DEPECHE MODE est une anomalie musicale. Jamais ce groupe n'aurait dû survivre après un Speak and Spell passablement mauvais, surtout avec le départ de Vince Clarke. Mais voilà, Martin Gore n'a pas dit son dernier mot, et non seulement DEPECHE MODE survit mais sort en plus un opus sympathique en guise de deuxième album.

A Broken Frame est avant tout un album de transition. En effet, il s'agit de montrer que DEPECHE MODE n'est pas le groupe d'un album (contrairement à Yazoo, hum). Alan Wilder n'ayant pas participé à l'album, tout a donc reposé sur les épaules de Gore et Fletcher pour la composition, Gahan n'étant que le frontman. Ce qui paraît encore plus dingue est l'évolution radicale en terme de qualité en un an à peine.
Le premier titre de l'album donne d'ailleurs le la. "Leave in Silence" est tout simplement magistral. Les gimmicks et les effets sonores utilisés sont sublimes, de même que la performance de Gahan. Cette chanson est si efficace qu'il sera pas facile de ne pas chanter le refrain à force. D'autres grands moments parsèment A Broken Frame, à l'image (hahaha) du sensuel "My Secret Garden", de l'entrainant "Nothing to Fear" ou encore de "Shouldn't Have Done That". A noter que cette chanson sera la seule fois où Gahan et Gore chantent vraiment ensemble.

Les autres chansons ne sont pas en reste, du moins pas toutes. Satellite détonne par un rythme proche du reggae (ou d'un style qui en est proche), mais sa durée ne plaide pas en sa faveur. A Broken Frame est également constitué de moments bien pénibles, voire chiants. "The Meaning of Love" est ridicule à souhait, on croirait un leftover de Speak and Spell en mieux travaillé. Ne parlons même pas de A "Photograph of You", sinon je vais être grossier.

Rempli de promesses plus qu'alléchantes, A Broken Frame est clairement un nouveau départ bienvenu pour DEPECHE MODE. Le groupe ne va toutefois pas en rester là, il va encore fortement évoluer, notamment grâce à l'arrivée d'Alan Wilder dans le groupe, et à l'influence de bien des groupes.