : ambiance road-trip ensoleillé, grands accords ouverts, arpèges en picking, guitare claire et funk du los angélien Bruce Gaitsch. La chanson conjuguée au 'prendre sur soi, quoiqu'il advienne' et aux besoins positifs, est enchanteresse. Pour comble d'une celtitude explicite totalement absente en 1993 dans un disque appelé Tempête sur Ouessant, des cornemuses (au synthé) se joignent ici à la fête.

Parmi les éléments communs, en revanche, on retrouve cette Roland TR-808 à la Phil COLLINS avec une nappe très belle et une guitare classique délicate pour "Echec et Mat". Dédicace aux femmes "qui tiennent les cartes", détachées et menant le jeu quand elles décident de s'en aller. Un peu plus loin, "Et si j'parlais des filles" amène un partage des torts plus assumé : Oh, elles m'auront fait mal, mais j'méritais pas mal. Ecriture simple et directe toujours, mais pour le meilleur, avec cette ballade country d'une finesse marquante, tout comme le chant de PEYRAC.

"Plus rêver" et "Marre d'être grand" sont d'autres sommets de la collaboration avec Gaitsch et allant chercher une autre forme d'exotisme avec les ukulélés, une fraîcheur certaine. Dans le même style, avec "Taos", PEYRAC revient sur une thématique bien connue par ses disques passés : une fille en décalage dans l'univers du pays où elle vient d'arriver (en l'occurrence Mexicaine au nord de la frontière). On regrette que la fin vocale soit si courte.

"Maintenant", quant à elle et à foison, se concentre sur des regrets et termine une seconde partie qui, même révélatrice d'une perte d'intérêt, contient tout de même de belles chansons ("Amis", "C'est rien"). D'autres slows ("On s'aimera", "Je t'aime je t'aime") se montrent plus convenus, et "Toute seule" nous fait voir les mille paillettes d'une femme détachée jouant à la star sans accrocher pour autant.

En revanche, il est difficile de manquer "Evian" à l'ambiance lente et vaporeuse, faite de synthés et de boîte à rythmes, et à la narration inattendue de la part de Nicolas PEYRAC, franchement réussie, et un regain de son écriture cinématographique, moins évidente sur les albums précédents. La rencontre entre un homme et une femme sur les bords du Léman, la fuite d'un système et d'un Paris oppressant, une intensité montante au fil des paroles, le tout souligné de nappes, de trompette bouchée en sample, de références précieuses (le roman La Belle du Seigneur par Albert Cohen). Une parenthèse dans cet album, mais ô combien méritoire !

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Nicolas Peyrac (chant, guitares, claviers, choeurs)
- Bruce Gaitsch (guitares, ukulélé, mandoline, banjo, pedal-ste)
- Michaël Turner (guitare électrique, mandoline)
- Philippe Chauveau (batterie, percussions)
- Jerry Warshame (basses)
- Anton Newman (percussions)
- James Stirwood (claviers)
- Olivier Kowalski (direction des choeurs)
- Ann Elizabeth Moore (violoncelle)
- Chris Newark, Robert Elm (violons)
- Cindy Berger, Sandra Bird (violons)
- Peter Wainberger (direction des cordes)
- John Field (hautbois, cor anglais)


1. J'avance
2. Echec Et Mat
3. Marre D'être Grand
4. Et Si J'parlais Des Filles
5. Taos
6. Toute Seule
7. Je T'aime Je T'aime
8. Evian
9. Plus Rêver
10. On S'aimera
11. Amis
12. C'est Rien
13. J'laisse
14. Maintenant



             



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