Nous voici avec une image plus-africaine-tu-meurs pour ce sixième opus ! Voilà les jeunes jouvenceaux de KOOL AND THE GANG prêts à en découdre pour assumer origine et influence comme un des ténors du funk le doit ! Le groupe de plus en plus confiant dans ses possibilités a d’ailleurs choisi de maîtriser la production, sachant exactement ce qu’il veut. En ces mid-seventies, le funk devient une forme de musique dominante avec l’arrivée de EARTH WIND AND FIRE et la prise de pouvoir des JACKSON 5 à la tête des charts. Certes, le disco et ses sons dance pointent un peu. Les gars du GANG savent qu’ils ont une belle carte a jouer, c’est banco !

Alors, on prend les mêmes et on recommence ? Vu le flambard provoqué par "Jungle Boogie", KOOL et ses sbires se sont dit qu’ils allaient relancer la machine avec "Spirit Of The Boogie" que drive la voix super grave de Donald Boyce. Même si l’effet de surprise est loin derrière, le résultat reste très sympa et entraînant. Un numéro UN du billboard soul comme il se doit ! Le second single, la longue - 7 minutes - "Caribbean Festival" drivée par la basse très en avant de Roberto KOOL Bell, une composition plus ilienne avec ses petites percussions et son ambiance ensoleillée, parvient à la jolie 6ème place au top précité.

Alors, assumant les origines du groupe, "Ancestral Ceremony" déploie son ambiance introductive très 'savane', à l’image de la pochette ultra-tribale, l’arp et le clavinet bien en place. On retrouve le rythme et les gimmicks de "Jungle Boogie" sur "Jungle Jazz", une petite resucé sans les vocaux essentiels de Boyce. Glorification de notre jolie planète bleue, les gars du New Jersey entrent ici en concurrence avec la bande des JACKSON pour ce titre enjoué et un brin naïf "Mother Earth", un ptit funk aux intonations jazzy sur les divers solos.

C’est le saxophoniste DT Thomas qu’on retrouve derrière le micro de "Winter Sadness", avec un certain aplomb, peu à peu les musicos acquièrent leur statut de chanteur, et un solo de Arp2600 de Ronald, Klaus SCHULZE n’aurait pas dit mieux ! Ce titre cool et tranquille nous endort un peu, mais ne manque pas d’originalité. "Sunshine And Love" est un autre slow laidback, sans prise de tête, avec pas mal d’harmonies féminines. Le chant en choeur est assuré sur "Ride The Rhythm", basse doobadoom gratte qui fonke à tout va et des cuivres bien gais nous donnent une chouette vibration.

Cet album indéniablement plus abouti que les précédents souffre du manque d’un hit majeur, "Jungle Boogie" demeurant toujours inégalé. La mise en place des chanteurs est certes meilleure, mais l’idée reste de surfer sur les forces du groupe et pas vraiment d’innover, même si les choix tribaux de cette galette sont évidents et que l’évolution est saine et dynamique. Je reste sur un trois étoiles et demi.