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INDOCHINE - Dancetaria (1999)
Par RICHARD le 24 Octobre 2018          Consultée 4099 fois

Dans la déjà très longue histoire d'INDOCHINE, l'année 1999 est indubitablement une année charnière. Débutant dans la douleur, elle se termine dans l'espoir de jours meilleurs. 1999 avait en effet commencé dans la tristesse à l'annonce brutale de la disparition en février de Stéphane Sirkis, le frère jumeau de Nicola, la tête brûlée du groupe terriblement attachante. Cette mort scellait définitivement une période. Celle des souvenirs d'enfance et d'adolescence qui restaient rattachés à sa personne et celle des heures glorieuses du groupe. INDOCHINE n'était plus. Un jour dans notre vie (1993) et Wax (1996), les deux albums sortis lors de cette décennie maudite, malgré des choses intéressantes, furent d'incontestables échecs commerciaux. INDOCHINE reste pour le grand public un groupe des années 80 tant détestées. Un souvenir vague de compilations Top 50, et c'est tout.

Les rares fidèles du groupe, par une passion raisonnée et raisonnable, savaient qu'il avait encore des choses à dire. Le minitel et son fameux 3615 INDO laissait entrevoir normalement une nouvelle production. L'Indochinois Nicola Sirkis, seul rescapé de l'aventure à la foi inébranlable, avait surpris son monde avec le premier extrait de l'album à venir, la pop song sombre et parfaite "Juste Toi et Moi". Le ton était donné. Les couleurs seraient noires, les sentiments contrariés, étouffés, les amours douloureuses. Single prometteur qui, à l'image de l'album Dancetaria, sort dans un anonymat phénoménal, synonyme de continuation injustifiée de traversée du désert. La situation était une nouvelle fois bien cruelle.

Dancetaria est une ouverture sur les ténèbres. Même si la majeure partie des titres a été composée avant la disparition de Stéphane, l'album a des résonances quasi-prophétiques. C'est une bien étrange sensation que de sentir son ombre envelopper de façon bienveillante tout ce petit monde. Cet opus reste un diamant noir malgré cette faible lumière qui tente de percer.
En cette fin de siècle, PLACEBO (à l'image du titre rock "Rose Song"), THE SMASHING PUMPKINS, voire Marilyn MANSON, sont en adéquation parfaite avec l'état tourmenté du leader. A ce titre, le travail sur tout l'album de Jean-Pierre PILOT, claviériste et principal compositeur avec les jumeaux, est superbe. A l'image de "Dancetaria", titre d'ouverture ample et symphonique, les morceaux de l'album brillent par les nouvelles sonorités du groupe.

INDOCHINE dévoile de légers effluves industriels et gothiques comme avec le percutant "Astroboy" et l'hymne new-wave "Manifesto". Le chant de Sirkis s'inscrit naturellement dans cette musique gonflée à l'hélium et ses 'oh oh' nous donnent toujours de délicieux frissons. Ces sombres ambiances sont allégées par de superbes titres pop. "Stef II" et "She Night", coécrits par Stéphane pour la musique, sont là encore un bel exemple. Le second est sans doute le plus émouvant car les mots posés par Nicola (texte écrit avant le décès de son frère) deviennent par la force des choses aussi une superbe déclaration d'amour fraternel. Idem pour le doux "Atomic Sky" où ce simple 'Regarde le ciel, il est à toi, il est pour toi' serre le cœur et pas seulement celui des midinettes. A travers Dancetaria, le particulier devient universel. C'est l'un de ses attraits évidents.

L'ensemble, extrêmement varié et solide, dégage un parfum vénéneux de romantisme noir. Nicola Sirkis, même s'il est animé depuis toujours par les mêmes thèmes, partage avec une conviction non feinte ses regrets, ses doutes et ses espoirs. Les deux derniers morceaux, "Halleluya" et "Le message" sont cependant les seuls faux pas car ils cassent quelque peu le rythme. La plume du leader quant à elle n'a jamais été aussi superbement trempée dans cette encre noire. On pourra encore et toujours sourire de son apparente simplicité, mais sa musicalité et sa voix toujours prégnante font le reste, incontestablement.

A ce jour, Dancetaria est l'album le plus abouti du groupe. Lorsque cette funeste année 1999 avait débuté, il était bien difficile d'imaginer que la bête moribonde qu'était INDOCHINE allait se transformer en un flamboyant phénix. Magistral et intemporel.

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   RICHARD

 
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- Nicola Sirkis (voix, guitares, choeurs)
- Stéphane Sirkis (guitares)
- Jean-pierre Pilot (programmations,claviers,pianos)
- Boris Jardel (guitares)
- Marc Eliard (basse)
- Mathieu Rabatte (batterie)
- Olivier Gérard (guitares, claviers)


1. Dancetaria
2. Juste Toi Et Moi
3. Manifesto (les Divisions De La Joie)
4. Justine
5. Atomic Sky
6. Rose Song
7. Stef II
8. She Night
9. Venus
10. Astroboy
11. Halleluya
12. Le Message



             



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