Et revoilà ALPHA BLONDY avec son vingtième album qui fait suite à deux livraisons de très bon niveau : Human Race en 2018 et Eternity en 2022.

Cela commence très fort avec le puissant "Cold Fire" pour lequel il se fait épauler par le revenant CAPLETON. Le chanteur jamaïcain qui n’avait rien proposé depuis environ quinze années booste ce morceau en lui insufflant de la puissance pour un résultat massif et moderne. Ce titre, introduit par une très belle guitare stridente, est une jolie réussite qui laisse espérer la passe de trois pour Mister BLONDY.

Les deux morceaux suivants, "Ayé Taga" et "Djigui" sont moins efficaces car plus classiques, même si ils sont portés par une production et une orchestration tout aussi riche et puissante. C’est sympa, mais sans surprise. Le savoir-faire est là, la folie un peu moins.

Puis, avec le plus langoureux et nonchalant "Je ne suis pas fâché", partagé avec Koffi OLOMIDE on renoue avec plus de fraicheur et de variété. Et on retrouve un ALPHA BLONDY en très grande forme. Il en va de même avec le festif "Ayoka" (bienvenu en bété), un morceau déjà sorti il y a plus d’un an à l’occasion de la CAN 2024. Accompagné par Didi B, Roseline Layo et Soum Bill, ALPHA BLONDY nous prend à contre-pied, avec ce morceau qui se démarque nettement, et avec bonheur, de sa production habituelle. C’est bien plus festif et nettement moins axé Reggae.

Avec "Révolte-toi Africa" on retourne en terrain connu. Le morceau est très bien ficelé, mais il a un léger goût de déjà entendu. Encore une fois, le savoir-faire est indéniable, mais l’effet surprise est bien trop absent. Mais il convient de reconnaitre que le texte, les parties de guitares, et les chœurs sont de premier niveau. Il ne manque vraiment pas grand-chose pour que la magie opère à plein.
Et ce voyage en Roller-coaster se poursuit tout au long de l’album ; les morceaux efficaces et entraînants succédant aux titres qui, bien que très bien agencés, ronronnent un peu du fait de leur côté prévisible.

Parmi ces derniers, on peut citer la reprise du "N'importe quoi" de Florent PAGNY. L’effet de surprise a totalement disparu, le chanteur dotant chacun de ses albums d’une reprise. Bien souvent avec bonheur. Si par le passé il s’est déjà frotté à des titres de CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL, PINK FLOYD, Georges MOUSTAKI, LED ZEPPELIN, Serge GAINSBOURG, FREE, Hugues AUFRAY, Julien CLERC… c’est donc à Florent PAGNY qu’il s’attaque ici. Pour une résultat assez quelconque. Alors que du côté des morceaux qui parviennent à nous surprendre, et à nous enchanter, on peut citer le plus moderne "Corruption" ou bien le plus tendre et mélancolique "Le cri du silence", un bel hommage à sa mère disparue.

On ressort de l’écoute de cet album avec un sentiment mitigé, car si ce Rise ne se hisse pas au niveau de ses deux excellents prédécesseurs, il n’en reste pas moins un disque de qualité, provenant d’un artiste qui parvient toujours à susciter intérêt et charme après nous avoir proposé plus de deux cents chansons.
Alors certes, plusieurs titres sont dispensables et seront vite oubliés, mais le savoir-faire est bien présent et l’étincelle jaillit souvent.