Lorsque sonnent les sirènes de 1983, l’année sans pareille, les potes de KOOL AND THE GANG ont tout pour continuer une carrière exceptionnelle en bien des points. Ce In The Heart est leur premier album sans l’homme qui leur a permis de passer dans la division supérieure, Eumir Deodato a été remercié pour manque de résultats lors de la sortie de l’opus précédent. Alors les voilà, libres comme jamais, et détenteurs de la formule magique pour s’imposer à la tête des charts à une époque où Michael JACKSON règne en maître sur la musique mondiale suite à la sortie de Thriller. Il suffit de raccrocher les wagons et de prendre le train en marche… Cela ne devrait pas poser le moindre problème ! Cet album à la pochette marquante est déjà le seizième opus du groupe.

C’est l’époque des tops, alors 4 singles sont choisis pour emmener l’album au plus haut. Nous débutons par "Straight Ahead", on pense immédiatement à la bande originale de Rocky III, qui sort au même moment, le ton est indéniablement mainstream, avec des chœurs en fausset qui rappelle de suite IMAGINATION et leurs collègues de EARTH WIND AND FIRE. L’ensemble a une belle gueule mais le titre ne parvient pas à charter. Ce premier instant d’inquiétude est chassé par l’arrivée du single suivant "Joanna", un midslow doucereux qui ne mérite pas tout à fait le qualificatif de chialante, ce malgré une ligne de synthé quasi irritante tant elle est répétitive, mais le refrain est une petite merveille qui a passé le cap des années pour devenir un giga classique, il atteint la mirobolante place de numéro 2 du billboard derrière le "Karma Chameleon" des CULTURE CLUB… Et oui ! Il s’agissait d’une fière époque !

Le troisième single a toujours eu mes faveurs, il s’agit de "Tonight". C’est bien simple, jamais les funky de KOOL n’ont été aussi aussi rock, car écoutez donc la gratte de Claydes Smith, il s’agit d’AOR de superbe extraction, la gratte rugit tout du long et nous gratifie même d’un joli solo de derrière les fagots. J’ai toujours adoré ce refrain que je fredonne plus souvent qu’à mon tour. Comme quoi KOOL AND THE GANG n’ont rien perdu de leur superbe, le titre atteint une honorable 13eme place au billboard. L’éponyme "In The Heart" achève cet assaut des singles dans une ambiance drivée par un synthétiseur au goût du jour mais qui sonne aujourd’hui assez pompier. Les onomatopées vocales me semblent assez médiocres même si DT tente de garder le titre au top. Cette fois encore, pas la moindre trace dans les charts pour cette composition.

"You Can Do It" développe pas mal de Cuivres comme « avant », hélas, les synthés se taillent ici une part de lion. Le titre est taillée pour la musique d’ambiance. "Rollin’" propose des synthés criards… nous sommes bien en 83 ! A oublier rapidement ! "Place For Us" est un midslow que ni Billy JOEL ni Elton JOHN n’auraient renié, l’ambiance n’y est pas vilaine et le piano de se taille une belle coupe ! Toutefois, avec "September Love", nous entrons cette fois de plein pied dans le territoire des chialantes, on s’y endort sec pas moyen de ne pas fermer l’oeil. Hélas, les pleurs se poursuivent avec "Home Is Where The Heart Is" qui dégouline dans tous les sens telle une coiffeuse d’adolescente prépubère.

Hélas, malgré une tenue plus que correcte de la moitié des singles, cette nouvelle livraison ne brille pas des masses ! Le changement de producteur n’a guère porté ses fruits d’autant que les résultats de l’album ne sont pas meilleurs que ceux du précédent. L’avalanche de slows et la durée plus que moyenne de l’opus me contraignent à poser le 2 étoiles.