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POP-BLUES ITALIENNE  |  STUDIO

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- Membre : Alan Simon

ZUCCHERO - Fly (2006)
Par MARCO STIVELL le 16 Décembre 2018          Consultée 1192 fois

Le premier album de ZUCCHERO réalisé totalement sans son collaborateur fétiche, Corrado Rustici, se nomme Fly et paraît en 2006. Don Was en est le producteur, celui-là même qui s'est chargé des albums des ROLLING STONES depuis le début des années 90, et par-ci par-là, avec Bob DYLAN, Iggy POP, Ringo STARR, Bette MIDLER...

On peut considérer que le changement apporte un nouveau souffle à la carrière de ZUCCHERO, mais c'est uniquement parce que le début des années 2000 contient moins de grands disques. Avec Don Was et Fly, le cantautore revient à ce niveau, à la distinction qui le caractérisait jusqu'à BlueSugar. La pochette est simple, les singles ("Occhi", "Bacco Perbacco") ne sont pas de gros tubes, l'album ne paie pas de mine... Et pourtant !

Pourtant oui, le premier morceau et single principal débute gentiment et de manière festive avec un groove pop-blues/dance, bien taillé comme ses choeurs féminins (parmi lesquels Irene, fille du chanteur). "Bacco Perbacco", sans être un tube, est efficace, meilleur que "Baila Morena" dans le même style. Sans changer de tempo, moins dance seulement, "Un Kilo" nous offre un débit de chant joliment maîtrisé, des guitares nerveuses.

"Pronto" se joint à elles pour le versant pop-blues. Notre chanteur élève la voix comme nulle part ailleurs sur ce disque, on aime la paire de guitares (arpèges et accords "western"), le double solo de Fender Rhodes... Des arrangements forts, et puis les mélodies sont tout à fait convaincantes. Jusque là, dans ses textes, ZUCCHERO mélange l'italien et l'anglais à gogo, la qualité est au rendez-vous, tout va bien.

Le début de Fly est singulier, l'artiste nous propose deux morceaux similaires suivis de deux autres qui le sont également entre eux mais dans un genre ballade. Conduits respectivement par le piano ou les guitares, "Quanti Anni Ho" et "Occhi" nous appellent vers des cimes musicales et on se laisse facilement prendre. L'Emilien chante en falsetto sur le refrain d'"Occhi", ce qui lui permet, une fois n'est pas coutume, de gérer ses propres choeurs féminins sans filles. De très beaux efforts.

Plus loin dans le disque, d'autres sucreries de ce genre ont le même impact. "E Di Grazia Plena" qui commence en piano-voix, "È Delicato" ouvert par un orgue solennel, la profusion de claviers, mellotrons, synthés sifflants et orgues rugissants du tandem "Let It Shine"/"L'amore è Nell'aria", prières magiques saupoudrées de choeurs d'enfants, de guitare slide etc. Sans oublier "Nel Cosi Blu" et son ambiance marine, sa profondeur directement empruntée à "A Salty Dog", chef-d'oeuvre de PROCOL HARUM...

Tout cela dénote un soin particulier apporté aux arrangements, et les slows de ZUCCHERO ne perdent rien de leur ampleur, alors qu'ils sont enfilés sur cet album comme des perles à un collier. Des perles, oui, mis à part "Troppa Fedeltà" qui est plus léger et sans doute le moins bon titre de l'ensemble. Ah, ce sentiment de force contenue sur "L'amore è Nell'aria" (adaptation de "Broken" du groupe anglais FEEDER), avec un résultat éclatant et un chanteur qui fait lui-même chauffer l'orgue Hammond !

Ailleurs, c'est Brian Auger, célèbre musicien de rock ; d'autres grands noms se rencontrent : les bassistes Pino Palladino et Randy Jackson (ex-acolyte de l'Italien, 20 ans plus tôt), le percussionniste Lenny Castro... Les batteurs ont une place très importante, que ce soit Jim Keltner ou Matt Chamberlain, et la chaleur de la production profite spécialement à un instrument qui se montre parfois délicieusement bavard sur le tempo le plus lent, décalé sur les passages les plus rêveurs. Quant à "Cuba Libre" et son rythme latino, ils constituent la seule curiosité réelle, d'un exotisme non-surfait et d'un charme exquis.

Fly est, ainsi, un bijou de disque dans lequel il convient de se plonger, sachant que l'on reste en immersion tout du long. Avec le suivant, Chocabeck (2010), cela représente une époque où ZUCCHERO, qui se pose en multi-instrumentiste, prend son temps pour enregistrer et développer de somptueux climats.

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   MARCO STIVELL

 
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- Zucchero (chant, guitares, pianos, orgue, mellotron, flûte)
- Massimo Marcolini, Tim Pierce (guitares)
- Waddy Watchel, Michael Landau (guitares)
- Pino Palladino, Randy Jackson (basse)
- Paul Bushnell, Davey Farragher (basse)
- Matt Chamberlain, Kenny Aronoff (batterie)
- Jim Keltner, Amir Questlove Johnson (batterie)
- Lenny Castro (percussions)
- Brian Auger (piano)
- Robyx (programmations)
- Jamie Muhoberac (claviers, tambura)
- Eddy Mattei (orgue)
- Chance (choeurs)
- Krish Sharma (sitar)
- Patrick Warren (claviers, arrangements des cordes)
- Greg Leisz (dobro, guitare slide, pedal-steel guitare)
- Irene Fornaciari, Arthur Miles (choeurs)
- Mino Vergnaghi, Sara Grimaldi (choeurs)
- Accademia Musicale Di Firenze (choeurs d'enfants)
- Lucia De Caro (direction de choeur)


1. Bacco Perbacco
2. Un Kilo
3. Occhi
4. Quanti Anni Ho
5. Cuba Libre
6. È Delicato
7. L'amore è Nell'aria
8. Pronto
9. Let It Shine
10. Troppa Fedeltà
11. Nel Cosi Blu
12. E Di Grazia Plena



             



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