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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  B.O FILM/SERIE

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- Membre : Bande Originale De Film

Vladimir COSMA - Le Furet (mocky) (2003)
Par MARCO STIVELL le 15 Mars 2024          Consultée 320 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Jean-Pierre Mocky aborde le nouveau millénaire avec une première moitié d'années 2000 résolument parisienne, tous ses films se passant à la capitale ou en banlieue, chose rare chez lui. D'abord, Le Glandeur (2000), avec lui-même jouant le rôle d'un oisif marié à une ministre et qui vit à ses crochets, ne pouvant s'habituer au travail, le tout sur un ton humoristique et nous montrant un peu la vie secrète nocturne de Paname. S'il est le dernier réalisateur à défendre le cinéma des années 30 ou à la Tati, La Bête de Miséricorde (2001), vieux projet avec Serrault et Belmondo abandonné vingt ans plus tôt, le voit renouer un peu avec la noirceur. Il joue un veuf solitaire et dérangé au point de vouloir aider les gens souffrants ou tristes à abréger leurs souffrances, sans attendre de bon vouloir. Belle esthétique très bleu-nuit dans ce film, avec Bernard Menez et Jackie Berroyer en très bon duo de flics, ainsi que la dernière musique que lui compose Eric DEMARSAN, avec un thème-titre doux, féminin et qui figure parmi les plus beaux de sa carrière.

Après le deuxième polar à la sauce politique (Les Araignées de la Nuit, 2002) qui lui fait retrouver de plus belle sa nouvelle femme et ancienne actrice Patricia Barzyk, notre bougre propose Le Furet (2003), une course-poursuite à travers Paris, moins ses rues que son métro ou ses égouts (voire son zoo de Vincennes, comme en 87 dans Agent Trouble) entre Jacques Villeret dit 'le furet' et Robin Renucci en flic. Avec son premier rôle pour Mocky de monsieur-tout-le-monde, père de famille serrurier roublard qui vend ses services d'assassins au plus offrant, insaisissable pour la police, Villeret est fidèle à son talent. Il meurt deux ans plus tard, et notre ami réalisateur regrette de ne pas l'avoir démarché plus tôt, par erreur en pensant qu'il n'aimait pas ses films ! Il y a aussi Dick Rivers en truand (son deuxième et dernier rôle au cinéma, l'autre ayant été pour Mocky déjà en 99), Michel Serrault en ancien spahi devenu type louche et, en parrain mafieux, le grand retour de Michael Lonsdale pour la première fois depuis, fiou... 1972. Le film, bien rythmé, est excellent, coloré, coquin (Barzyk en médecin légiste qui charme Renucci), même 'sil reçoit peu de critiques valorisantes et d'entrées ; tout juste cent mille à Paris seulement. Question d'habitude...

Au bout de dix ans, Vladimir COSMA remet les pieds dans l'univers de Mocky et pour ne plus le quitter. Son activité s'est déjà bien ralentie dans le même laps de temps, même si on le remarque notamment aux côtés du réalisateur Francis Weber pour Le Jaguar (1995), Le Diner de Cons (1998) et Le Placard (2001), ainsi que de Gérard Oury pour son ultime effort Le Schpountz (1999), soit sept ans avant de partir. Peut-être est-ce justement pour mieux retrouver cette sensation d'une école de cinéma ancienne réal + compositeur attitré que COSMA ne bougera plus de sa chaise auprès de Mocky pour les quinze-seize dernières années de vie qu'il reste à ce dernier et presque le même nombre de films, n'oeuvrant pour d'autres que de manière très sporadique. En tout cas, Le Furet, adapté du roman Un Furet Dans le Métro de Lou Cameron (un des auteurs de la Série Noire), n'est ni leur travail commun le moins bon, ni le meilleur !

Dès les premières scènes, on entend la seule chanson de l'ensemble et dans un style variété légère, tout comme Eric DEMARSAN avait composé "O Manon" pour La Bête de Miséricorde, chantée par Dominique Zardi, une des 'gueules à Mocky' (dont la voix a quelque chose de très Galabru). Ici, COSMA préfère le chant féminin et plutôt lyrique, en l'occurrence celui de la mezzo-soprano Elisabeth Conquet pour deux-trois vers qui vont bien s'ancrer dans votre mémoire ("Je suiiiis uneu belleu blonde toute rondeuuu..."), pas seulement parce qu'ils sont répétés jusqu'à plus soif dans une tradition bien Mocky elle aussi. Avec un bel accompagnement jazz tout même, contrebasse, batterie aux balais, guitares classiques en accords, elle accompagne bien Villeret et ses courses secrètes dans le métro parisien, mais elle n'éclipse pas totalement la plus traditionnelle "Il Court, Il Court, le Furet", comptine pour enfant et sifflotée voire fredonnée en toute logique durant l'heure vingt.

Différents types de folklore se rencontrent dans cette B.O de COSMA, avec des fanfares douces et très jolies dédiées à Michel Serrault et son personnage d'Anzio, spahi portant le fez en permanence, sans compter donc celle de la fête foraine, puis le style manouche. L'expérience du compositeur avec le guitariste ROMANE a marqué les esprits en particulier dans Le Dîner de Cons, du coup il y a récidive et pas qu'un peu. Avec une pompe rythmique élancée bien solide, violon, mandoline et guitare solide se croisent au gré des titres comme "La Course du Furet" ou "Salvator le Caïd", même si musicalement, cela correspond bien peu au placide Michael Lonsdale/Salvator ; d'ailleurs, on n'entend ce dernier titre que lorsque Villeret supprime l'un de ses truands, pendant une partie de pêche dans la Seine.

Il y a en outre le générique irrésistible qu'est le "Pizzicato du Tueur", plutôt utilisé à la fin alors que la tracklist audio le pousse au début. Outre les éléments habituels de cette musique, sa conclusion pimente un peu le tout grâce à une accélération menée avec force par le piano honky-tonk de COSMA. Un petit plaisir à ne pas bouder, même quand on reconnaît avoir un peu de mal avec ce style de musique qui au moins s'accorde bien au film, à ces allers-venues sur fond d'action entre les Lilas-Montreuil et Neuilly-Sur-Seine, de l'autre côté. De quoi plaire davantage peut-être à un public bon-chic bon-genre, mais aussi marquer une forte identité, à mettre au palmarès de Mocky.

La chanson "Je Suis une Blonde Toute Ronde" demeure néanmoins trop présente, et les morceaux d'habillage secondaire trop en retrait, à l'image du sax érotique du bar à escorts, de l'orgue de Barbarie quand Villeret/Furet contemple un mannequin de blonde dans une vitrine et tel qu'il en rêve, ou encore de l'alto délicat durant la scène de tête-à-tête au restaurant entre Renucci et Barzyk. Il y a cependant ici une cohésion beaucoup moins éclatée que dans Touristes ? Oh Yes!, film suivant de Mocky axé sur une toute autre forme de promenade parisienne en collectif et euh... vivante.

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