Season's End ou la fin d'une époque, à défaut d'être la "Fin des Saisons".

Le Charismatique Fish parti, celui-çi pensait peut-être que MARILLION ne survivrait pas à son départ (à l'instar de Roger Waters). Mais c'est sans compter l'arrivée de Steve Hogarth qui va donner au groupe une énergie nouvelle et surtout bien différente.

La musique est plus posée, prend son temps pour faire monter le frisson. La guitare accoustique apparaît et donne un cachet pop aux titres comme "After Me" ou le magistral "Easter", l'un des rares morceaux du groupe à encore passer régulièrement sur les ondes radio avec "Kaileygh".

Progressif il y a toujours, comme le montrent les envolées des superbes morceaux-titre et "The Space", grandioses.
L'intro de "King of Sunset Town" est sublime, dommage que le reste de la chanson ne soit pas du même niveau. ET puis "Berlin" tire son épingle du jeu, et pas forcément grâce au saxo, moins présent que ce que l'on dit, car lors du grand final c'est la guitare qui se paye la part du lion.

Pop-rock il y a aussi, au son de "The Univited Guest" à l'excellent refrain, ou de "Hooks in You", petite pépite hard-rock. Il y a aussi "Holloway Girl", un poil ennuyeuse (faut dire ce qui est), mais qui s'avère le seul point faible de l'album avec "King of Sunset Town" (intro mise à part).

Season's End, un grand disque, prouve que MARILLION n'existait pas que grâce au charisme de Fish. C'est le début d'une nouvelle ère où le groupe va tanguer entre Néo-prog et pop sophistiquée, grâce à un Steve Hogarth très inspiré, plus charismatique qu'on ne le dit, et à la voix puissante et harmonieuse.

Précisons que la version remasterisée de 1999 propose un disque bonus des démos de l'album, avec entre autres deux perles pop que sont "The Bell in the Sea" (qui aurait très bien pu remplacer "Holloway Girl") et la lumineuse "The Release". On trouve aussi une version longue de "The Univited Guest", largement supérieure à celle de l'album.