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 The Illustrated Elton John Discography (2311)

Elton JOHN - Two Rooms - Celebrating The Songs Of Elton John & Bernie T (1991)
Par MARCO STIVELL le 14 Mars 2024          Consultée 314 fois

Les albums-tribute/hommage sont, on le sait, souvent sujet à mauvaise critique. Quand des labels plus ou moins grands (Polydor dans ce cas précis, donc plutôt plus) pensent mettre du beurre dans les pâtes données au chien, ils font ce genre de compilation multi-artistes venus montrer qu'ils aiment (ou non) le ou les seuls concernés, et la recherche de qualité se transforme en parcours du combattant.

Elton JOHN et Bernie Taupin, peut-être l'histoire la plus grande et lucrative du songwriting à l'anglaise. En 1991, un documentaire appelé Two Rooms at the End of the World (du même nom qu'une chanson de l'album 21 at 33, publié en 1980, dans les années où justement les deux bonshommes s'étaient éloignés) est créé pour en parler, des coulisses de cette oeuvre commune. Mais nous, ce qui nous intéresse, c'est le CD avec les stars.

Tout plein de stars. Que des stars ! Peu d'albums-tribute peuvent vous donner ce sentiment de connaître tout le monde et pas qu'un peu. À une exception près, Olela ADAMS, révélée par TEARS FOR FEARS, mais qui est elle aussi une célébrité à côté de laquelle nous sommes simplement passés en France ; quant aux WILSON PHILLIPS, elles ne doivent plus titiller votre ignorance désormais, grâce aux chroniques qui leur sont attribuées sur FP.

Il fallait peut-être pour les chansons de Bernie Taupin et surtout Sir Elton JOHN dont le nom résonne beaucoup plus, cet effet de prestige, mais ce n'est pas en vain. Certains artistes donnent peut-être le sentiment de poser, faire leur réclame ou simplement un peu trop durer leur propos, à l'image de Rod STEWART, Jon BON JOVI voire STING. Et cependant, chacune des tentatives proposées sur cette galette de 80 minutes est à saluer, ne serait-ce que parce qu'elle colle bien à celle/celui qui l'accomplit.

Eric CLAPTON et son cher blues 'à l'os' ressortent comme il se doit sur "Border Song" en intro, avec ce qu'il faut de feeling, de malice, de choeurs gospel, de cuivres et naturellement de guitare rutilante, mais la prestation de Greg Phillinganes rappelle judicieusement que c'est d'abord une chanson de pianiste chevronné. De même, ce que Nancy Treadlight (pseudonyme d'Elton JOHN !) offre sur la très jolie "Come Down in Time" (chanson de Tumbleweed Connection, 1970) version jazz et feutrée par STING, un de ses meilleurs efforts.

La tracklist de Two Rooms se concentre beaucoup sur le début des années 70, avec quelques emprunts au milieu de la décennie comme on s'y attend et, au contraire, une seule chanson datant de l'après Blue Moves (1976). Même pas de "Don't Go Breaking My Heart", de "I'm Still Standing"... C'est aussi cela qui est intéressant. On aurait tellement pu imaginer le soft-rock 80's pointilleux et plaisant de HALL & OATES ailleurs que sur "Philadelphia Freedom", perle de 75 qui est un des highlights en live de Sir Elton ! Et la voix d'ange de George MICHAEL pour les sept minutes de "Tonight" clôturant l'ensemble, version live à Wembley... Non, au final, il n'y avait pas mieux.

Si "Levon" est respecté par BON JOVI et juste convenable, dépassé légèrement par Rod STEWART et "Your Song" (heureusement, la fin avec piano et note pédale aux cordes plutôt qu'à la contrebasse n'est pas oubliée) elles montrent que JOHN et Taupin faisaient du slow 80's dix voire quinze ans avant tout le monde. Et Joe COCKER ne gâche pas la fête, son "Sorry Seems to Be the Hardest Word" est très beau, dépourvu d'excès malgré tous les efforts de ce saxophone 'tellement lui-même' par l'habituel Deric Dyer (et les ultimes notes à la guitare 12 cordes, quelle classe).

Bruce HORNSBY, le plus pianiste de tous les gars ici, donne une couleur incroyable à "Madman Across the Water", plus jazz et improvisée comme on pouvait s'y attendre, mais avec une noirceur que ses propres oeuvres n'ont pas. Le producteur est Gus Dudgeon lui-même, et avec Joe Puerta et John Molo, pourtant affiliés au groupe The RANGE très pop, cela sonne très proche des tournées début 70's d'Elton JOHN en trio avec Dee Murray et Nigel Olsson. Phil COLLINS, copain d'HORNSBY, fournit le grandiose "Burn Down the Mission" dans la lignée de l'enregistrement de son album But Seriously (1989), cuivres et orgue de Steve WINWOOD en prime.

Pour l'énergie, les WHO ne sont pas en reste avec "Saturday Night's Alright for Fighting", morceau inspiré par eux-mêmes déjà à la base, et qui aurait pu être meilleur ici, mais bon, Roger Daltrey comme John Entwistle sont en forme, Pete Townshend insère une variation "Take Me to the Pilot" inattendue, 'Rabbit' Bundrick et Simon Phillips font le reste ! Mais c'est aux BEACH BOYS que revient la classe, malgré un Brian Wilson aux abonnés absents, menés par Al Jardine du coup, avec ce "Crocodile Rock" rétro et paillettes, toutes harmonies vocales dehors. Sans doute la seule version masculine ici qui écrase littéralement l'originale !

Du côté féminin, il faut bien le dire, ce n'est pas peu de choses d'entendre Elton chanté par le sexe opposé. Certes, pour le rock et la sauce, Tina TURNER est la mieux placée, et "The Bitch Is Back" lui va comme un gant, de même qu'à son chevronné saxophoniste Timmy Cappello. Certes, à un niveau égal mais en élégance, Oleta ADAMS fait fort avec sa voix mature sur "Don't Let the Sun Go Down on Me", un choeur gospel attendu mais aussi de la guitare électrique et le piano qui assure les montées mélodiques en contrechant du refrain.

Sinéad O'CONNOR se réserve "Sacrifice", la seule chanson lointaine par rapport au reste car publiée en 1990, bien après la limite de 76 donc. Grâce à sa voix d'abord longuement fragile puis forte d'un coup, à ces nappes d'orgue et ces arpèges de harpe, elle réussit à transformer la chanson en complainte irlandaise céleste. Un style dont Kate BUSH se rapproche quand elle reprend "Rocket Man", avec sa voix de fée et des sons évanescents même si ensuite, le tout se reggaeïfie et rapproche du son de The Sensual World (1989), son dernier grand album.

Cette version-là aussi, pourrait facilement apparaître meilleure que l'originale tant la belle Anglaise fait de son mieux, rajoutant de l'accordéon, des uilleann pipes... Et factuellement, en Australie, la version single arrive à dépasser celle d'Elton dans les charts, seul exploit de Two Rooms en la matière. Sachez d'ailleurs que la face B est une bien belle version personnelle de "Candle in the Wind", inédite sur l'album du coup mais immanquable.

Tout comme les WILSON PHILLIPS, pour finir. Idéalement placées après une grande partie de leur famille (les BEACH BOYS, pour rappel), nos trois demoiselles de Californie, à peine plus de vingt ans alors, offrent un "Daniel" merveilleux à un Elton qui a figuré parmi leurs premiers auditeurs durant l'enfance. Harmonies groupées et séparées garanties, dans un style sucré début 90's des plus agréables, sans flûte mais avec basse fretless et sax ténor brillant, de quoi préparer le terrain pour celui de la chanson suivante. La comparaison avec Kate ou Sinéad a beau ne pas tenir de façon naturelle pour beaucoup de gens normaux, les avis peuvent toutefois diverger, et cette reprise pourrait à son tour être la meilleure, dans un ensemble copieux mais qui méritait bien que l'on en parle de façon détaillée !

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   MARCO STIVELL

 
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1. Eric Clapton - Border Song
2. Kate Bush – Rocket Man
3. Sting – Come Down In Time
4. The Who – Saturday Night's Alright For Fighting
5. The Beach Boys - Crocodile Rock
6. Wilson Phillips - Daniel
7. Joe Cocker - Sorry Seems To Be The Hardest Word
8. Jon Bon Jovi - Levon
9. Tina Turner – The Bitch Is Back
10. Hall & Oates – Philadelphia Freedom
11. Rod Stewart – Your Song
12. Oleta Adams – Don't Let The Sun Go Down On Me
13. Bruce Hornsby – Madman Across The Water
14. Sinead O'connor – Sacrifice
15. Phil Collins – Burn Down The Mission
16. George Michael – Tonight
17. Kate Bush – Candle In The Wind (à écouter)



             



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