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- Membre : The Velvet Underground , John Cale , Lou Reed And John Cale , Metallica, Antony And The Johnsons, Reed / Anderson / Zorn

Lou REED - Set The Twilight Reeling (1996)
Par LE BARON le 22 Novembre 2016          Consultée 3131 fois

Set The Twilight Reeling est le 17ème album solo de Lou REED. Les deux précédents, New-York et Magic And Loss*, lui ont permis de se positionner comme auteur à textes, si l'on peut dire, davantage que comme chanteur de rock. Lou REED continue ici dans cette veine, opérant toutefois un retour sur ses états d'âme, ce qui, dans son cas, n'est pas forcément bon signe. New-York évoquait différentes trajectoires humaines à travers la ville. Magic And Loss était consacré à la douleur et à la mort, de différents points de vue. On sait que lorsque Lou REED décrit les autres, il peut être excellent. L'introspection, en revanche, n'est pas son point fort. Bien qu'il sache écrire mieux que beaucoup, il n'évite pas toujours l'écueil de la redite. S'il faut être bon pour décrire les autres, il faut être grand pour se décrire soi-même sans provoquer des bâillements incontrôlables.

Et une fois de plus, cet album se veut être celui du changement. La plupart des chansons l'évoquent. Changement intérieur, changement de vie. « I accept the new found man », finira t-il par nous dire dans le morceau titre. Le changement, une fois de plus, une fois de trop ? La question se pose tout au long de l'album. On pense à « The Blue Mask »(1982), avec sa description des affres de l'âme tourmentée de REED, mais la colère en moins. La nouveauté n'est pas dans le fond, qui se répète donc un peu, mais dans la forme, étonnamment apaisée. Depuis qu'il est un Auteur, Lou se serait-il assagi ? Oui, sans doute. Se prend-il au sérieux ? Indéniablement. Est-ce réussi ? A peu près. En fait, si la posture lui sied mal (c'est un homme d'excès), sa sincérité est indéniable. Pas suffisant pour créer un chef-d'oeuvre, mais assez pour rendre cet album écoutable, notamment parce qu'il possède un son intéressant.

Bien que son nom ne vienne pas forcément à l'esprit en ce domaine, Lou REED était amateur de technologie et de techniques d'enregistrement. Rappelons qu'il a même tenté des expériences avec le Binaural et ce dès les années 70. Il a également passé beaucoup de temps à acheter des guitares, des amplis et à s'en faire construire, alors qu'il n'était pas un bon guitariste. Il faut dire qu'à l'inverse de beaucoup de musiciens, il ne cherchait absolument pas à rendre le son beau, voire pur. Au contraire, il cherchait à rendre un son brut**. Cet aspect est très présent dans Set The Twilight Reeling et provient de la prise de son générale, non d'un instrument en particulier. Si les albums précédents étaient propres, presqu'aseptisés – cela doit beaucoup à Mike RATHKE – celui-ci ressemble par moments à la production amateur d'un groupe enregistré dans une cave, avec un micro pour la voix et un autre pour l'ambiance. C'est brut, donc, sans apprêt. Et cela fonctionne étonnamment bien. Si l'album ne brille pas toujours, le son lui apporte une dose de sincérité qui manquait cruellement au terrible triptyque des années 80, de Legendary Hearts à Mistrial.

Il y a par ailleurs 3 bonnes surprises : « Riptide », lancinante et adaptée à la fêlure intérieure qu'elle décrit. Et puis « The Proposition », chanson sur la complémentarité entre deux êtres, vade-mecum d'extrêmes finissant par s'accorder, une sorte de miroir à « What's Good ». L'autre excellente surprise, c'est « Sex With Your Parents (Motherfucker) », charge politique ô combien maîtrisée, qu'il s'agisse du riff de guitare ou de la voix. Car Lou REED nous offre un talk-over grand style, narquois et pince-sans-rire. Cela fait partie de ses très bonnes chansons.

Ce n'est pas le meilleur album de Lou REED, comme d'habitude, mais cela reste bon. S'il a la maturité un peu prétentieuse, Lou a encore des trucs à dire, écrire, chanter. Et c'est tant mieux.


*Je ne compte pas Songs For Drella, mais on pourrait l'inclure dans le versant « littéraire » de Lou REED.

**Un son brut, cela sonne pourtant comme un oxymore. Dès que l'on installe un microphone sur l'instrument, on le modifie.

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   LE BARON

 
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- Lou Reed (voix, guitares)
- Fernando Saunders (basse, guitare acoustique, chœurs)
- Tony 'thunder' Smith (batterie, chœurs)
- Oliver Lake, J.d. Parran, Russell Gunn, (cuivres sur 'nyc man')
- Roy Bittan (piano sur 'finish line')
- Mino Cinelu (percussions sur 'finish line')
- Laurie Anderson (choeurs sur 'hang on to your emotions')


- set The Twilight Reeling
1. Egg Cream
2. Nyc Man
3. Finish Line
4. Trade In
5. Hang On To Your Emotions
6. Sex With Your Parents Part Ii
7. Hookywooky
8. The Proposition
9. Adventurer
10. Riptide
11. Set The Twilight Reeling



             



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