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 The Illustrated Elton John Discography (2269)

Elton JOHN - Blue Moves (1976)
Par MARCO STIVELL le 16 Septembre 2011          Consultée 9393 fois

Rock of the Westies nous avait pas mal laissés sur notre faim. Elton devait peut-être sentir que son ère de gloire était en train de s'achever, qu'il ne pourrait plus jamais faire aussi bien. Il a quand même décidé de tenter encore un dernier gros coup. Bien épaulé par le fidèle Bernie Taupin aux paroles, il décide de sortir non pas un album normal, qui essaierait de se situer à un niveau supérieur par rapport à Rock of the Westies. Non, il va sortir un DOUBLE, et pas n'importe lequel, Blue Moves. Je ne pense pas qu'un seul instant il se soit soucié d'égaler le génie de Goodbye Yellow Brick Road, la pochette le prouve d'ailleurs, Blue Moves se veut plus simple, moins mythique. Mais il arrive malgré tout à être lui aussi un chef-d'oeuvre. Me demandez pas pourquoi, j'en sais rien, c'est comme ça ! Ou plutôt si, je pense franchement que si tout le monde s'accorde à affirmer que c'est le dernier album acceptable avant la dégringolade (je précise que je ne connais à l'heure actuelle presque rien de la suite), c'est qu'Elton lui-même s'est dit en le réalisant qu'il devait rassembler tout ce qu'il lui restait de créativité, et conclure cet âge d'or en beauté, grâce et élégance.

Ainsi, au petit instrumental funny qui ouvre ce double opus avec glockenspiel avenant, succède "Tonight". Après deux albums passés sans arrangements orchestraux ou presque, les cordes et cuivres classiques font leur retour en grande force, accompagnés par le piano. Une remarque que l'on peut déjà faire, et pour tout l'album, c'est qu'Elton a laissé une grande place aux moments instrumentaux, l'intro de "Tonight" par exemple fait très exactement trois minutes. Et quelle beauté ! Avec cette somptueuse ballade de près de huit minutes Elton ouvre Blue Moves en majesté, la même que celle d'un Madman Across the Water, avec l'ambiance feutrée (et le grand frisson) du "Ticking" de Caribou. J'ajouterai qu'il chante encore mieux que d'habitude, bref, d'entrée il nous met au tapis, le bougre. Après cette ouverture tour à tour amusante et grave, le reste du premier disque de Blue Moves se fait plus léger. Le début de "One Horse Town" continue dans la tonalité nébuleuse, puis les instruments rock viennent nous surprendre d'un coup. Là encore, longue intro où les guitares et la rythmique évoluent à leur aise tandis que Ray Cooper fait résonner ses carillons. La chanson est vigoureuse et d'une forte teneur épique même si l'orchestre joue en retrait.

"Chameleon" est un superbe slow où des arrangements vocaux se superposent dans la plus grande finesse. Sur "Boogie Pilgrim", les cuivres apparaissent et on remarque un arrangement moins linéaire que lors des premières fois où Elton les a utilisés dans sa carrière (à noter la présence des célèbres David Sanborn et frères Brecker). Cette chanson tire peut être un peu en longueur et semble manquer d'idées sur le final, mais elle est loin d'être désagréable. "Cage the Songbird" est une petite perle folk (une nouvelle) avec synthétiseur, David Crosby et Graham Nash aux choeurs, et dédiée à Edith Piaf. L'amusante et fiévreuse "Crazy Water" rend quant à elle hommage au... disco ! Et de manière complètement vibrante, avec cordes et cuivres à l'appui... "Shoulder Hoster" termine l'album de manière pépère, un rien blues, avec encore un fort soutien de cuivres, alors que le saxo de Sanborn se réserve quelques jolies envolées.

Le second disque a préféré miser sur une bonne quantité de chansons lentes et sombres, pour ne pas dire ballades. Il commence avec le mythique "Sorry Seems to Be the Hardest Word" d'une beauté fragile désarmante, avec un arrangement d'harmonium merveilleux. "Someone's Final Song" continue dans la même tonalité en plus intime encore. Nouvelle perle... "Wheres the Shoorah ?" est garnie de quelques choeurs gospel, du plus bel effet. "Idol" est un essai plus jazzy avec quelques cuivres, très convaincants, et achevant ce cycle de chansons douces.

"Out of the Blue" est un instrumental où Elton met bien son groupe en exergue, encore réhaussé par le jeu des percussions de Ray Cooper qui n'a décidément jamais été aussi bien mis en valeur. Ce morceau a aussi un ton plus expérimental. "Between Seventeen and Twenty" est jouée dans un mode mi-folk mi-latino et reste assez amusante également. "The Wide-Eyed and Laughing" reprend les rênes du folk avec une ambiance particulière, due à la présence du synthétiseur et du sitar de Davey Johnstone. La superposition des voix en plus, ça nous fait un bijou supplémentaire. "If There's a God in Heaven (What's He Waiting for ?)" passerait pour une tout juste bonne chanson s'il n'y avait ces superbes cordes et cet orgue Hammond. Le délirant petit instrumental servant de générique à une série TV "non-existante" nous conduit vers le final fiévreux, "Bite Your Lip (Get Up and Dance !)" qui porte bien son nom. Un titre à la frontière du hard, mais à la rythmique très disco poussant justement à danser et chanter en choeur avec toutes les voix parsemées sur le final, concluant l'album de manière on-ne-peut-plus joyeuse.

Et voilà comment se termine l'âge d'or d'Elton. Beaucoup trouvent que la longueur n'est pas justifiée. Franchement, à part peut-être une légère baisse d'inspiration pour "If There's a God in Heaven" et la fin de "Boogie Pilgrim", il n'y a rien à redire. La quasi-totalité des titres sont mêmes témoins que, au même titre que Goodbye Yellow Brick Road et Captain Fantastic, plus encore que tous les autres disques, Blue Moves "vit et se vit". Un bien glorieux final (?)

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   MARCO STIVELL

 
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- Elton John (chant, piano)
- Caleb Quaye (guitares)
- Davey Johnstone (guitares)
- Ray Cooper (percussions)
- James Newton-howard (claviers)
- Kenny Passarelli (basse)
- Roger Pope (batterie)


1. Your Starter For...
2. Tonight
3. One Horse Town
4. Chameleon
5. Boogie Pilgrim
6. Cage The Songbird
7. Crazy Water
8. Shoulder Holster

1. Sorry Seems To Be The Hardest Word
2. Out Of The Blue
3. Between Seventeen And Twenty
4. The Wide-eyed And Laughing
5. Someone's Final Song
6. Where's The Shoorah?
7. If There's A God In Heaven (what's He Waiting For?
8. Idol
9. Theme From A Non-existent Tv Series
10. Bite Your Lip (get Up And Dance!)



             



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