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The CURE - Faith (1981)
Par RICHARD le 8 Août 2019          Consultée 5132 fois

Lorsque le 30 août 1980 se termine à Perth en Australie le dernier concert de la tournée mondiale qui a servi de support à Seventeen Seconds, leur deuxième album, les CURE sont tout simplement au bord de la rupture. Totalement épuisés, tenant debout grâce à l'alcool, au LSD et à la cocaïne, les quatre membres ont été en permanence proches de l'implosion. De retour au bercail, c'est Hartley le tranquille nounours qui en fait les frais. Le claviériste quitte l'aventure pour incompatibilité d'humeur. Le groupe devenu de nouveau trio repart déjà en tournée pour cette fin d'année et présente comme à son habitude de nouveaux titres. Les Anglais se montrent en concert volontiers sous un visage agressif et arrogant. Le bassiste Simon Gallup commence à esquisser le look noir qui sera pour l'éternité celui accolé au groupe. Les morceaux les plus lents de l'album précédent sont passés à la moulinette post-punk et en ultra-accéléré. Revoici l'urgence du punk qui réapparaît, celle qui ne laisse normalement aucune place au doute et aux hésitations. Et pourtant, de doute, pour le trio, il ne sera question que de ceci durant l'année 1981.

Ce sont des événements plus ou moins lointains qui touchent le groupe et nourrissent indéniablement l'atmosphère quasi religieuse de Faith. La mort de Ian Curtis, le leader de JOY DIVISION, en mai 1980 a certainement touché Smith plus qu'il ne l'a reconnu après coup. Le jeune Londonien s'est retrouvé à son corps défendant porte étendard de la jeunesse éprise de spleen et de mélancolie. La maladie incurable de Daphne la mère du batteur Laurence Tolhurst et plus grande fan du groupe, la mort de la grand-mère de Smith plongent également le groupe dans d’angoissantes questions existentielles. De culture catholique dans un pays protestant, Smith se réfugie alors dans les églises et constate avec effroi qu'il n'a pas la foi. L'a-t-il au moins déjà eue ? Autant de questions qui ne trouveront sans doute pas de réponse. Smith est dans une impasse et Faith essaie partiellement d'être un remède artistique à cette situation pour le moins inconfortable.

Faith a pour figure centrale la basse. C'est à partir de ce moment précis que Gallup en plus d'imposer une image aux CURE devient un élément essentiel du groupe. Frère siamois de Smith, Gallup lors de la tournée de fin d'année 1980 a pu roder certains titres et laisser entendre aux deux compères que sa présence est primordiale. Faith est donc l'album du questionnement. Le titre d'ouverture, le bien nommé "The Holy Hour" montre toute la puissance émotionnelle qui réussit à être retranscrite. A l'image de la pochette du disque représentant les ruines d'une l'abbaye dans laquelle jouait Smith enfant, le morceau fantomatique semble fendre la brume. La basse, pulsation morbide, est énorme. Les cloches sonnent le glas. La guitare perce les tympans tandis que la voix de Smith noyée dans les échos annonce le début de la procession.

Même s'il s'en est toujours défendu avec plus ou moins de mauvaise foi, le leader vient de poser l'une des premières pierres du style gothique. Ce mal être de tous les instants palpable à chaque seconde s'immisce dans ces ambiances simples et linéaires. Que répondre à Smith lorsqu'il vous dit d'un ton déchirant dans le superbe et effrayant "Other Voices" "You're Always Wrong"? La messe est dite. Les CURE sont pourtant atteints d'inutiles soubresauts, de convulsions punks qui s'avèrent en ces moments de recueillement de terribles fautes de goûts. En effet, que ce soit le nostalgique "Primary" et sa quête vaine du retour à l'enfance heureuse ou l'immonde "Doubt", ces derniers regards tournés vers le passé ne servent plus à rien. Même si le rythme est artificiellement rapide, le temps est bien celui de l’introspection. Elle sera irrémédiablement lente et lugubre.

C'est à travers une poignée de titres à haute teneur émotionnelle que les CURE ont gagné leurs galons de pape de la déprime. C'est bien leur sincérité (cf les lignes ci-dessus) qui en constitue à l'évidence la force. En effet, "The Funeral Party" sans ce contexte pourrait sonner pour une véritable imposture tant son atmosphère avec ses claviers lugubres sent bon le spleen de pacotille et un Halloween premier prix. Objectivement, il est pourtant bien difficile de ne pas avoir la gorge serrée et de ne pas se souvenir de ces moments où adolescent vous sembliez à tout jamais incompris. Angelo BADALAMENTI s'en souviendra lui très bien lorsqu'il composera le thème de Twin Peaks. Les CURE sont toujours dans cette démarche où le moins fait le plus. Les plaintes atmosphériques que sont "All Cats Are Grey" et "The Drowning Man" (en l'honneur du poète SHELLEY) sont à ce titre d'émouvants et éclairants témoignages de cette démarche. L'auditeur se retrouve littéralement au milieu d'un océan de tristesse. Ce ne sont pas les échos fantomatiques de la voix de Smith ou les sombres claviers qui construisent une véritable cathédrale sonore qui pourront nous rassurer. La tête est sous l'eau et personne ne sera là pour la relever. C'est bien le minimal et monotone "Faith" qui essaie d'apporter en conclusion une fragile réponse. Comme le dit Smith, sur fond de guitare désespérée, "Nothing Left But Faith". La Foi, oui, mais seulement en l'Homme et seulement en lui.

Avec le superbement sépulcral Faith, les CURE s'enfoncent incontestablement un peu plus dans la douleur. Smith traverse une phase de remise en questions que l'absence de réponses rend encore plus désespérée. Toute cette colère et cette frustration qui rongent intérieurement le leader épuisé devront bien ressortir un jour ou l'autre. La descente aux enfers continue donc.

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   (3 chroniques)



- Robert Smith. (chant, guitare, claviers)
- Simon Gallup. (basse)
- Laurence Tolhurst. (batterie)


1. The Holy Hour
2. Primary
3. Other Voices
4. All Cats Are Grey
5. The Funeral Party
6. Doubt
7. The Drowning Man
8. Faith



             



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