Recherche avancée       Liste groupes



      
FOLK-ROCK BRITANNIQUE  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Jethro Tull, Mostly Autumn, Pentangle, Malicorne, Rosemary Standley , Blackmore's Night, The Gentle Storm
- Style + Membre : Fairport Convention, The Albion Band

STEELEYE SPAN - All Around My Hat (1975)
Par MARCO STIVELL le 12 Mai 2013          Consultée 2766 fois

Avec All Around My Hat, second album (mais septième en tout) de STEELEYE paru en 1975, un nouveau personnage entre en scène. Il s'agit de Mike Batt, ce fameux auteur-compositeur-arrangeur-producteur connu pour avoir lancé le groupe pop The Wombles, et plus récemment pour être le mentor de la jeune et exquise Katie Melua. Pour STEELEYE SPAN, Batt se contente des manettes, et ne va pas à l'encontre de l'orientation de plus en plus pop-rock du groupe.

Car quelques mois seulement après Commoners Crown, si l'évolution de leur musique peut paraître naturelle, elle n'en demeure pas moins difficilement acceptable pour les vieux fans de la veille. Cela ne fait que cinq ans que le groupe existe, et il est vrai que la présence aussi subite d'un morceau tel que «All Around My Hat» a de quoi surprendre, voire même choquer nos amis puristes. Si ce morceau devient le plus grand tube du groupe avec «Gaudete», ce n'est pas pour rien et pourtant il est à mille lieues de la ballade en latin en matière d'arrangement. Le début en polyphonie a-cappella est trompeur, très vite on part dans un hard-rock accrocheur, bien entendu enrichi par la présence de petites flûtes médiévales en fond, ainsi que d'étonnantes ruptures à la mandoline. L'origine du texte remonte au début du XIXème siècle, la version de STEELEYE SPAN est un sermon à l'encontre des jeunes filles volages et de leurs compagnons trop flexibles. Du coup, la musique se fait satirique. C'est très efficace, mais en même temps, on reconnaît que ce titre n'est pas ce que STEELEYE SPAN a fait de mieux. Surtout quand dans un genre similaire, on tombe quelques plages avant sur «Hard Times of Old England». On y retrouve la mandoline à la sonorité plus clinquante et davantage inspirée, sur là encore un hard-rock rehaussé par la présence de chœurs puissants pour le refrain. Recette inchangée, mais cette chanson devient aisément préférable au vrai tube.

Le disque peut paraître moyen au premier abord mais révèle son potentiel au fil des écoutes. «Black Jack Davy» est l'un de ces titres qui captivent d'entrée. Relatant le meurtre de gitans écossais, la musique se base sur un rock lourd et profond saupoudré d'un arrangement de cordes frileuses. L'orchestration est lourde mais solide, et la production de Batt, ingénieuse comme sur l'ensemble du disque, met en valeur de nombreux détails. La fin aux cordes en pizzicato sur lesquelles plane le hautbois est encore particulièrement savoureuse. Parmi les autres chevaux de bataille du disque, on peut aussi citer «The Wife of Usher's Well». C'est une nouvelle expérience lorgnant vers un hard-rock étoffé, chantée par Tim Hart, et qui aime bien comme à l'accoutumée rajouter des éléments de guitare acoustique assénée. «Sum Waves» elle aussi illuminée par Mike Batt, insiste sur le génie de Knight tout en jouant sur des contrastes dont le groupe a le secret. On retiendra également un effet splendide sur les voix. «Batchelors Hall» s'inscrit également dans cette lignée, grâce à son intro fantomatique (cordes, dulcimer et batterie tribale), sa mélodie magnifique, ses roulements de timbales...

Le reste est à l'avenant, quoique pas toujours d'un niveau égal. Par exemple, le folk et champêtre «Gamble Gold (Robin Hood)», en dépit d'une batterie tribale, d'une guitare électrique intelligente en trémolos ainsi que d'une mandoline toujours judicieuse, n'est pas un moment particulièrement mémorable. «Cadgwith Anthem» est une chanson atypique pour du STEELEYE SPAN, puisqu'elle emploie pour ornementation de la polyphonie (forcément réussie) un accompagnement d'une section de cuivres dans la bonne tradition anglaise. «Dance with Me» nous étonne à son tour, c'est une ballade scandinave («Herr Olof och Alvorna») habilement déguisée. En dehors de son aspect festif, on se délecte de l'arrangement du hautbois autant que du violon délirant.

All Around My Hat est plus ou moins apprécié, les puristes lui reprochent son côté trop typé pop-hard-rock mais il faut reconnaître que la plupart du temps, le groupe s'en sort avec les honneurs et il convient d'y ajouter la participation plus qu'honnête d'un producteur éclairé. On peut considérer ce disque comme le dernier où STEELEYE SPAN mène une existence tranquille.

A lire aussi en FOLK par MARCO STIVELL :


Maya HAWKE
By Myself (2020)
L'actrice de Robin veut chanter, qu'elle continue.




STEELEYE SPAN
Est'd 1969 (2019)
Joyeux 50 ans, Steeleye Span !


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Maddy Prior (chant)
- Tim Hart (guitares, dulcimer, chant)
- Bob Johnson (chant, guitares lead)
- Rick Kemp (basse, chant)
- Peter Knight (chant, violon, mandoline)
- Nigel Pegrum (batterie, flûte, hautbois)


1. Black Jack Davy
2. Hard Times Of Old England
3. Cadgwith Anthem
4. Sum Waves (tunes)
5. The Wife Of Usher's Well
6. Gamble Gold/robin Hood
7. All Around My Hat
8. Dance With Me
9. Bachelors Hall



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod