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- Membre : Pretty Things/yardbird Blues Band, The Pretty Things , Superheavy, Ron Wood , Sugar Blue, Mick Jagger
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The ROLLING STONES - Steel Wheels (1989)
Par SASKATCHEWAN le 18 Juin 2015          Consultée 9055 fois

J'ai beau retourner ma bible dans tous les sens, je n'y trouve aucune mention de Jésus tripatouillant des amplis pour faire du dernier album des ROLLING STONES sorti dans les années 80 une réussite miraculeuse. Mahomet ? Du sable, beaucoup de sable, mais pas une seule sourate à propos d'un homme tombant d’un cocotier dans le Coran. Il a suffi d’un dernier détour par la synagogue du coin pour achever de me convaincre : nulle intervention divine pour expliquer le regain de forme de Ronnie Wood et de ses acolytes en 1989.

Admirons la persévérance de nos cinq rockeurs britanniques : après une décennie de vents contraires riche d’albums allant du catastrophique au tout juste moyen, ils rempilent avec Steel Wheels. Il est vrai que Dirty Work, son prédécesseur, montrait quelques signes de mieux. Une tendance bien faible au regard de la règle de 2 qui prévaut depuis It’s Only Rock’n’Roll : un disque pourri succède invariablement à un disque moyen. La présence de Chris Kimsey à la production n’est pas non plus très rassurante pour les superstitieux, quand on sait qu’il a également commis celle d’Undercover.

C’est alors qu’un rayon de lumière blanche transperçant les nuages vient frapper votre chaîne hifi, accompagné de chœurs célestes gentiment prêtés par Hans ZIMMER. Car oui, pauvres brebis égarées, rien n’est jamais perdu pour celui qui a la foi, pour le fidèle parmi les fidèles qui n’a jamais douté malgré Emotionnal Rescue ! Après plus de dix ans de mauvaise récolte, la corne d’abondance crache "Hold on to Your Hat", la meilleure chanson des ROLLING STONES depuis les années 70. Ecoutez-moi ce riff presque punk qui nous ramène aux bonnes heures de "Street Fighting Man", ce chant rageur, ces guitares incandescentes ! Ah, ça valait le coup de se fader des claviers playschool pour mettre au jour cette pépite oubliée !

Les STONES ne déméritent pas sur le reste de l’album. On croise "Blinded by Love", une petite merveille de pop baroque qui n’est pas sans rappeler la "Lady Jane" d'Aftermath. Dans un tout autre registre, "Continental Drift" et ses arrangements orientalisants remplacent utilement l’inévitable morceau reggae raté des albums précédents. On complète le tiercé avec "Break the Spell", un bon rythm and blues de derrière les fagots qui démontre que le groupe en a encore sous la pédale. Les mid-tempos "Mixed Emotions" et "Hearts for Sale" ne font que confirmer le diagnostic : habemus bonum discum !

Il faut néanmoins savoir raison garder. Le synthétiseur est encore branché, d’où ont surgi les notes immondes. Le clinquant de pacotille reprend tous ses droits comme en témoignent "Terrifying", "Can’t Be Seen", "Sad Sad Sad" et "Rock and a Hard Place". Néanmoins, si on fait abstraction des outrances de la production, on se surprend à apprécier ces morceaux entraînants. En particulier "Sad Sad Sad", où Jagger reprend le chant énervé qui a fait les meilleurs passages de Dirty Work. Même Richards semble plus à l’aise derrière le micro, avec un "Can’t Be Seen" conquérant. Dommage que "Slipping Away" le voit retomber dans ses travers chevrotants.

Bien sûr, Steel Wheels ne se hisse pas au niveau des grands albums des STONES. La marche était sans doute trop haute. Reste qu’en l’espace de quelques années, la progression est fulgurante. Les querelles internes se sont apaisées, les guitares ont retrouvé du mordant et Jagger est redevenu le showman irrésistible qu’il était au début des années 70. Les années 90 s’annoncent d’ores et déjà sous de meilleurs auspices.

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   (2 chroniques)



- Mick Jagger (chant, guitare, harmonica, claviers)
- Keith Richards (chant, guitare)
- Ronnie Wood (guitare, basse, dobro, choeurs)
- Bill Wyman (basse)
- Charlie Watts (batterie)


1. Sad Sad Sad
2. Mixed Emotions
3. Terrifying
4. Hold On To Your Hat
5. Hearts For Sale
6. Blinded By Love
7. Rock And A Hard Place
8. Can't Be Seen
9. Almost Hear You Sigh
10. Continental Drift
11. Break The Spell
12. Slipping Away



             



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