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 The Illustrated Elton John Discography (2297)

Elton JOHN - Reg Strikes Back (1988)
Par MARCO STIVELL le 21 Novembre 2012          Consultée 4227 fois

En 1986, au moment de Leather Jackets, la baisse des capacités vocales d'Elton s'est confirmée par la présence de polypes non-cancéreux dans ses cordes vocales, qu'il a néanmoins du faire retirer. Cette phase altèrera sa voix, à jamais. On dit que de ténor jusqu'alors, il passe définitivement à un registre baryton, et ne bénéficiera au moins plus de sa superbe voix de tête. En 1988, le titre de son nouvel album tente de nous signifier que Reg (pour Reginald) est de retour en grande forme, prêt à tordre le coup aux critiques qui l'assassinent depuis des années. Malgré cela, certains critiques n'hésiteront pas à qualifier ce retour comme le point de départ d'un vide intersidéral, qualitativement parlant, qui durera cinq ans...

Comme d'habitude, il sera difficile de trop s'avancer sans bien connaître l'oeuvre, quoique le résultat ne forcera pas non plus à l'enthousiasme dès la première écoute. Il semblerait qu'à cette époque, Elton n'arrive plus à produire de hit à la hauteur de ce qu'il a pu faire jusqu'à Too Low for Zero. Ce qui est compréhensible, après tant d'albums et une formule musicale qui n'a réellement changé que dans le son. En revanche, des singles continuent à paraître, et l'on ne peut que constater la non-fiabilité en ce qui concerne les promesses que devraient tenir ce support. Par exemple, le premier tube de Reg Strikes Back (n°2 au Billboard Hot 100) est "I Don't Wanna Go on With You Like That", qui traite d'une séparation amoureuse. Nous avons là une pop à l'accent mis fortement sur les percussions, et qui a le mérite de voir Elton faire chauffer sur le final le nouveau modèle de piano qu'il adoptera pour les années à venir -en lieu et place de l'acoustique- : le Roland RD-1000 Digital, au son nettement plus eighties. Mais dans l'ensemble, cela reste moyen en tant que tube, et le second extrait, "A Word in Spanish" est encore plus traître. C'est là où le Digital Piano fait son entrée véritablement, il y a présence de la guitare classique, une petite envolée d'orgue, mais c'est tout, le titre ne décolle pas. En fait, plutôt qu'un refrain aussi terne, on se demande pourquoi Elton n'a pas choisi de reprendre la formule de l'intro, avec ces accords mille fois entendus et si efficaces, qui restent la meilleure idée de la chanson...

Le reste suit, et s'écoute, sans faire naître le grand frisson. "Town of Plenty" est un rock FM à l'orgue rétro, dont le solo est hyper-linéaire, et il sera difficile de relever la présence de Pete Townshend à la guitare acoustique. En revanche, il y a les choeurs féminisants de Davey Johnstone, ainsi que des anciens amis Nigel Olsson et Dee Murray qui officient tout le long du disque à ce poste pour notre bonheur. "Mona Lisas and Mad Hatters", qui n'a plus rien à voir avec sa première partie présente sur Honky Château, est un funk typiquement eighties chargé en synthés, et de ce fait dense. Un cor fou vient même effectuer un solo renforçant le côté décalé de la chanson, tout comme la citation par Elton et ses choeurs du "Drive My Car" des Beatles ("beep beep yeah !"). Seulement, encore une fois on ne sautera pas au plafond...

"Goodbye Marlon Brando" s'inscrit dans la lignée d'une pop "lourde", avec choeurs foisonnants et guitares rock à l'appui. "Heavy Traffic" suit avec un ton plus soul, et l'on reconnaîtra facilement la patte de Johnstone dans l'écriture grâce à la présence de guitares de plusieurs sortes. Sur une face plus pop, "Poor Cow" à la mélodie mélo-dramatique et "The Camera Never Lies" où Elton révèle un bon feeling à son Digital Piano sont un peu plus efficaces. Mais ce sont surtout les dernières chansons concluant les anciennes faces du vinyle que l'on appréciera à leur juste valeur. "Japanese Hands" contient une atmosphère des plus intéressantes en mêlant guitares et nappes oniriques. Quant à "Since God Invented Girls", c'est une ballade au son évidemment eighties, mais dans les tons "classiques" d'Elton. On y appréciera de ce fait plus que jamais (pour cet album) la présence des choeurs, et notamment de ce brave Dee dont c'est la toute dernière participation à un album du Maître avant son décès brutal en 1992. Le bassiste mythique, bien qu'il ne touche pas son instrument ici, s'en va à jamais sur une note des plus classieuses.

Un ensemble qui s'écoute sans réel plus et deux titres qui se détachent vraiment, c'est encore peu. Et bien sûr conformément à ce que l'on sait, Elton ne réalise plus de prouesses vocales, ce qu'on ne saurait lui reprocher, tout en reconnaissant malgré tout qu'il pouvait se permettre de monter encore un peu. Contrairement à ce qu'en ont dit les critiques, le retour de l'inspiration pour lui se fait avec l'album suivant.

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   MARCO STIVELL

 
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- Elton John (chant, claviers, choeurs)
- Fred Mandel (synthétiseur)
- Davey Johnstone (guitares, choeurs)
- Pete Townshend (guitare)
- David Paton (basse)
- Charlie Morgan (batterie)
- Ray Cooper (tambourin, maracas, timbales)
- Freddie Hubbard (trompette, bugle)
- Dee Murray (choeurs)
- Nigel Olsson (choeurs)
- Adrian Baker (choeurs)
- Bruce Johnston (choeurs)
- Carl Wilson (choeurs)


1. Town Of Plenty
2. A Word In Spanish
3. Mona Lisas And Mad Hatters (part Two)
4. I Don't Wanna Go On With You Like That
5. Japanese Hands
6. Goodbye Marlon Brando
7. The Camera Never Lies
8. Heavy Traffic
9. Poor Cow
10. Since God Invented Girls



             



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