Un petit pas pour The Cure, un grand pas pour le glauque ! Les derniers relents de joie qu'on pouvait ressentir par instants à l'écoute de "Seventeen Seconds" sont définitivement écartés. Dès les cloches de "The Holy Hour", on sent qu'on va passer un sale quart d'heure. Lignes de basses fantomatiques, clavier ténébreux, acoustique pesante, sans parler de Smith qui semble souffrir mille morts au cours de la prestation vocale qu'il livre tout au long de l'album.

Les titres plus nerveux ("Primary", "Doubt") n'y font rien : l'album s'enlise, s'embourbe dans une déprime d'encre dont je ne sais toujours pas comment sortir. Le duo "All Cats Are Grey" / "The Funeral Party", au milieu de l'album, constitue l'épicentre, le point d'orgue dans cet océan de noirceur. Et que dire de cette title track finale, avec cette basse à l'agonie, cette ambiance de nuit sans fin, ce "With nothing left but faith" scandé jusqu'à plus soif ?

Vous pensez qu'ils ne pourront pas faire pire ? Ha ha. Attendez l'album suivant.