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- Membre : Alan Simon

ZUCCHERO - Chocabeck (2010)
Par MARCO STIVELL le 7 Février 2011          Consultée 5261 fois

Chocabeck. Un mot qui peut prêter à sourire, tant on en vient à se dire facilement "c'est quoi ce truc ? Le Sugar n'était pas inspiré pour trouver un titre ou quoi ?". En réalité, il a été plus qu'inspiré. Chocabeck, c'est l'exemple même de titre risible au premier abord, et qui lorsqu'on découvre sa signification, nous laisse cons, songeurs, et au final complètement sous le charme. Chocabeck, c'est le bruit que fait le bec d'un oiseau. "Choca, choca", et "beck" pour le bec, en langue régionale d'Emilie-Romagne, dont ZUCCHERO est natif. C'est surtout le mot que son père employait pour lui répondre, lorsqu'il lui demandait s'il y avait quelque chose à manger : au lieu d'avouer qu'il n'y avait rien, Papa préférait dire "Il y a du chocabeck". L'artiste, attachant jusqu'au bout, affirme aujourd'hui "Pendant des années, j'ai cru que ces « chocabecks » existaient vraiment et étaient délicieux. D'ailleurs, si quelqu'un en a quelque part, je suis toujours partant pour en goûter."

On pourrait évidemment faire un parallèle avec la carrière de ZUCCHERO. On pourrait, mais on ne peut pas. En 2006-2007, pour son album précédent Fly, l'artiste jouissait toujours d'une certaine popularité en particulier grâce à "Baila Morena" (qui a illustré Les Bronzés 3 en France) et autres singles festifs. Ce n'est donc pas que ZUCCHERO ait besoin d'argent, loin de là, il a revanche besoin de faire de la musique, et cela s'entend. Si Chocabeck ne dépareille pas de la recette adoptée par l'artiste depuis quelques années (pop-rock variété pêchu et ballades), il figure instantanément, c'est-à-dire dès la première écoute, en tête de liste parmi les meilleures productions de l'artiste, voire la meilleure. Et puis rien que cette pochette... Admirez cette sagesse, cette classe !

Commençons par la "minorité", ici les morceaux pêchus. Il y en a trois, ce qui sur onze ne fait pas beaucoup, mais on va dire que c'est pour laisser une plus grande part à ladite sagesse. Et après tout, ces trois nouveaux essais pop-rock ne sont pas à enlever du reste, aussi bien en termes de qualité que d'unité. Certes Chocabeck est un album globalement posé, certes l'artiste a beaucoup perdu de sa folie des "Diavolo in me" et autres "Voodoo Voodoo", mais quel plaisir que d'entendre ces trois chansons variété qui ne sont pas sans rappeler les lointaines eighties, avec un entrain, un habillage aussi rythmé et profond (les choeurs) que respectable. Je parle de "E' un Peccato Morir", "Vedo Nero", mais aussi et surtout de la chanson-titre, dotée de choeurs très Beachboysiens, à tel point que mister Brian Wilson en personne fait une apparition. Nouvelles tentatives autrement approuvées. Et cette voix, toujours cette voix (voir comme elle grimpe nerveusement sur le refrain de "Vedo Nero")...

Les ballades viennent ensuite, ceci dit sans besoin d'ajouter "seulement" car j'en viens au meilleur. Enrobées parfois de cordes, harpe voire plus inattendu encore, bassons, tous les autres titres de Chocabeck évoluent dans un milieu folk aérien. Une magie, une élégance ainsi qu'une fluidité considérables sont inhérentes à "Soldati Nella Mia Città" aussi bien qu'à "Alla Fine" (choisi comme premier extrait, et quel extrait...), en passant par le solennel "God Bless the Child", "Oltre le Rive" ou encore les rêveurs "Spicinfrin Boy" et "Someone Else's Tears" (beaux à pleurer). Mais c'est surtout "Un Soffio Caldo" qui impressionne, nous plonge dans une ambiance fantastique, épique, délicieusement riche en beauté, complètement à l'image de la pochette. Ce morceau, je lui garderai éternellement un certain attachement, n'hésite pas un instant à le placer, peut-être plus encore que tous les autres titres de cet album (et pourtant...) parmi mes "highlights" dans tout ce que je connais de la carrière de l'artiste, au même titre que les "Il Volo" et "Menta e Rosmarino", avec une ambiance plus étoffée encore... Toutes ces ballades restent de sacrés chefs-d'oeuvre, c'est le fait même d'arriver à conquérir, par une sincérité et un talent indéfectible, des coeurs amateurs de belles émotions.

ZUCCHERO en 2010 a autant considérablement gagné en "gentillesse" qu'en qualité musicale. C'est un fait, les morceaux pop légers, mais aussi et surtout les ballades trouvent plus facilement grâce à mes oreilles que de nombreux singles et titres rock "fous" anciens. Si je me plais, y compris pour ces derniers, à reconnaître ZUCCHERO comme le Bruce Springsteen italien, c'est en toute modestie exactement comme pour le Boss que j'avoue préférer à tout le reste la densité musicale qui consiste à combiner guitares et nappes de claviers raffinées (Chocabeck, le The Ghost of Tom Joad de ZUCCHERO ?). D'autant plus qu'en matière d'arrangements bien pensés, Chocabeck est loin de faire pâle figure. ZUCCHERO ne se réinvente plus, mais il arrive encore à surprendre, à émouvoir, et cela reste le principal. Une réussite totale, un album d'orfèvre, un des meilleurs que la variété internationale ait pu et puisse produire.

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   MARCO STIVELL

 
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1. Un Soffio Caldo
2. Someone Else's Tears
3. Soldati Nella Mia Città
4. E' Un Peccato Morir
5. Vedo Nero
6. Oltre Le Rive
7. Un Uovo Sodo
8. Chocabeck
9. Alla Fine
10. Spicifrin Boy
11. God Bless The Child



             



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