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Alpha BLONDY - Elohim (2000)
Par NESTOR le 1er Février 2021          Consultée 666 fois

Deux années après le bon Yitzhak Rabin (1998) Alpha BLONDY sort Eholim. Un album composé de morceaux assez consistants porté par un artiste au savoir-faire évident. Pour autant, comme cela avait été la cas avec Grand Bassam Zion Rock, il manque un petit supplément d’âme à ce disque pour que son statut se hisse au niveau des classiques du Reggae man ivoirien. La faute en incombe, à nouveau, à un son un peu trop fade qui uniformise le propos d’Alpha BLONDY. Cela est surtout sensible au niveau des arrangements musicaux qui oscillent entre tentative maladroite de moderniser le son et incapacité à suffisamment faire ressortir les reliefs d’une musique qui est retranscrite de manière bien trop plate.

Cela est parfaitement illustré à la fois par "Black Samouraï" et par "Haridjina", les deux premiers morceaux de Eholim. "Black Samouraï" cherche, de manière un peu gauche, à se doter d’un son Pop Rock moderne. Mais le résultat peine à affronter les outrages du temps et parait bien ternes de nos jours. L’horripilante batterie métronomique, dénué de tout feeling, n’y est certainement pas pour rien. Alors que "Haridjina" s’écoule mollement en s’étirant soporifiquement. Réussissant le seul miracle de parvenir à faire passer ses 4:45 pour un morceau fleuve propre à épuiser la patiente de nos neurones les plus endurants.

Entendons-nous bien, ces morceaux ne sont pas foncièrement mauvais, mais ils pâtissent d’arrangements qui les rendent presque insipides et très vite dispensables. Tout n’est pas à jeter, et parfois le propos du chanteur, tout comme la conviction qu’il insuffle dans son chant, permettent à certains titres de tirer leur épingle du jeu et de briller dans cet univers bien terne. C’est ainsi le cas de "Les voleurs de la république", de "La queue du diable" ou bien de "Journalistes en danger (Démocrature)" dans laquelle il rend hommage au journaliste burkinabé Norbert ZONGO assassiné en 1998 après avoir dénoncé la corruption, érigée comme mode de vie, par les Chefs d’état du Burkina Fasso et notamment son président de l’époque, Blaise COMPAORE (qui se dirige tranquillement vers sa vingt-huitième année de souveraineté). Une chanson dans laquelle Alpha BLONDY fait preuve d’un travail d’écriture louable en ne se limitant pas à des slogans superficiels, ainsi qu’il a eu parfois tendance à le faire. Les vocaux sont à peine chantés, et plutôt déclamés, presque à la manière d’une sorte de Slam.

Le groovy "When I Need You", qui lorgne vers la ballade romantique, est également un moment fort de ce Elohim. Porté par un rythme chaloupé du meilleur effet il brille au milieu de l’obscurité. Mais c’est bien trop peu pour sauver la donne et, à l’image d’une grande partie de cet Elohim, l’album s’achève sur un "Mônin" pathétique, dont le refrain pourrait faire penser à un mauvais titre de Boney M. Les arrangements sont cheap et la mélodie, répétée à l’envie, ne tarde pas à lasser l’auditeur. Pas forcément mauvais sur le fond, cet album est desservi par des musiciens peu inspirés et des arrangements d’une platitude dissuasive, ce qui en fait un disque bien dispensable. Le fait que le groupe traditionnel du chanteur, le SOLAR SYSTEM, ne semble plus accompagner Alpha BLONDY entre certainement en ligne compte. Mais comme ce groupe était à géométrie très variable, cela ne peut être la seule explication.

L’échec est tel, que sur Paris Bercy (2001), l’album live qui est sorti à l’issue de la tournée supportant Elohim, seuls deux morceaux de ce dernier apparaissant : "La Queue Du Diable" et "Black Samouraï".
Et leur interprétation en concert, bien plus vivante et convaincante qu’ici, semble confirmer le sentiment que cet album souffre essentiellement d’une Production au rabais. Un mal dont souffrent bon nombre de disques d’Alpha BLONDY.

A noter que "Elohim" est utilisé pour désigner Dieu dans le judaïsme, ce qui montre qu’Alpha BLONDY à de la suite dans les idées puisque ce Elohim fait suite aux albums Jah Glory (1982), The Prophets (1986), Dieu (1994). Une thématique omniprésente dans la carrière de cette figure de proue du Reggae africain.

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- Alpha Blondy (chant)
- Guy Nsangué (basse)
- Clive Hunt (basse)
- Michel Ekwala (didgeridoo)
- Samuel Kone (batterie)
- Mao Otayeck (guitare)
- Wayne Armond (guitare)
- Christopher Burch (claviers)
- Abou Watt (percussions)
- Alain Hatot (saxophone)
- Jacques Bolognesi (trombone)
- Philippe Slominski (trompette)
- Julia Sarr, Marylou Seba, Lydie Zamatta (chœurs)


1. Black Samouraï
2. Haridjinan
3. Les Voleurs De La République
4. Dictature
5. La Queue Du Diable
6. Journalistes En Danger (démocrature)
7. When I Need You
8. Djeneba
9. Sabotage
10. Take No Prisoner (cannibalistic)
11. Lune De Miel (honeymoon)
12. Waïkiki Rock
13. Petini Go Gaou
14. Mônin



             



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