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The ROLLING STONES - England's Newest Hit Makers (1964)
Par SASKATCHEWAN le 9 Mai 2011          Consultée 12727 fois

On connaît la légende : à la fin de l’année 1960, Mick Jagger poirote sur le quai de la gare de Dartford en attendant le train, des vinyles de Chuck BERRY et Muddy WATERS sous le bras. Un ami perdu de vue, Keith Richards, jette un coup d’œil aux disques, flaire l’homme de bon goût et entame la discussion avec Jagger. Les deux larrons décident de mettre à profit leur passion commune pour le blues et le rock’n’roll en fondant un groupe. A Londres, les deux jeunes musiciens rencontrent Brian Jones (guitare), Ian Stewart (piano) et Charlie Watts (batterie), membres de BLUES INCORPORATED. Jones et Stewart sont les premiers à rejoindre Jagger et Richards, qui baptisent leur nouveau groupe The ROLLING STONES, en référence à une chanson de Muddy WATERS. La basse passe très vite à Bill Wywan, après une pige éphémère de Dick Taylor, parti fonder The PRETTY THINGS. Charlie Watts s’installe quant à lui derrière les fûts et succède ainsi à Tony Chapman.

Au début de l'année 1963, les STONES désormais au complet enchaînent les concerts à Londres. Ils sont très vite repérés par un jeune manageur aux dents longues, Andrew Loog Oldham, qui leur arrange un contrat avec la maison de disque Decca. Les deux premiers singles du groupe sortent quelques mois plus tard : "Come On", une reprise de Chuck BERRY, et "I Wanna Be Your Man", une composition de John LENNON et Paul McCARTNEY, alors en pleine ascension avec les BEATLES. Les ROLLING STONES étrennent l’année 1964 avec un troisième single : "Not Fade Away" (reprise des CRICKETS) et leur tout premier L.P : The Rolling Stones. Un mois plus tard, l’album sort aux Etats-Unis accompagné du bandeau 'England’s Newest Hit Makers', avec une liste des titres légèrement différente : le single "Not Fade Away" remplace la reprise de Bo DIDDLEY : "Mona (I Need You Baby)". La version américaine est la plus fréquemment rééditée.

En 1964, les ROLLING STONES sont encore des compositeurs débutants. Jagger et Richards ne signent qu’un seul titre, "Tell Me", une ballade sirupeuse sans doute extorquée par Andrew Loog Oldham qui enrageait de voir ses poulains se cantonner à des reprises d’artistes noirs, perspective commerciale peu intéressante pour celui qui rêvait de former 'ses' BEATLES. Sous le pseudonyme de Nanker PHELDGE, le groupe dans son intégralité compose encore deux autres morceaux : "Little By Little" et "Now I’ve Got a Witness". Le premier est un rhythm’n’blues assez classique, un peu desservi par les atermoiements du chanteur. Le second rappelle fortement un autre titre de l’album, la reprise de Marvin GAYE "Can I Get a Witness". D’ailleurs, le rythme excellent qui lie ces deux morceaux fait également penser au célèbre "My Generation" des WHO, qui devait sortir l’année suivante.

L’album étant majoritairement constitué de reprises de grands artistes américains, la plupart des compositions sont excellentes. On peut citer en particulier "Carol" de Chuck BERRY, appelé à devenir un grand moment des concerts stoniens, mais également "I Just Want to Make Love to You", "Route 66" ou "Honest I Do", trois morceaux rhythm’n’blues de très bonne facture. Sur "I’m a King Bee", la basse de Bill Wyman est au premier plan, ce qui est assez rare pour être signalé.

Les ROLLING STONES ont encore du mal à se démarquer de leurs idoles. England’s Newest Hit Makers sent l’hommage fébrile à plein nez, le groupe d’étudiants appliqués qui n’ose pas trop s’écarter de la sainte parole de ses aînés. La production assez médiocre, ainsi que les imperfections juvéniles du chant de Jagger, tempèrent la qualité de certaines reprises. Il faut tout l’opportunisme et le mauvais caractère de leur manageur Oldham pour que les STONES se décident enfin à jouer la carte des compositions personnelles. Les deux ans qui séparent cet album de leur premier L.P sans reprise, Aftermath, montrent tout le chemin qui leur reste à parcourir avant de devenir les ROLLING STONES qu’on connaît.

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   (2 chroniques)



- Mick Jagger (chant, harmonica)
- Brian Jones (chant, guitare, harmonica)
- Bill Wyman (chant, basse)
- Charlie Watts (batterie)
- Keith Richards (guitare)
- Ian Stewart (piano)
- Phil Spector (invité, maracas)
- Gene Pitney (invité, piano)


1. Not Fade Away
2. Route 66
3. I Just Want To Make Love To You
4. Honest I Do
5. Now I've Got A Witness
6. Little By Little
7. I'm A King Bee
8. Carol
9. Tell Me
10. Can I Get A Witness
11. You Can Make It If You Try
12. Walking The Dog



             



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