Non seulement le Club Dorothée est bien en place, mais tout continue de sourire à DOROTHÉE en ce début d'années 90 ! Elle remplit Bercy et lance ses shows avec une mise en scène spatiale et le fameux "Tremblement de terre", devant des centaines de milliers de fans jeunes ou moins jeunes...

Au début de "Chagrin d'amour", on entend la voix de DOROTHÉE avec une nappe de synthé et une guitare acoustique arpégée pour un début totalement différent des autres albums. Bien entendu, ça ne dure pas et presque tout de suite, on retrouve le son pop bas de gamme avec fausse Ricken, pour les mêmes accords et arpèges que ce qui devient ensuite le nouveau générique du Club Dorothée.

En gardant les mêmes sons et tout en laissant penser à ce que cela pourrait donner avec de vrais instruments (déjà un bémol par rapport à l'album précédent, où il n'y en avait guère besoin), "Do You Dream of Me", dans un esprit vacances en amoureux, va chercher quelques mots dans la langue de Shakespeare avec un accent bien français. La version 90 de "La valise" a bien intégré les rythmes dance et le résultat, mélodique seulement pour les refrains, y est plus énervant qu'autre chose.

Ce disque contient plusieurs titres passables, notamment dans sa deuxième partie : "C'est l'amour" avec sa couleur blues, "L'été des enfants sages" qui est un gros slow années 60 avec des sons 80's, "L'amour, ça nous fait du bien" plutôt orienté jazz avec envie d'imiter les chanteurs Noirs. "Sur sa guitare" surfe sur la vague orientale de "Nicolas et Marjolaine" en moins bien.

"Un ange", chanson optimiste sur la rencontre avec les garçons (le genre d'innocence qu'on n'entend plus guère aujourd'hui), parvient à être romantique et efficace à la fois. Antillais et chaloupé, "Tourterelle" ("belle comme une gazelle, mais voilà : elle est infidèle") est très sympathique, avec une bonne mélodie au synthé. "En écoutant pleurer le vent" use d'images naturelles dans ses paroles, pour un ensemble très joli grâce au retour à une musique ballade acoustique comme dans l'intro du disque, mais plus sur un versant baroque ou andalou. Le dernier couplet est tout mignon !

Ce disque de DOROTHÉE ne souffre pas simplement de faire suite à son prédécesseur : on en retient peu de choses.