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POP CELTIQUE  |  STUDIO

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- Style : Tri Yann, Denez Prigent , Dan Ar Braz , Dom Duff, Glenmor
- Membre : René Werneer

Gilles SERVAT - L'albatros Fou (avec Triskell) (1990)
Par MARCO STIVELL le 18 Juillet 2014          Consultée 3512 fois

Gilles SERVAT s'allie en 1991 avec les frères Hervé et Pol Quefféléant, piliers de TRISKELL, ainsi que leur ensemble (Patrick Audouin, Jacky Thomas...). Le chanteur ne pouvait pas mieux choisir comme symbole du retour musical à ses origines. À partir de L'albatros Fou, tous ses disques baignent dans cet univers magique imprégné de chanson folk celtique, un domaine sans doute moins riche en surprises mais plus personnel que nombre d'anciennes expériences.

L'albatros Fou, par le soin apporté à la réalisation, à la pochette, au livret, pourrait faire penser à une forme de concept-album, un conte. En vérité, ce qui lie ses chansons originales (comportant la patte des frères Quéfféléant autant que de SERVAT), c'est une passion commune, des messages d'espoir disséminés y compris dans les images âpres. «Yawankiz Ma Bro» est ainsi dédiée à la jeunesse bretonne, «Enfants Noirs» à tous les peuples d'Afrique «chéris des vagues, qui émiettent au soleil un rayon de sourire», preuve en un seul vers du talent inusable de l'auteur SERVAT.

Parmi ces sentiments positifs, on citera les baisers qui défient les temps et saisons, des souvenirs d'enfance autour du moulin de Guérande, le simple fait de rouler sur la route de Kemper, ou encore le jour qui se lève sur le Festival Interceltique de Lorient, grande messe celtique. Musicalement, ce sont d'abord les harpes qui soulignent l'ensemble, ces harpes toujours si pures et émouvantes. TRISKELL a su les faire briller à travers une dizaine d'albums fantastiques : on se souvient de Kroaz-Hent, Ondée, l'album de 1978... On ne peut en dire autant de SERVAT, qui avait seulement invité Kristen Noguès pour une chanson. Cette collaboration n'en est que plus heureuse.

La majorité des airs est composée par les frères Quefféléant et arrangée par Patrick Audouin, claviériste et guitariste. Ce dernier instrument est aussi occasionnellement tenu par le grand Dan Ar Braz. Les reprises de traditionnels apportent une tonalité plus sombre. D'abord, le «Parcel of Rogues» de Robert Burns adressé aux traîtres qui ont livré l'Ecosse à l'Angleterre au XVIIIème siècle. «The Foggy Dew» ensuite, non moins célèbre, sur la révolution irlandaise de 1916 et ici dédié à Jim McGloughlin, membre de l'IRA retenu en otage et dont SERVAT a reçu un mouchoir. Autant de morceaux propices à retransmettre la fierté des Celtes, entre deux danses et airs optimistes.

Les compositions laissent beaucoup de place au couple voix-harpes sur fond de nappes de synthétiseurs, survolées par des instruments à vent traditionnels. Le son est caractéristique de la transition entre les années 80 et 90, particulièrement dans le jeu de la basse et des percussions. Les magnifiques gwerz, récits mystiques et poèmes courtois ressortent, à l'instar de «Kemper» et «Où Vont les Baisers ?» (avec les violons de Jean-Christophe Spinosi). Le morceau-titre instrumental et l'emprunt du chef-d'oeuvre d'O'Carolan, «Eleanor» (Plunkett) mettent mieux que jamais en valeur la beauté des harpes, cordées boyau et métal.

Claviers célestes, guitares tour à tour aériennes et cinglantes comme sur «Parcel of Rogues», interprété au rythme d'une marche... Ce qui n'est curieusement pas le cas de «The Foggy Dew», où les instruments sont en mode «ambient», dans la tradition musicale planante. La voix de SERVAT au ton suave, donne elle aussi une toute autre dimension de la chanson. Son interprétation vocale déborde de sensibilité sur «Le Moulin de Guérande» à l'effet comptine, le puissant «Enfants Noirs» où s'illustrent la batterie (n'est pas Jean Chevalier qui veut) ainsi que la guitare de maître Dan. Avec un zeste de Peter Gabriel pour ce dernier morceau...

Le disque offre encore quelques récréations country festives avec «Yawankiz Ma Bro» et surtout «La Route de Kemper», à l'ambiance printanière, et où les frères Quefféléant délaissent leurs harpes pour des guitares et banjos. En tant que seuls titres réellement gais, taillés pour la scène, ils s'inscrivent dans la ligne conductrice qui fait de ce disque une oeuvre magistrale. Tout amateur de pop celtique se doit de la posséder.

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   MARCO STIVELL

 
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- Gilles Servat (chant)
- Hervé Quefféléant (harpe celtique, banjo, flûte irlandaise)
- Pol Quefféléant (harpe celtique, guitare acoustique)
- Patrick Audouin (piano, claviers, guitare électrique)
- Jean Chevalier (batterie, percussions)
- Jacky Thomas (basse électrique)
- Bernard Quillien (flûte irlandaise, bombardes)
- Patrick Molard (uilleann pipes)
- Thierry Runarvot (contrebasse)
- Jean-christophe Spinosi (violon)
- Dan Ar Braz (guitares)
- Philippe Bizais (claviers)
- Didier Dayot (guitare électrique)


1. Kemper
2. Enfants Noirs
3. Le Moulin De Guérande
4. An Deiziou Hapdout
5. Yawankiz Ma Bro
6. L'albatros Fou
7. Eleanor
8. Où Vont Les Baisers... ?
9. Such A Parcel Of Rogues
10. Les Joues De Lorient
11. La Route De Kemper
12. The Foggy Dew



             



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