Nous en sommes déjà au huitième opus pour les p’tits gars du New Jersey. On commence à être habitué a leur niveau technique ainsi qu’à leur petit défaut... toujours le même, le manque d’un chanteur qui ferait la différence ! Alors comment analyser la présence du Taj Mahal sur un opus de nos rois du funk jazzy ? Une envie de se vouer à d’autres dieux pour enfin parvenir à la formule magique qui fera d’eux des superstars ? Toujours est-il que notre groupe de potes d’high school reste toujours de qualité, alors que nous entrons dans la seconde moitié des seventies, et que le disco pointe du nez !

On débute ce nouvel opus avec la grande fiesta funky sur "Open Sesame", qui voit la voix inimitable de Don Boyce prendre quelques lignes en alternance avec les choristes féminines du groupe, il y a un petit coté quasi disco sur ce titre d’ouverture, mixé avec plusieurs influences orientales, mais vu la pochette on s’en serait douté ! Les cuivres sont sur ressorts et créent un groove remarquable. Avec "Sunshine", on mixe des éléments quasi flower power avec des chœurs digne des plus grandes heures de fumette chez BIG BROTHER ou JEFFERSON AIRPLANE, c’est vous situer la bête, une harpe, des instruments indiens, ça part dans tous les sens !

Les filles reprennent le lead sur "All Night Long" et son ambiance un brin répétitive, on note les jolis solos de Claydes Smith qui a écrit la chanson. C’est une voix féminine qui embraye le slow "Little Children", chargé de synthétiseurs bien dans l’air du temps d’alors, avec un break bien psychédélique. "Whisper Softly" se présente comme un funk progressif avec beaucoup de variations et de ruptures, notamment dans les contributions des chœurs féminins, c’est sophistiqué ! Nous avons même droit à une coda en forme d’épisode romantique avec des dialogues en forme de chialante ultime.

Ecrire "LOVE" avec des majuscules ça vous situe une ambition non ? C’est le batteur George Brown qui a pris le micro sur cette chanson qu’il a lui même écrite, et le résultat n’est pas mal du tout. Mais un batteur qui chante dans une musique aussi colorée que le funk avec ses mises en place de carnaval en live, c’est moyen non ? Le groupe chante "Gift Of Love" à l’unisson. Toujours la même énergie communicative et efficace, même si les titres manquent d’une brin de mainstream pour vraiment casser la baraque. De superbes rythmiques de DT Thomas. Et enfin allons-y, œuvrons un peu dans l’autoglorification avec "Super Band", comme chacun sait, on est jamais si bien servi que par soi même.

Malgré un savoir faire évident les ventes au Billboard hot baissent graduellement et nos KOOL AND THE GANG n’apparaissent même plus dans le top 100, même si ils continuent de truster les places dans le secondaire Billboard soul. IL faut dire que le concept général manque un peu de clarté, on évolue entre des pseudos chanteurs un vocaliste bruitiste – don Boyce – et des choristes certes chevronnées, mais pas la moindre trace d’un réel chanteur dans tout ce fourbi. Il reste donc le savoir faire.