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- Membre : Alan Simon

ZUCCHERO - Discover Ii (2024)
Par MARCO STIVELL le 27 Novembre 2024          Consultée 343 fois

Le verbe tromper peut être décliné en 'se tromper'. Or il y a des fois où on n'a pas envie de se tromper, où il n'est pas envisageable d'avoir tort, malgré ce que dit l'opinion extérieure. Par exemple, les Suisses et les Belges auraient raison avec leurs 'septante, huitante, nonante', ça fait plus correct, c'est scientifique, tout ce que vous voulez. Sauf qu'en matière de référence, Victor HUGO n'a pas baptisé son ultime (et meilleur) roman Nonante-Trois, mais bien Quatrevingt-Treize. Cet argument suffit, et ce n'est pas parce qu'ANGÈLE croit lui passer devant avec le titre de son deuxième album d'artiste féministe en vogue qu'il faut changer d'avis ! Tout ça pour dire que quand ZUCCHERO sort un nouvel album, c'est un évènement et forcément pour quelque chose de bien.

Discover second volume est dans la lignée du premier paru il y a trois ans, un hommage aux artistes qui ont marqué notre cher Italien par au moins une chanson. ZUCCHERO, bien aidé par son fidèle guitariste-producteur Max Marcolini, propose donc ses reprises, passant en un rien de temps de Marvin GAYE aux KILLERS, de U2 à Eddie VEDDER... Etant donné que cela avait plutôt bien marché en 2021 et avec un certain lot de surprises, aucune raison de se faire du souci avant même de poser une oreille. Et puis c'est ZUCCHERO, l'un des derniers grands de sa génération, un des rares pour lesquels on ne ressent pas l'effet 'âge tendre' ni 'stars 80' dès qu'il pointe le bout de son chapeau.

Sauf qu'à trop vouloir ne pas se tromper, au final on déchante face à un début d'album difficile. "Amor Che Muovi Il Sole", emprunté aux KILLERS ("My Own Soul's Warning"), fait preuve d'élégance dans son intro angélique voix et nappes, mais ensuite, par son décollage pop-rock effréné, malgré quelques poussées rauques bienvenues au micro, ne dépasse pas le niveau du juste sympathique. Refrain héroïque certes, mais traitement un rien trop léché. Le timbre bavard de l'Emilien, un peu trop graisseux pour ne pas être moderne - dans le mauvais sens -, conduit ensuite "Une Come Te" (alias "Chinatown" de BLEACHERS, le groupe de Jack Antonoff, proche de Taylor SWIFT), certes parcourue de beaux claviers, mais également 'sans plus'.

On pourrait se demander ce que ce serait si Corrado Rustici, producteur des plus grands albums de ZUCCHERO, se chargeait de cet ensemble un rien vide, mais la réponse apportée par "Sailing" (Christopher CROSS), à laquelle il participe justement, malgré un bel espace sonore massif, ne s'ancre point en tête. Bien qu'un peu plus groovy-planante dans le bon sens, avec un arpège de guitare 12 cordes salvateur, la mignonnette "Just Breathe", empruntée à Eddie VEDDER, n'est pas non plus à rajouter au palmarès des réussites signées Zu'. À noter que l'édition 'deluxe' propose une seconde version un peu plus fournie en duo avec l'acteur Russell Crowe.

Il faut attendre "With or Without You" de U2 pour se sentir un peu plus concerné, avec un habit un peu plus 'slow', chantée plus grave et de manière convaincante par l'homme barbu au chapeau, et un petit synthé lead de derrière les fagots ! Aussitôt après, et sans rien vouloir enlever au talent d'ADELE, à sa voix puissante, "Set Fire to the Rain" rend bien mieux ici, avec une mélodie revue à la baisse naturellement, des choeurs adaptés, un solo de guitare électrique et surtout, le Mellotron (cordes et flûtes) que ZUCCHERO s'est si bien employé à remettre en avant dans la pop-music voilà presque trente ans.

Dommage en revanche que "Knockin' on Heaven's Door", incontournable de Bob DYLAN ici soit si commune passée ses premiers instants, car l'Italien-Emilien aurait réussi le pari d'aider à mieux faire oublier l'affront GUNS N' ROSES. Puisant dans les vieilles années, il propose une relecture agréable de l'étonnant "Inner City Blues" de Marvin GAYE qu'il aurait tout aussi bien pu proposer en 1987, avec même un saxophone quelque peu retiré de sa musique depuis l'époque en question. Ensuite, avec un feeling tout ce qu'il y a de plus transalpin, on apprécie cette "Agnese" reprise à Ivan GRAZIANI, dont la mélodie rappelle fortement le hit mondial "A Groovy Kind of Love" et pour cause, ils puisent tout deux dans la "Sonatina n°5" de CLEMENTI. Une des meilleures prod du disque, claviers et guitares acoustiques à l'appui.

Cela se gâte encore un peu sur "Se Non Me Vuoi", malgré la bonne volonté du chanteur, à cause de Oma JALI, Française native du Val-D'Oise, qui avait fait sensation avec un "Money for Nothing" de DIRE STRAITS rap-rock pour son entrée à The Voice, mais dont l'intervention ici écorche sérieusement les oreilles. Enfin, lonnnngtemps après "Senza una Donna", ballade imparable, c'est avec un certain plaisir que l'on retrouve Paul YOUNG aux côtés de ZUCCHERO, malgré les années, les (boire et) déboires... "I See a Darkness" de Will OLDHAM n'a franchement pas grand-chose à voir avec le méga-tube de 1989, mais elle offre, à travers son aspect sombre et épique conduite par le piano et la pedal-steel, un beau final pour un ensemble bancal, moins uniforme d'un point de vue qualité que le premier volet Discover.

La version deluxe, avec quatre titres bonus, permet, outre le duo Crowe-ZUCCHERO, de retrouver "Senza una Donna" non pas avec YOUNG mais l'Anglo-Italien Jack SAVORETTI. Et s'il n'y a pas de GENESIS au programme cette fois hélas, ni de Bruce SPRINGSTEEN (ce dernier a tout de même influencé la présence de "Chinatown"/"Una Come Te"), on peut entendre une version de "Moonlight Shadow", tube de Mike OLDFIELD que l'Emilien (débarqué en 1983, l'année du single) chante avec sa fille Irène Fornaciari, le bébé des pochettes de 1985 et 86, devenue interprète à succès en leur pays.

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1. Amor Che Muovi Il Sole
2. Una Come Te
3. Just Breathe
4. Sailing
5. Acquarello
6. With Or Without You
7. Set Fire To The Rain
8. Agnese
9. Inner City Blues
10. Rhapsodia
11. Knockin' On Heaven's Door
12. Se Non Me Vuoi
13. I See A Darkness



             



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