Si, sur scène, ils sont toujours les rois, on n'attend plus rien des ROLLING STONES en termes de nouveauté depuis plus de dix ans, et Blue & Lonesome ne va combler les attentes qu'à moitié. Des reprises blues. De quoi décevoir les amateurs de classic-rock, mais rappeler à d'autres (comme votre serviteur) les bons souvenirs d'un groupe qui avait commencé de la même façon, il y a quelques cinquante-cinq années de cela.

Quel que soit le bon vouloir de l'un ou l'autre membre, le son est excellent et c'est bien la seule différence que l'on peut remarquer à l'écoute (car l'âge et l'effectif ne sont plus tout à fait les mêmes) par rapport aux albums publiés avant Aftermath (1966). Blue & Lonesome réveille un plaisir adolescent non-coupable, et foi de non-spécialiste de blues, les STONES se rapprochent à nouveau des origines de ce dernier. Cela reste un très bon album, même si surprenant (un comble !).

Tandis que Darryl Jones maintient le 'game' et Ron Wood offre quelques beaux solos comme sur le conclusif "I Can't Quit You Baby", Keith Richards dit 'Keef' plane en fond, Charlie Watts qu'on entend pour la toute dernière fois (mais ça, on ne le sait pas encore) montre qu'il a toujours été l'un des meilleurs batteurs 'à kit limité', et Mick Jagger mène l'ensemble comme il le fait depuis trop longtemps mais en bien, avec de sacrées prouesses à l'harmonica sans oublier le chant ("All of Your Love", particulièrement soigné).

Déception largement surpassée, oeuvre à chérir, réécouter. Et puis merci, à eux comme à François Rousselet, pour le clip de "Ride 'em On Down" pour le coup de jeune en clip, routier, solaire et torride avec miss Kristen Stewart !