Vous lisez bien ! Il y a désormais onze longues années que les king of KOOL ne nous avaient pas titillé les oreilles avec leur Funk si particulier, ceci nonobstant les deux best of de relectures données lors de ces pauvrettes années. Alors ce titre, on en cause ? Toujours cool ? Voilà qui porte un espoir énorme sur la communauté fragile de l’électro funk en ces années 2000. La pochette est mignonne et on se laisse bercer par de jolies illusions dès le départ, on se dit que les musiciens en ont sous la semelle après toutes ces années à compter leurs billets verts sur leur compte en banque. La moindre des choses serait de rebondir, non ? Il s’agit du 21ème opus de KOOL AND THE GANG.

Les choeurs de "Dave" sont mignonnets, titre qui se présente comme un hymne de pop music. De belles sonorités accompagnées d’une gratte absolument géniale et particulièrement volubile, les pontes de la fonky music ne nous avaient pas habitués à pareille fête instrumentale. On se croirait d’ailleurs revenu aux glorieux jours de "Jungle Boogie" sur "Bang Bang With The Gang" en ajoutant une gratte bien méchante, plus hard-rock que réellement fonky. Nous sommes plus cool que jamais sur le joli mid slow qu’est "Steppin Into Love", avec son saxophone chaleureux. Les harmonies vocales y sont vraiment à la hauteur.

"America" reste dans une vibe rocksteady avec, comme souvent, une profession de foi plutôt cool des gars du New Jersey sur leur cher pays à la bannière étoilée. L’ambiance est à un funk très mordoré de disco sur "What’s Happening" où les nappes de synthés nous renvoient facilement en 1980. Le sax de Khalis Bayan, Ronald Bell le frangin de KOOL, se taille une belle part de lion sur "Sailing". L’ensemble sonne très pop mainstream, nous nous sommes considérablement éloignés de nos racines, les gars ! Il s’agit de la reprise instrumentale du classique de Christopher CROSS ainsi que tout le monde l’aura reconnu. "Someone Like You" est un slow agréable et romantique auquel une lap steel guitar donne un petit élan country.

Hélas, le niveau baisse ensuite : malgré des choeurs efficaces, "Everything’s Gonna Change" sombre quelque peu dans le registre de la chialante. Les gars se sont quelque peu endormis sur leurs bédos avec "Too Low For Zero". On a l’impression que la vitesse du titre a été réduite de moitié, vous ne trouvez pas ? Et c’est back to the eighties avec "Made For Love" où on croirait presque le style de DT au micro, pas mémorable. La mélodie de "Trust Me" tombe un brin dans la facilité, on ne la retiendra donc pas. L’analyse est sensiblement la même pour "Miracles" qui ne prend pas le moindre risque. Puis oui ! Nous voici tous au 21ème siècle ! "Livin In The 21" permet donc aux gentils funkeux de nous refaire le coup de la profession de foi sur l’humanité belle et honnête.

Pas mal de filler dans cette nouvelle livraison, c’est dommage car plusieurs titres auraient largement suffi pour atteindre une note plus que correcte. On finit par ne plus trop y croire, car la magie des papes de la funky music s’est peu a peu transformée en fonctionnariat de la pop. L’un dans l’autre, il semble clair que le temps écoulé depuis le précédent opus n’a guère été rempli de sessions de jam et de travail. On peut aisément blamer l’âge de nos rockstars qui ont bien mérité de la cause. Je suis sur un deux fort mais insuffisant pour atteindre le 3 étoiles.