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MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  B.O FILM/SERIE

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Vladimir COSMA - Les Aventures De Rabbi Jacob (1973)
Par WALTERSMOKE le 3 Juillet 2018          Consultée 1558 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Sorti en 1973, Les Aventures de Rabbi Jacob est de loin l'une des comédies les plus réputées du cinéma français. En même temps, un coup d'oeil sur les noms des principaux artisans à l'oeuvre donne la puce à l'oreille : Gérard Oury à la réalisation, sa fille Danièle Thompson à l'aide au scénario, et surtout, surtout, Louis de Funès dans le rôle principal. Un vrai film culte partant d'une histoire rocambolesque : Victor Pivert (joué par de Funès), un Français de France bien raciste comme il faut, se retrouve plongé dans une histoire impliquant un leader arabe devant fuir des assassins d'un colonel, et va être amené, de fil en aiguille, à prendre l'apparence d'un rabbin du vieux quartier juif de Paris ; le tout alors qu'il doit assister au mariage de sa fille.

Un scénario un peu tiré par les cheveux, n'est-ce pas ? Et pourtant, le film parle bien, en filigrane, du conflit israélo-palestinien, sous couvert d'une comédie pas piquée des hannetons. Mais la force de Rabbi Jacob (le film, donc), c'est d'en parler certes avec justesse et respect, mais aussi et surtout de rire du mal supérieur, le racisme. Plus d'une fois le personnage de Pivert se voit tourné en ridicule, de par son refus d'accepter l'autre, surtout quand il est étranger. Une chose que beaucoup trop de gens n'ont pas compris ou refusent de comprendre de nos jours, et qui les pousse à dire ceci d'un plaidoyer humaniste somme toutes intemporel (sur le fond, pour la forme c'est autre chose) : « OUIN OUIN ON PEUT PLUS RIEN DIRE DE NOS JOURS LA POLICE DE LA PENSÉE NOUS BRIME RABBI JACOB POURRAIT JAMAIS SORTIR EN 2018 ». Alors qu'au contraire, ce sont des films comme Rabbi Jacob dont on aurait bien besoin de nos jours. Pas les sombres merdes racistes, elles, sortant depuis quelques années. Indice : Christian Clavier y tient à chaque fois le rôle principal [1].

Mais pour revenir au film en tant qu'entité artistique, il s'agit d'une bonne œuvre, servie par une réalisation impeccable et intelligente. Et bien entendu, qui dit Rabbi Jacob dit la musique. Pour la première fois dans sa carrière, Gérard Oury fait appel à Vladimir COSMA, un jeune compositeur qui alors se fait un nom petit à petit avec une filmographie déjà conséquente. En dehors du Grand Blond avec une chaussure noire, cependant, il n'avait participé à aucun film marquant. Et dans un sens, Rabbi Jacob a donné un bon gros coup de fouet à sa carrière.

Quand on écoute la musique, on se dit que c'est amplement mérité. COSMA parvient à insuffler l'humour du film dans ses partitions, mais aussi la tradition juive, sans que l'un n'empiète sur l'autre. Cela donne avant tout deux thèmes cultes. Le premier, c'est le thème principal, enjoué et sautillant comme peut l'être une B.O. de film français. Joué dès le générique, il a le mérite de donner le la, tout en mêlant instrumentation moderne avec une base pop-rock (si si !) et choeurs dignes d'une comédie musicale, le tout saupoudré de quelques cordes qui se font bien entendre sans prendre toute la place. Et en fin de compte, tout au long des 23 minutes (c'est court) de l'album, COSMA n'a de cesse de montrer qu'il est possible de faire de la bonne, de la grande musique de film sans recourir à un orchestre de manière exclusive. Il se permet même une petite incartade électronique avec "Enquête policière", un thème musicalement peu satisfaisant mais illustrant à merveille la cocasse incompétence des flics poursuivant Slimane et Pivert.

L'autre grand thème de Rabbi Jacob, c'est le morceau que les gens doivent nommer comme « la musique de Rabbi Jacob, tu sais, celle où les Juifs, ben ils dansent dessus ». Dans la B.O., c'est l'une des deux danses hassidiques, regroupées sur une seule piste. Autant dire qu'en allant puiser chez les adorateurs de la Torah, COSMA s'est retrouvé bien inspiré. Que l'on soit Juif, d'une autre confession ou un bouffeur de curés, difficile de résister au rythme entraînant et joyeux d'une musique menée par un violon fou et enlevé. Et dans le film, inutile d'insister sur le fait qu'il illustre à merveille la situation on ne peut plus rocambolesque de Pivert en pleine fête juive.

La B.O. de Rabbi Jacob rayonne fort grâce à ses deux plus célèbres thèmes, mais c'est tout. Vladimir COSMA reste un brillant compositeur qui abat ici un boulot court mais intense, intrinsèquement appréciable. Cela dit, B.O. de film ou pas, la musique est encore loin de prétendre à un éventuel titre de classique de son temps, la faute à une musique qui a parfois mal vieillie par l'usage de sons d'époque, ou bien parce qu'il s'agit vraiment d'illustrations sonores trop courtes pour marquer. Mais une B.O. de film français qui s'écoute volontiers dans son intégralité, avouons-le, ça ne court pas les rues.

« Salomon, vous êtes juif ? »

Note réelle : 3,5/5

[1] : pour approfondir le sujet, je vous renvoie à l'excellente vidéo de Ginger Force sur le sujet : https://www.youtube.com/watch?v=a-naj2u1w7Y

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9. Moto En Folie
10. Chewing-gum Attack
11. L'envol Final



             



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