Le Cougar mord avant même l’entame du skeud. Il déclare n’en avoir rien à branler d’être ou pas une rock star. Ce disque il le fait pour l’amour de la musique, du folk, du vrai. Il ne souhaite que s’éclater. Ca tombe bien, nous aussi. « De la vraie musique, pour des vrais gens », c’est ainsi que John définit cet album… La classe non ? Nous voici donc en face de sa vingt et unième contribution à la musique populaire américaine... Eh oui ! Les disques s’accumulent depuis 34 ans déjà ! Il l’enregistre durant son tour marathon des stades de baseball yankee en compagnie de BOB DYLAN et WILLIE NELSON, on a vu pires compagnons de route. Et il le fait avec une légende vivante de la musique : Mr T-BONE BURNETT lui-même… Et du coup, jetant les aspects marketing à la poubelle, le félin s’est fait plaisir en enregistrant dans tous les endroits mythiques de l’Amérique traditionnelle, comme les studios Suns -fief de PRESLEY, CASH and Co- ou la chambre 414 du Gunter hotel de San Antonio où ROBERT JOHNSON enregistra ses classiques.

Et puisqu’il a envoyé promener le marketing -zavez zieuté cette superbe pochette, vendeur non?- il s’est aussi mis en tête de jeter aux chiottes les moyens d’enregistrement. Allez tout le monde se réunit dans les chambres d’hôtel en rond autour d’un vieux Mike et d‘un ampli. Pour le moins, le son est « traditionnel », j’en veux pour preuve les petits blues « A graceful hand » et « Right behind me » qu’on pourrait croire extraits d’un vieux BIG BILL BROONZY de 1934.

A Memphis dans les studios Suns, il reproduit à l’identique les méthodes utilisées par Sam Phillips pour enregistrer ELVIS. Ca calme… Du coup, je vous conseille vivement l’écoute du titre éponyme « No better than this » et vous comprendrez de quoi il retourne, c’est le son des « Suns », l’esprit d’ELVIS, mais aussi celui de JERRY LEE LEWIS, de JOHNNY CASH et CARL PERKINS qui flottent sur ce skeud. C’est admirable de non compromission. Sur « Coming down the road », c’est même hallucinant de vérité, on entend les claquements de la contrebasse, la caisse claire qui pète, les gling gling de la gratte, et la voix rauque de John, superbe. La guitare Twangy de « Each day of sorrow » n’est d’ailleurs rien d’autre qu’un hommage aux grands du rock'n'roll. Le petit slow doo wap « Don’t forget about me » rappelera certains thèmes de CHRIS ISAAK, l’aspect brut en moins. Enfin, la country est abordée avec talent sur « No one cares about me ».

On retrouve aussi l’esprit d’un « Nebraska » avec « Thinking about you », même s’il tente d’émuler son idole DYLAN, le Cougar ressemble plus à un SPRINGSTEEN, ce qui n’est pas pour le desservir. « Love at first sight » ne pourra que séduire les admirateurs du troubadour céleste, Robert Zimmermann n’est plus loin. « Easter Eve » nous plonge dans le traditionnel d’un middle west cher au Cougar, lui qui n’a jamais quitté la Corn Belt de son cher Indiana, pas si loin que cela de l’état précédemment cité par le Boss, d’ailleurs les yeux fermés on croit entendre ce dernier.

« Clumsy of world » le dernier titre , est aussi celui ou MELLENCAMP retrouve son fond de commerce, ses rythmes catchy, son chant accusateur si particulier, et ses textes plus qu’engagés. Enfin je terminerai sur cette profession de foi qu’est « Save some time to dream » ce titre à l’image de son géniteur, un homme qui a su garder une intégrité doublée d’un certain espoir. En ces temps de disette intellectuelle, c’est suffisamment rare pour être signalé. Blues, Traditionnel, Folk, country, rock'n'roll, cette galette contient de la zique, de la vraie, comme c’était annoncé !

Donc si vous aimez DYLAN, SPRINGSTEEN et la folk rock music, ce skeud est fait pour vous.