Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK  |  LIVE

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Membre : The Velvet Underground , John Cale , Lou Reed And John Cale , Metallica, Antony And The Johnsons, Reed / Anderson / Zorn

Lou REED - Animal Serenade (2004)
Par LE BARON le 9 Février 2017          Consultée 3009 fois

Animal Serenade, voilà un titre qui attire l’attention. On imagine le pendant du fameux Rock’n Roll Animal de 1974, un miroir tendu au Lou REED blond et teigneux de l’époque. Notons toutefois que si l’animal fût Rock’n Roll, c’est la sérénade qui l’est désormais – animale – et non l’animal qui serait devenu sérénade. Cette phrase est bancale et un peu compliquée, mais nous savons compter sur l’esprit affûté du lecteur.

Cet album est une déception. On a envie d’y croire, à cette sérénade, mais force est de reconnaître que si le titre est bon, le contenu l’est moins. Lou REED est accompagné de son groupe habituel : Fernando SAUNDERS à la basse et au chant, Mike RATHKE à la guitare. Ne manque que Tony "Thunder" SMITH, et pour une raison simple : il n’y a pas de batteur. Fernando SAUNDERS emprunte bien une paire de baguettes de temps à autre pour frapper plutôt maladroitement quelques pads, mais on reste très éloigné de la flamboyance de l’ancien batteur de Serge GAINSBOURG.

La participation de Mike RATHKE est également problématique. Excellent guitariste, il est ici cantonné au rôle de faire-valoir. De plus, il « imite » le plus souvent, par la technologie Midi, le son d’un piano. Je veux dire qu’il joue bien de la guitare, mais que cela déclenche un sampler, et que l’on entend des notes de piano. Cela ne fait absolument pas illusion. On n’y entend ni le doigté d’un véritable pianiste, ni même l’attaque de l’instrument. Prenons "Small Town", par exemple. Si la chanson passait à peu près la rampe sur Songs For Drella, bien que sa musique ne soit guère subtile, on n’entend plus ici que des martèlements dénués de toute finesse.

Pas de batteur, un faux piano, mais Lou REED renforce tout de même son combo avec le violoncelle de Jane Scarpantoni, (ex LOUNGE LIZARDS) et la voix d’ANTONY. Tous deux étaient déjà présents sur The Raven, de sinistre mémoire. Autre lien de continuité avec ce triste album, Lou REED se met en retrait à plusieurs reprises pour laisser chanter SAUNDERS ("Tell It To Your Heart", "Reviens Cherie") ou ANTONY ("Call On Me", "Set The Twilight Reeling", "Candy Says"). Cela pourrait avoir son petit intérêt, mais ils chantent malheureusement tous les deux dans le même registre et pratiquent un falsetto souvent pénible. Ils en font des tonnes, et rivalisent de vibratos pour essayer de nous noyer dans le sirop. On aurait largement préféré que Lou REED chante, et laisse son guitariste jouer de la guitare.

La liste des titres est pourtant alléchante : pas de "Sweet Jane" (hormis les accords du tout début), pas de "Walk On The Wild Side", mais des morceaux moins connus issus de l’ensemble de la carrière de REED, de l’époque du VELVET UNDERGROUND à The Raven. Hélas, trois fois hélas, cela ne prend jamais. Si Lou REED avait réussi son Live acoustique, celui de 1998 , il nous propose ici une relecture de son répertoire avec des arrangements trop sucrés, et bien mous. De plus, les quelques traits d’humour qui émaillent le concert ne parviennent pas à faire oublier une impression gênante : Lou REED est désormais statufié, confit dans sa vanité, n’hésitant pas à se hisser au niveau de Poe (on le savait déjà), mais également de Burroughs, Selby, Chandler, et d’autres. Il a beau faire semblant d’en rire, on a l’impression qu’au fond, il y croit. Bouffi par la fatuité, il ne prend d’ailleurs plus la peine d’incarner les personnages de ses chansons, lui qui a pourtant su faire vivre tout un monde. Il ne les incarne plus car il ne semble préoccupé que d’être Lou REED le poète, l’icône intouchable, celui qui a vu la lumière après avoir frôlé la mort et qui daigne s’adresser encore à nous.

Live médiocre, boursouflé et creux, cet album n’est malgré tout pas inécoutable, juste franchement dispensable.

A lire aussi en ROCK par LE BARON :


Lou REED
Magic And Loss (1992)
Inspiré par le crabe




MASADA
Electric Masada, 50th Birthday Celebration - 4 (2004)
De bruit et de fureur


Marquez et partagez





 
   LE BARON

 
  N/A



- Lou Reed (chant, guitare)
- Antony (chant)
- Fernando Saunders (guitare, basse, kydd fs piccolo basse, roland drum)
- Mike Rathke (guitare, guitare synthesizer, ztar)
- Jane Scarpantoni (violoncelle)


1. Advice
2. Smalltown
3. Tell It To Your Heart
4. Men Of Good Fortune
5. How Do You Think It Feels
6. Vanishing Act
7. Ecstasy
8. The Day John Kennedy Died
9. Street Hassle
10. The Bed
11. Reviens Chérie
12. Venus In Furs

1. Dirty Blvd
2. Sunday Morning
3. All Tomorrow's Parties
4. Call On Me
5. The Raven
6. Set The Twilight Reeling
7. Candy Says
8. Heroin



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod