Notre groupe de jeunes musicos de fonky music a sorti deux opus live avant de reprendre le chemin des studios pour enfin donner une suite à sa carrière. Sa réputation scénique n’est plus à faire, mais il a en revanche pris conscience du fait que les seventies réclamaient du fun en plus du funk, et qu’une chanson est bien plus fendarde qu’un instrumental. En revanche, j’imagine que la division marketing de De Lite s’est penchée sur la sublime pochette que nous avons devant les yeux. M’est avis qu’il y a un plantage quelque part, cet ignoble glaçon en guise de couverture pour un album de funky music, c’est incompréhensible ! Tout de même, il s’agit de KOOL AND THE GANG. Mais le groupe produit lui-même ce nouvel effort, démontrant s’il le fallait toute son ambition.

Le groupe entier se met derrière le micro pour donner une certaine consistance à ce nouvel essai vinylique, ce qui nous donne Music Is The Message toujours aussi influencé par James BROWN dans les portions instrumentales, répétitives et bien hypnotisantes. La basse de KOOL lance "Soul vibrations" qui ressemble plus à une jam qu’autre chose avec ses gros synthés disco signés Arp. Enfin, "Funky Granny" nous montre une grand-ma amatrice de funk, c’est ludique et marrant et pas vraiment taillé pour des oreilles de plus de cinquante années plus tard. Une Wah Wah digne de Shaft et c’est "Love The Life You Live", avec des cuivres bien rebondis. Le groupe chante à l’unisson puis chacun prend une ligne, ce n’est guère efficace pour l’instant, on sent les mecs guère à l’aise avec un mike en main, c’est vraiment pour dire qu’il ne s’agit pas d’un opus instrumental.

Puis c’est back to instrumentals ! Il y a du bon psychédélisme à la Isaac HAYES dans le titre "Electric Frog part 1", et un énorme nuage de beuh flotte par-dessus l’ambiance ici développée avec cette flûte très en avant, on se croirait avec les potes de SLY AND THE FAMILY STONE. Ca continue mais axé gratte cette fois sur "Electric Frog Part 2" et DT Thomas qui continue de flûter comme si le diable était à ses trousses. Le rythme se ralentit quelque peu avec la prise de pouvoir du sax de Ronald Bell sur "Stop Look Listen", une titounette bluette presque qualifiable de chialante. Enfin, nous avons une trompette qui a dû influencer notre Ibrahim MAALOUF : celle de Spike Mickens qui retentit sur "Blowin With The Wind" avec une certaine emphase.

Il faut se rendre à l’évidence, les résultats sont là : notre jeune groupe du New Jersey passe de la 43ème à la 25ème place du billboard R’n’B. Toutefois, il lui reste à faire la preuve d’une capacité vocale plus assurée. Pour le moment, chacun se force à assumer un peu toutes les portions vaguement chantées de cet opus, ce qui le rend plus maladroit qu’autre chose. L’ambiance reste semblable, il nous manque donc encore un peu de force probante question fun pour devenir un grand du funk !