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ONE-MAN SHOW PUNK   |  LIVE

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- Membre : The Velvet Underground , John Cale , Lou Reed And John Cale , Metallica, Antony And The Johnsons, Reed / Anderson / Zorn

Lou REED - Live : Take No Prisoners (1978)
Par LE BARON le 14 Juin 2016          Consultée 2930 fois

La pochette : dans une ruelle sordide, à côté d'une poubelle renversée, une espèce de punk se tient debout, mains sur les hanches. Il porte un blouson de cuir noir sur son torse nu, un slip noir, un porte-jarretelle et des bas résilles, des bottes à talons hauts. Punk et gay à la fois, voici le Lou du moment. Nous sommes en 1978, Lou est punk. Pas forcément dans la musique, mais dans l'attitude, certainement. Et ça démarre. On entend d'abord une boîte d'allumettes. Quelqu'un allume une cigarette. Puis, dans l'oreille droite, très proche : « hello ». Un silence. Puis, à gauche :« Sorry we're late, but we were just tuning* ». On entend le public, des mots fusent. On y est. Lou REED est là, et semble être prêt à en découdre avec son public.

L'album provient d'un enregistrement au Bottom Line, une boîte rock de Brooklyn. Lou REED est en fait chez lui, ou à quelques blocks. La salle est petite, le public est très proche. Du coup, cela facilite les échanges, et ils sont nombreux. Lou REED, visiblement bien allumé, se lance même dans d'incroyables monologues. C'est déjà surprenant, il n'est d'habitude pas du genre à commenter ses chansons ni même à les annoncer. Là, non seulement il parle, mais en plus, il est drôle. Très drôle, même. Bien sûr, son humour est plutôt noir, cynique, voire carrément méchant, mais qu'importe ! Il est drôle et c'est un réel plaisir de l'entendre aussi volubile.

« Sweet Jane », qui ouvre le disque, permet de balancer quelques méchancetés à l'encontre de Barbra STREISAND ou de Patti SMITH, et de provoquer un peu le public. « I Wanna Be Black », déjà très drôle dans sa version studio, offre une version particulièrement déjantée. Le groupe, impeccable, semble suivre son leader à la baguette, tout en conservant un son sale qui va parfaitement avec l'ambiance.

Suit le ¼ d'heure américain façon Lou : enchaînement de « Satellite Of Love », «Pale Blue Eyes » et « Berlin » (1ère version). Et Lou se laisse également aller dans l'émotion. La voix est loin d'être parfaite, comme d'habitude, mais il se jette corps et âme dans ses chansons et s'avère touchant de sincérité.

« I'm Waiting For My Man » est joué en blues. Là encore, la proximité du public rend l'interprétation tendue, comme sur un fil. La chanson se transforme ensuite plus ou moins en « Temporary Thing » qui devient une suite évidente, même si le morceau est plus récent. Le tout est entremêlé d'improvisations de Lou.

« Coney Island Baby », magistrale, précède l'horrible « Street Hassle ». En studio, cette perle très noire était adoucie par les sons de cordes, et par la voix de Bruce SPRINGSTEEN. Là, elle gagne encore en noirceur. Le son est sale, presque malsain. Du très grand Lou REED.

Arrive le tube, « Walk On The Wild Side ». Lou REED raconte la naissance du morceau et sa vie d'alors. Une version de près de 17 minutes très éloignée de l'arrangement initial. Tout est lourd, poisseux, et hilarant.« Leave Me Alone » clôt l'ensemble.

L'album dure plus d'1 heure 30 pour 10 morceaux. Si les versions sont longues, cela est uniquement dû aux improvisations verbales du chanteur. Elles sont très drôles. Jamais il ne s'est autant laissé aller sur scène. Le fait qu'il se sente chez lui y est sans doute pour beaucoup, ainsi que sa consommation de Dilaudid. Tout le monde en prend pour son grade, y compris et surtout lui-même. Seul Bruce SPRINGSTEEN, qui est apparemment dans la salle, a droit à un salut et même à un mot gentil.

L'ensemble est donc étonnant et formidable. Le groupe est hilare comme le public. Et cela clôt magnifiquement une période sombre chez Lou REED. D'autant plus magnifiquement que l'ensemble est hilarant. Lou abordera ensuite une période plus « sérieuse », notamment dans l'écriture, pour le meilleur et pour le pire. Il s'agit donc ici d'un témoignage très punk de ses propres excès, l'humour en plus. Bien sûr, les amateurs de Transformer seront horrifiés. Tant pis pour eux.


* « Désolé d'être en retard, mais on s'accordait ».

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   LE BARON

 
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- Lou Reed (chant, guitare, guitare-synthétiseur roland)
- Stuart Heinrich (guitare, chœurs)
- Marty Fogel (saxophone électrique)
- Michael Fonfara (piano électrique)
- Ellard 'moose' Boles (basse, chœurs)
- Michael Suchorsky (batterie)
- Angel Howell (tambourin, chœurs)
- Chrissy Faith (chœurs)


- live : Take No Prisoners
1. Sweet Jane
2. I Wanna Be Black
3. Satellite Of Love
4. Pale Blue Eyes
5. Berlin
6. I'm Waiting For The Man

1. Coney Island Baby
2. Street Hassle
3. Walk On The Wild Side
4. Leave Me Alone



             



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