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The ROLLING STONES - Black & Blue (1976)
Par SASKATCHEWAN le 25 Juin 2011          Consultée 22477 fois

Par une soirée de mai des plus banales, une silhouette massive se glisse dans les ruelles alcoolisées du centre-ville rennais. Nos lecteurs les plus attentifs ont sans doute reconnu Erwin, barbe de quelques mois, mine revêche, qui louvoie parmi les étudiants titubants. Insensible aux bris de verre, ignorant superbement les jets de pisse hasardeux, notre fier administrateur affiche l’air digne des justes causes. Car ce soir, oui ! ce soir précisément ! il est venu remettre une brebis égarée dans le droit chemin.

L’outrage est de taille. Le bougre avait promis ! Le pacte était scellé de sang et de bave de chroniqueur. Erwin avise au loin un immeuble médiéval d’où proviennent quelques pulsations technoïdes. Le pied à peine posé sur le premier pavé de la cour intérieure, notre gardien du temple rock’n’roll se heurte à un pandémonium de mauvais goût. Vêtements criards, bracelets fluorescents, cris stridents, rythmes tapageurs, bref, le grand Elvis lui-même y perdrait son déhanché.

Voilà donc où se terre ce foutu planqué !

Quelques coups de pieds au derrière plus tard, Erwin pénètre dans le septième cercle de l’enfer, que les pages jaunes classent communément à la rubrique 'boîte de nuit'. Son regard se perd un instant dans les volutes de fumées et les contorsions des mini-jupes. Soudain, il l’aperçoit, avachi entre deux banquettes. Une description s’impose. Brun, la tête comme un ballon de volley, Saskatchewan a l’air constamment maussade. Enveloppé dans un t-shirt Bob l’Eponge trop grand pour lui, le jean à mi-fesse, il prodigue quelques vagues caresses à son verre vide. Notre géant barbu le happe et le soulève jusqu’à hauteur d’yeux. De boudeur, le voilà terrorisé :

« Pas lui ! Pas ici ! s’étrangle Saskatchewan.
- La chronique de Black & Blue ! Les ROLLING STONES ! Retard critique ! rugit Erwin.
- Mais-voyons-mais-pas-du-tout-enfin-je-ne-comprends-pas !
- La discographie complète ! T’as signé, aboule les chroniques !
- Oui, Beggar’s Banquet, Let It Bleed, très intéressant, oui, très intéress…
- Non, TOUTE la discographie !
- Mais c’est affreusement nul la suite… hasarde le chroniqueur désemparé.

Dans un fracas de mojitos renversés, Saskatchewan s’écroule au sol. Jamais, depuis l’époque de son admiration juvénile pour Mick Jagger, il n’avait autant ressenti la force écrasante du rock. Impossible de s’en tirer avec un copier-coller de Wikipédia, comme pour les autres chroniques. Cette fois, et c’est bien malheureux, le chroniqueur doit écrire un article PERSONNEL et ORIGINAL !

«  PERSONNEL ?! ORIGINAL ?! rugit Saskatchewan. Et les STONES, ils en ont encore de la personnalité ? de l’originalité ? "Cherry Oh Baby", c’est pas un reggae complètement opportuniste, sans âme et sans nouveauté ? "Hot Stuff", c’est pas l’archétype du single pondu en trois coups de médiator, un rictus cynique au coin des lèvres ? Bien sûr, le pauvre chroniqueur, on peut le molester, lui briser son mojitos dans les mains, mais les ROLLING STONES, les saint STONES, non, on leur passe tout ! Eh bien non, Black & Blue, ça n’a même pas le panache de l’album raté, MÊME PAS, c’est juste efficace, calculé, calibré, sorti juste avant l’été. Les STONES s’autoparodient, et le comble du comble, c’est que cette chose va devenir le modèle des albums futurs pendant vingt ans ! Vingt ans de récup’, d’opportunisme, de crises d’égo et de veste retournée et re-retournée. Et Ron Wood n’a aucune responsabilité là-dedans : qui oserait incriminer le joueur de triangle dans un orchestre qui déraille ? Je vous le dis, citoy… »

Triste spectacle d’un chroniqueur, suant, ahanant, qui soliloque le visage balayé par les néons. Depuis longtemps, la piste s’est vidée, les gazelles entraînées par Erwin en des lieux plus discrets, les désœuvrés partis attraper la dernière navette. On ne peut que partager la détresse de cette silhouette solitaire qui s’entête à coiffer son point de vue d’un bonnet d’autorité. Et le voici qui s’époumone encore :

« Quoi ? Tout le monde se fout de Black & Blue, c’est ça ? Hein ? Dites-le ! »

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   (3 chroniques)



- Keith Richards (guitares, basse, chant, chœurs)
- Mick Jagger (chant, guitare, pianos)
- Charlie Watts (batterie)
- Bill Wyman (basse)
- Ron Wood (guitare, chœurs)
- Harvey Mandel (guitare solo)
- Wayne Perkins (guitare solo)
- Billy Preston (claviers, synthétiseurs, chœurs)
- Nicky Hopkins (claviers, synthétiseurs)
- Ollie E. Brown (percussions)
- Arif Mardin (arrangement des cuivres)


1. Hot Stuff
2. Hand Of Fate
3. Cherry Oh Baby
4. Memory Motel
5. Hey Negrita
6. Melody
7. Fool To Cry
8. Crazy Mama



             



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