Trois longues années se sont écoulées depuis le denier opus Power, les nombreux départ des membres historiques ont considérablement changé la donne, l’absence de Mister Taylor au chant est tout à fait regrettable et change radicalement le sens des composition du groupe. Le frangin de KOOL, Baylan, est toutefois de retour au bercail, une bonne nouvelle qui pourrait entraîner ses petits camarades vers une nouvelle dynamique. C’est l’inconnu Odeen Mays qui hérite du micro pour continuer de faire du groupe un des plus bankable de la black music. Le temps a passé n’est-il pas et nous voici en face du dix-neuvième opus des cadors du Funk KOOL AND THE GANG. L’album prêche le concept de l’unité de la race humaine, une belle idée généreuse qui devrait un jour faire son idée.

"Rhythm And Ride" débute par une fiesta super tribale avec un groove bien funky. Le groupe des seventies a l’air de retour ma parole ! Il y a ici un brin des aspects monolithiques de James BROWN. Franchement ce titre le fait pas mal et nous donne une introduction bien pétaradante pour une nouvelle ère de KOOL ? On l’espère ! On retrouve les ambiances voulues par Quincy JONES dans Thriller{fi] de Michael JACKSON : toutes proportions gardées dans "Pretty Little Sexy Miss", puis "I Think I Love You" repart aussi dans la vibe electro-funk des eighties. Cependant, on retient sans mal la performance d’Odeen sur la magnifique "Klasical Kool God Will Find You", avec son intro et sa coda classiques, ses chœurs féminins puissants… Bien sûr les paroles feront sourire, on se croirait dans un temple évangélique ricain. Pour moi le titre à retenir de cette livraison, même si je déplore un peu trop de "Djizeus".

On reprend avec "WKOOL Summer" les ambiances des seventies et on les modernise, ça rend pas mal, et la vibration ensoleillée qu’on ressent à son écoute est efficace, les cuivres se la pètent et on se croirait à Rio De Janeiro en train de déguster une caïpirinha. OK, les synthés sont un peu pompiers mais on reste encore proche des eighties. Nous avons droit à une intro playground en forme de hip-hop bien raw et une trompette à la Miles DAVIS en plus histoire de rappeler à tout le monde d’où on vient ! "BBALL Brown" propose ensuite un funk rappé de belle allure aux consonnances "Love train", et on jurerait la grosse voix de Donald Boyce comme aux plus beaux jours de "Jungle Boogie" sur les portions à onomatopées. Un cœur qui bat, un bébé et des professions de foi embrayent "State Of The Earth Adress The Weight"… Ah oui c’est mignon comme intro, et tout ça débouche sur un mix de flow et de chant des chœurs sympas, ça s’apprécie tranquillement.

"Love Comes Down" est un petit slow sans prétention et qui se laisse écouter, un poil trop de synthés sirupeux toutefois. "My Search Is Over" sonne plus pop, avec une jolie performance au chant de Odeen Mays, lâché dans l'arène tel David face aux lions. Hélas, avec "Better Late Than Never" et "Give Right Now To You", on tombe carrément dans le domaine de la chialante. Des bons sentiments comme s’il en pleuvait de l’Amérique en barre la main sur le cœur. On reste dans une avalanche littérale de nobles sentiments sur "Show Us The Way To Love", qui traîne son rythme lambinant dans des sphères quasi jazzy. Le message continue d’être délivré sur "Now Is The Time Unite", la chanson se laisse écouter, mais cette permanence de "tout le monde est beau tout le monde est gentil nous sommes une seule et même famille"… On se croirait back dans les sixties avec le flower power, le shit et les buvards…

Il y a une belle évolution dans la musique de KOOL AND THE GANG depuis les derniers et très décevants albums. Cette fois, l’accent a été mis sur un retour au funk des origines au travers d’un concept certes un peu boiteux celui de la paix et de l’amour dans le monde entre les hommes mais si l’idée n’est pas géniale elle a au moins le mérite d’être importante. Je reste sur un trois équilibré, et je vous engage à écouter "Klassical Kool God Will Find You" avant de fermer définitivement cette page.