Tout sceptique ou même aigri qu'il soit eu égard de l'état désastreux de la culture musicale en France (dans son contexte médiatisé), le fan de RENAUD résiste difficilement à la tentation d'écouter la nouvelle machination de l'empire Universal (en un seul mot, bien sûr... ) et sa galaxie.

Cette sortie va, au pire confirmer les craintes et renforcer le sentiment d'un crime de lèse-majesté, au mieux proposer une ou deux surprises émergeant d'un désastre. Ce fan peut être quelqu'un d'indulgent (suivez mon regard), mais il y a des limites. Elles sont atteintes dès le départ avec la reprise de "Manu" par Jean-Louis Aubert, qui donne l'impression de réconforter un copain au coeur brisé, avec l'inquiétude de rater son dernier métro.

On pourrait facilement tacler les jeunes artistes tels Coeur de Pirate, Renan Luce, Benoit Dorémus, mais au final, les anciens ne suscitent guère plus d'enthousiasme, à l'instar de Thiéfaine. La reprise de "La Médaille" par Grand Corps Malade est sans relief, celle de "La Ballade Nord-Irlandaise" par Nolwenn Leroy est plus que téléphonée.

L'instrumentation sonne moins factice que sur les Génération Goldman, mais le projet s'enlise dans l'inévitable cirage de bottes de chanteurs + "beaux gosses de préférence", cliché que les médias francophones continuent d'entretenir au détriment de l'audace...

Il y a néanmoins une surprise, ainsi qu'on pouvait l'espérer : la sympathique reprise d'"Hexagone". Nicola Sirkis ne cherche pas à copier l'interprétation de RENAUD (chose impossible sans être casse gueule) et arrive à fournir un propos musical convaincant pour une chanson dont la densité est justement honorée.

Pour être sincère, rien ici ne me parait hautement rédhibitoire, pas même la présence de Carla Bruni. C'est juste qu'il y en a marre...