Le bon Vince Clarke parti, Martin Gore n’a d’autres choix que de se concentrer sur l’écriture des morceaux. Les premiers gimmicks « Modiens » apparaissent comme sur «my secret garden », même si cela reste léger, et la voix de Gahan reste neutre, sans ressort.

Alan Wilder, fraîchement arrivé après avoir menti sur son âge -le vilain a deux ans de plus que ses compères !-, commence immédiatement à prendre le contrôle du son. Cela s’entend sur « Monument » aux structures déjà alambiquées, et quelques passages aux synthés sourds de « Nothing to fear » portent les germes des futurs grands classiques du groupe.

« See you » porte encore l’empreinte et l’influence de Vince Clarke dont Martin ne se dépêtra jamais, mais qu’il parviendra à dompter, à apprivoiser jusqu’à en transcender l’essence, et le petit air sympa de la chanson, pourtant fort desservie par la voix trop molle de Gahan, demeure agréable. Dans une veine très différente, « Satellite », bien que très daté aujourd’hui, propose une mélodie accrocheuse alors que le refrain de « meaning of love » reste dans les mémoires.
Pour la première fois , les voix de Gahan et de Gore se marient sur « shouldn’t have done that », cela reste anecdotique, mais l’oreille du fan se dressera à l’écoute du morceau.

Il n’y a dans ce deuxième album aucun hit de la trempe de « I just can’t get enough », ce qui est fort préjudiciable à sa postérité. Cela dit, le groupe est en net progrès, malgré un chanteur très en deçà.