Nous y sommes. Ca y est ! L’heure du changement a sonné ! La photo de la pochette ne laisse aucune place au doute. Finis les errements du passé, il semble que le groupe ait enfin pris conscience de ses limitations. Plusieurs éléments moteurs : un des moguls du LA sound Dick Griffey les persuade d’engager un vrai chanteur… Enfin ! Après de longues auditions, J.T Taylor est engagé et devient la voix de KOOL AND THE GANG pour l’éternité. D’autre part, le producteur brésilien Eumir Deodato prend en main les destinées artistiques du groupe et impose un son plus light et mainstream, en réduisant les portions instrumentales et donnant une pêche catchy aux compositions du groupe.

Tout ceci ne se passe pas sans difficulté ni heurts, certaines des membres ainsi que les choristes ne voient pas l’arrivée de J.T d’un bon œil. Pourtant, dès le premier single mis en boite, tout change. En effet "Ladie’s Night" parvient à la 8ème place du billboard et reste jusqu’à aujourd’hui un standard indémodable ; un beat de synthé simpliste, une basse toujours aussi KOOL et une vibe dance de premier ordre, un chanteur capable et doué, avec des choeurs judicieux, la potion magique est trouvée ! Le single suivant "Too Hot" fait encore mieux en atteignant la 5ème place… Plus smooth et surfant sur une ambiance midslow. Dans les deux cas, on ne peut que constater l’efficacité de la prise de pouvoir du nouveau chanteur.

Il ne reste que quatre titres pour enrober les singles dans un écrin : "Got You Into My Life" nous envoie direct dans un monde électro-funk fort proche de la variété internationale, mais sans doute fallait-il expurger du groupe tous les aspects liés à une musique un brin trop savante pour la rendre accessible à la plupart ? "Hangin’ Out" reste dans la simplicité : le beat est carré et répétitif, dans un minimalisme très éloigné des préoccupations premières du groupe. "If You Feel Like Dancin’" séduit par son dynamisme et la simplicité qui en émane. Les choeurs du groupe n’ont plus rien à prouver, mais on constate le retrait des cuivres pourtant essentiels à la musique du groupe jusqu’alors. Enfin, un wurlitzer à la Stevie WONDER et les choristes reprennent le pouvoir de "Tonight’s The Night" pendant 7 minutes dévolues au Dancefloor.

Super super … Ouais mais alors pourquoi la note n'est-elle pas meilleure que d’habitude, me direz-vous ? Tout d’abord 6 titres ! Pas la panacée pour relancer une carrière moribonde à la base ! Bien sûr, les singles ayant fait le flambard que l’on sait, le reste importe peu. Nous sommes à l’orée des eighties ok ! L’ensemble a une bonne tête, mais rien d’exceptionnel non plus. Ne partez pas d’ici sans avoir jeté une oreille à "Ladies Night", classique indémodable ! C’est le premier opus platine de KOOL AND THE GANG.