Bonheur City apparaît vite comme un disque superflu dans l'oeuvre musicale de DOROTHÉE. Fait à la va-vite, contenant dix chansons à peine, un succès moindre que les précédents et qui témoigne du déclin de la chanteuse comme de la présentatrice à compter de cette année 1995...

Factuellement, il donne l'impression d'être constitué de 'chutes' de l'album précédent, et d'autant plus car il a été lui aussi enregistré pour bonne part à Nashville en compagnie des mêmes musiciens. Ce n'est pas pour autant si terrible qu'on pourrait le penser !

"Je suis amoureuse de toi" et sa country roulante au début, sa guitare-baryton et une certaine élégance n'ont pas à rougir face aux meilleurs morceaux de 1994. "J'ai cherché, j'ai pas trouvé", sur les éternels questionnements suite à la fin d'une histoire d'amour, est une chanson très agréable pour DOROTHÉE, parcourue de guitares gracieuses.

"La queue du chat", plus enfantin, prend une tournure cajun avec accordéon-synthé, tandis que "Yeah Yeah" renoue avec le rock'n'roll le plus entraînant, et une excellente injection de surf-music par les six-cordes ! Michel Gaucher, musicien de classe supérieure, vient y faire crisser son saxophone, même si on l'a connu mieux inspiré ailleurs.

Il y a aussi effectivement pas mal à redire sur ce disque. "À l'école" singe le déjà très gamin "Ouh la menteuse" de 1982 et avec nettement moins de réussite. Bien qu'héroïque et humaniste à fond, "Je rêve", un des principaux singles de l'ensemble, manque son coup hélas. Ce n'est toutefois pas grand-chose à côté de l'annuelle "Valise" qui donne ici jour à l'une des pires versions existantes, avec la voix pitchée de la chanteuse et dans un style hip-hop totalement hors sujet.

Retenons au moins l'effort gospel sur un blues à la Salesses de "Bonheur City", titre qui prêtait à l'album un peu d'optimisme en ouverture, ainsi que "J'avais un ami", ballade folk-country hantée par un texte nostalgique et plus personnel, évoquant l'enfance, la maison des parents...

Note réelle : 2,5