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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  B.O FILM/SERIE

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Vladimir COSMA - Le Cabanon Rose (mocky) (2016)
Par MARCO STIVELL le 21 Mai 2024          Consultée 350 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Quitte à faire un peu d'anachronisme en cette fin approchante du dossier Jean-Pierre Mocky, après un autre film à voir dont nous reparlerons dans un paragraphe, le dernier effort parisien ou proche (et lui aussi polar) du réalisateur-acteur se nomme Rouges Etaient les Lilas, fin 2016, avec des premiers rôles exclusivement féminins.
Suite à la mort de son mari, une jeune dame en deuil (Liane Dufour au visage adorable) se retrouve confrontée à une voisine très agressive (Delphine Chanéac) qui veut vraiment la pousser à bout, si ce n'est la voir mourir. C'est un scénario original de Mocky et son tout nouveau comparse en écriture (puisqu'André Ruellan est 'en retraite'), à savoir Frédéric Dieudonné, ancien producteur de documentaires et éditeur littéraire (notamment pour notre ami Jean-Pierre et ses autobiographies en 2016). Un bon film rouge sang féminin tourné dans un hôpital psychiatrique toujours fonctionnel (les appartements sont donc créés pour l'occasion), même si, comme Liane Dufour joue un rôle de chercheuse à l'institut Pasteur et cherche à rendre les coups au bout d'un moment, le dernier tiers peut être pénible à visionner pour quelqu'un atteint d'ophiophobie (mais bon, ce sacré Mocky est un ami des animaux qui n'en craint aucun alors). Et outre, le plaisir de revoir la hélas trop rare Marianne Basler (rôle principal dans Vidange, 1998) en policière retraitée d'Interpol et, trop tard là encore, Grace de Capitani pour Mocky, habituée à des rôles glamour (Les Ripoux etc), ici transformée pour son plus grand plaisir. Tournage à Neuilly-Sur-Marne, musique de COSMA entre cordes de film noir et piano valsé, juste mais plutôt limité, avec même un titre pop électro 90's au milieu.

2016, c'est aussi et surtout l'année du Cabanon Rose, le premier scénario commun de Mocky et Frédéric Dieudonné, à partir d'un fait divers non élucidé survenu en 1934 que le réalisateur François Truffaut, grand amateur comme Jean-Pierre, a relaté à ce dernier dans le courant des années 60. Un corps d'homme (André Révol) retrouvé à Saillans (dans la Drôme, 26, non loin de Die), dans une maison de vigneron retapée et connue comme le cabanon rose, pour accueillir des rencontres galantes. Il n'en fallait pas davantage pour plaire à Mocky, entre son goût des polars et celui des grivoiseries ; en revanche, il lui a fallu attendre une petite cinquantaine d'années ! Heureusement, le film est paru à temps, en fin de carrière, avec des copains comme Jean Abeillé (dont c'est le dernier film), Grace de Capitani mais aussi un des derniers castings les plus dingos de Mocky, avec des humoristes des planches, de l'écran et même de la musique. Jugez plutôt : Richard Gotainer, François Hadji-Lazaro (GARÇONS BOUCHERS, PIGALLE) toujours avec sa gueule et ses bretelles (les deux chanteurs débutent d'ailleurs le film ensemble dans la même scène), Henri Guybet, Christophe Fluder (alors aussi dans Chocolat), Bernard Menez et même Jean-Marie Bigard, qui prouve comme Patrick Sebastien dans Le Pactole (1984) qu'un 'gros beauf' de réputation est un acteur tout à fait bon dans un rôle adapté (en l'occurrence un gendarme alcoolo) et dirigé, même si jamais trop avec Mocky on le sait, un des rares réalisateurs à se fier aux comédiens. D'ailleurs, il y a aussi en 'professionnelle' la jeune et très belle Lola Marois, madame Bigard à la ville.

Le cabanon rose est dont ici un vrai lupanar mais plus petit, et en Ardèche (07), dans la région forestière de Largentière. Tout comme pour Litan (1982), même si on était plus haut du côté d'Annonay, notre cher Mocky s'offre le luxe de superbes plans d'ensemble comme il le fait rarement, depuis le haut des collines en plein été et pour un tournage heureux, signe de son plaisir (comme du nôtre) de retrouver la province et pas à moitié. Il n'y a alors que la voix-off du réalisateur pour présenter le film, mais aussitôt après, l'indéboulonnable Vladimir COSMA nous offre un générique pour cordes aux petits oignons, noir et léger en même temps, grandiose et un rien nonchalant, bref difficile d'imaginer mieux.

Alors que des choses étranges se passent, Bernard Menez en Ravel, qui annonce connaître des secrets sans les révéler, disparaît et demeure introuvable. S'ensuit alors une intrigue policière-terroir mais sans flic, juste avec des villageois, des gendarmes et des agents d'assurance (Christophe Fluder) venus enquêter, un suspense détendu jusqu'à un final surprenant, durant lequel on réentend ce générique, non sans force. Et c'est un Mocky à voir pour tout cela, plus qu'à entendre cette fois, hélas.

Autant COSMA nous offre de beaux développements très simples autour de son thème principal, ajoutant de la mandoline, du tambourin et du xylophone, autant il propose son deuxième thème, un jazz New Orleans plaisant et pépère aux piano/banjo/clarinettes avec sifflements qui prend malheureusement trop le pas à partir du moment où l'alternance du début n'a plus lieu. Certains films excellents de Mocky (Solo par exemple) se reposent trop sur le même motif musical, manquent de variations, et parfois, comme Le Cabanon Rose, c'est aussi de la matière simplement qui manque. Une bonne partie du film se déroule sans musique.

Alors que le peu de thèmes secondaires qu'on entend, l'accordéon forain des scènes au bar (en opposition au bar à escorts plutôt salsa torride), le piano blues etc. sont des petits bonheurs comme COSMA peut en amener avec facilité. Sans parler des petites chansons plus ou moins égrillardes de la belle actrice blonde en voix lyrique au début du film : "Ah ! Que J'aime les Militaires", "Voici le sabre de mon père"... Mocky n'est pas le réalisateur le plus libre et entêté du cinéma français pour rien, on s'en délecte mais l'effet disparaît vite, alors qu'on aurait aimé par exemple entendre Lola Marois prendre le relais (l'un des films suivants lui réserve d'autres formes de charme animal). Entre ça, la répétition du New Orleans un peu trop acharnée, les moments de vide, sans nuire à la qualité (grande) du film, un cocktail bien dosé de Mocky toutes humeurs (sexe, humour, polar), cela n'augmente pas sa valeur. En revanche, outre le reste, les chants d'oiseaux font clairement partie de la B.O !

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