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ROCK  |  STUDIO

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- Membre : Pretty Things/yardbird Blues Band, The Pretty Things , Superheavy, Ron Wood , Sugar Blue, Mick Jagger
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The ROLLING STONES - Undercover (1983)
Par SASKATCHEWAN le 11 Juin 2015          Consultée 9322 fois

La réputation d'Undercover le poursuit chez les disquaires comme un nuage de sauterelles dans l’Egypte des pharaons. Il faut être bien téméraire pour mettre une chose pareille en tête de gondole. Les gens se fâchent, les médias lancent des cabales contre l’établissement, le préfet des arrêtés vindicatifs. Si les gens du village savaient que j’en possède un exemplaire, ça jaserait, on ferait passer des parades aux flambeaux sous mes fenêtres.

Une musique pareille, il faut l’écouter au casque. Ce n’est pas un caprice d’audiophile, non, c’est une question de prudence. Imaginez qu’on vous attrape à écouter "She Was Hot", vous êtes bon pour un internement forcé ou un divorce avec perte et fracas. Surtout, planquez la jaquette ! Si l’un de vos amis pose le regard sur ce collage tapageur, c’est l’ostracisme assuré !

Difficile de mettre au jour les causes profondes de l’existence d’Undercover. A défaut d’explication vraiment convaincante, on peut mettre en avant la cassure qui intervient au début des années 80 entre Jagger et Richards. Jagger la fanfreluche veut du clinquant, de la nouveauté, des synthés lasers, des trompettes et des danseuses coiffées de chapeau à plumes. Keith Richards, un peu moins porté sur les psychotropes que lors de la décennie précédente, ne voit pas d’un très bon œil toutes ces fantaisies. Il veut le retour du blues et des guitares tranchantes, accompagné d’un petit bourbon si possible (qui lui en voudra ?). La collusion de ces deux univers antagonistes produit le big rock tapageur auquel se résume la plupart des morceaux de cet album.

Et les autres dans tout ça ? Charlie Watts est tellement camé qu’il faut lui trouver un remplaçant pour assurer la batterie en studio. Bill Wyman est très occupé par ses musiques de film, laissez-le tranquille ! On serait tenté de jeter la pierre à Ian Stewart pour sa participation aux claviers, mais ce serait faire un procès injuste à un homme qui s’est efforcé de réfréner la folie des grandeurs de ses petits camarades toute sa vie durant. Reste Ronnie Wood, le mec motivé, sympa, altruiste, qui commet une chanson fade ("Pretty Beat Up"), fait un tour, et puis s’en va.

Rien de tout cela ne laisse prévoir un ovni comme "Undercover of the Night". Jagger aurait puisé son inspiration dans les événements chaotiques qui secouaient l’Amérique latine au début des années 1980. Cela explique sans doute l’exotisme de pacotille digne de Jim Carrey chantant Yééééé souiiiiis Sancho de Cuba dans The Mask. A vrai dire, hormis ce single délirant, le reste des morceaux s’avère plutôt sage, dans un style rock mou déjà entraperçu dans Emotionnal Rescue. Les riffs sont ultra-monotones, la fougue de Jagger totalement surjouée et la production absolument imbuvable.

Il y a bien un ou deux titres qui sortent du lot. "She Was Hot" par exemple, si on fait l’effort de la prendre au second degré, est une chanson plutôt entraînante. En fouillant un peu, on trouve même quelques qualités au morceau-fleuve "Too Much Blood", un début de mélodie intéressante, une petite étincelle d’envie dans la voix de Jagger, et puis, patatras, les cuivres déboulent, la piñata est éventrée, c’est reparti comme sur "Undercover of the Night".

N’allez pas plus loin, les ROLLING STONES sont en plein marasme. Les conflits internes viennent s’ajouter à une orientation musicale opportuniste, ce qui dégénère en une sorte de caricature à paillettes d’un groupe autrefois si grand. Je ne doute pas que cette production honteuse ait ses amateurs, telle la section monstre à tentacules des sites de hentaï. Soit. Je ne vous juge pas, mais ce sera sans moi.

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   (2 chroniques)



- Mick Jagger (chant, guitare, harmonica)
- Keith Richards (chant, guitare, basse)
- Ronnie Wood (choeurs, guitare, basse)
- Bill Wyman (basse, percussions, piano)
- Charlie Watts (batterie)
- Ian Stewart (piano)
- Robbie Shakespeare (invité, basse)
- Chuck Leavell (invité, claviers)
- David Sanborn (invité, saxophone)
- Sly Dunbar (invité, percussions)
- Moustapha Cissé (invité, percussions)
- Brahms Coundoul (invité, percussions)
- Martin Ditcham (invité, percussions)
- Jim Barber (invité, guitare)


1. Undercover Of The Night
2. She Was Hot
3. Tie You Up (the Pain Of Love)
4. Wanna Hold You
5. Feel On Baby
6. Too Much Blood
7. Pretty Beat Up
8. Too Tough
9. All The Way Down
10. It Must Be Hell



             



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