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NEO-PROG  |  STUDIO

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1982 Market Square Heroes
1983 He Knows You Know
  Script For A Jester's...
  Garden Party - The Great...
  Recital Of The Script
1984 Punch And Judy
  Fugazi
  Assassing
  Real To Reel
1985 Kayleigh
  Lavender
  Misplaced Childhood
1987 Clutching At Straws
1989 Seasons End
1991 Holidays In Eden
1994 Brave
1995 Afraid Of Sunlight
1997 This Strange Engine
1999 Marillion.com
2001 Anoraknophobia
2004 Marbles On The Road (ext...
2007 Somewhere Else
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2022 An Hour Before It's D...
 

- Style : Twelfth Night, Ayreon, Pendragon, Iq
- Membre : Steve Hogarth , Arena, Steve Rothery , Transatlantic, Gtr, The Wishing Tree
- Style + Membre : Steve Hogarth & R. Barbieri , Kino [uk], Fish
 

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MARILLION - Script For A Jester's Tear (1983)
Par JOVIAL le 28 Juillet 2010          Consultée 12076 fois

Nous sommes en 1979 après Jésus-Christ, le rock progressif est quasiment mort, écrasé par les légions punk et heavy métal. Mort ? Non ! La relève est déjà là, résistant encore et toujours à la tentation de la simplicité musicale ambiante. À la tête de ce fabuleux renouveau, un seul groupe, MARILLION. Je passe rapidement sur l’histoire primitive du groupe, les incessants changements de line-up, les premiers singles, l’affaire "Grendel" et la comparaison avec GENESIS pour entrer d'emblée dans le vif du sujet, le premier opus, Script For a Jester’s Tear.
Sorti en 1983, il a depuis atteint le statut d’album culte, ayant non seulement ressuscité un style que l’on croyait disparu, mais également ouvert la voie à une pléiade d’autres groupes, se réunissant sous la bannière d’un genre nouveau, le néo-prog.

Le statut d’album culte est aisé à donner. Un nouveau style, une nouvelle trouvaille, une controverse, une pochette originale ou un grand succès suffisent habituellement pour coller à n’importe quel disque cette étiquette qui n’a finalement pas beaucoup de sens.
Cependant, il est plus que mérité ici. Ce qui se cache derrière cette magnifique pochette n’est pas qu’un simple coup d’essai, c’est un coup de maître. En témoigne le morceau éponyme, la splendide pièce progressive de l’album, où tout est déjà dit. Morceau le plus émouvant de l’album, il s’agit d’un véritable bijou. Chant théâtral et éthéré, symbiose parfaite entre claviers classieux et arpèges clairs, soli grandioses d’un Steve Rothery déjà très inspiré, misant son jeu non sur l’efficacité mais sur l’émotion. Le groupe réussit à forger son propre style, par un subtil mélange des diverses influences de ses aînés : Fish emprunte autant à Peter Gabriel qu’à Peter Hammill, Steve Rothery tient du David Gilmour et Pete Trewavas de Chris Squire. L’influence de GENESIS est évidente, mais le groupe modernise ses sonorités, surtout ses claviers, et choisit d’écrire des morceaux finalement beaucoup moins complexes.

"He Knows You Know", plus incisive et plus conventionnelle, et "Chelsea Monday", mélancolique à souhait, montrent également que le groupe sait varier ses compositions, dévoilant tout son potentiel dans le domaine mélodique. "The Web", malgré une introduction un peu lourde, reste ma chanson préférée de l’album, sur laquelle Rothery réalise sans doute le meilleur solo de sa carrière.
Trewavas reste un bassiste talentueux (écoutez donc sa ligne de basse sur "Chelsea Monday") mais la qualité de son matériel laisse encore à désirer. On termine enfin l’album sur la satire "Garden Party", que je trouve toujours un peu poussive, et la meilleure chanson de MARILLION, "Forgotten Sons". Bien plus enjouée que les autres compositions, elle tranche avec le reste de l’album par la fureur de ses textes et de son ambiance.

Si Fish manque encore un peu d’expérience, il impressionne par la qualité de son chant et la poésie de ses textes, malgré des thèmes peu engageants au départ : la guerre d’Irlande ("Forgotten Sons"), l’addiction à la drogue ("He Knows You Know"), l’amour perdu ("Script For a Jester’s Tear"). Métaphores, jeu de mots, effets de style et allusions mythologiques m’obligent à donner un autre titre au sieur Fish, celui de poète. Il se crée d’ailleurs son propre personnage, celui du Bouffon ('Jester' en anglais), visible sur la pochette, représentant l’artiste/interprète solitaire et associal, prépondérant dans l'album.

Les seuls petits défauts seraient la qualité du son qui a, malheureusement, assez mal vieilli, et la difficulté apparente du batteur, Mick Pointer, à savoir s’accorder sur les autres musiciens. Bien que cela ne soit pas encore aussi catastrophique que sur le live The Recital of The Script, la lourdeur et la pauvreté de son jeu fragilisent les fondations de certains morceaux de l’album, en particulier "Chelsea Monday" et "Forgotten Sons". Membre fondateur du groupe, il sera finalement (et heureusement) viré sans concession 3 mois plus tard.

1983, MARILLION sort son premier chef-d’œuvre qui, malgré certains défauts, reste un des meilleurs disques du rock progressif des années 80, que Fugazi, son successeur, surpassera largement.
1983, un grand groupe était né.

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   (2 chroniques)



- Fish (chant)
- Steve Rothery (guitare)
- Pete Trewavas (basse)
- Mark Kelly (guitare)
- Mick Pointer (batterie)


1. Script For A Jester's Tear
2. He Knows You Know
3. The Web
4. Garden Party
5. Chelsea Monday
6. Forgotten Sons



             



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