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1982 One On One
2006 Rockford
2021 In Another World
 

- Style : The Beatles , The Move , Electric Light Orchestra, Jellyfish, Enuff Z'nuff
- Membre : Bun E. Carlos
- Style + Membre : Robin Zander

CHEAP TRICK - Woke Up With A Monster (1994)
Par JASPER LEE POP le 13 Décembre 2016          Consultée 2481 fois

La longue collaboration houleuse avec Epic ayant pris fin, c'est l'occasion pour Nielsen et ses amis de changer de crèmerie et surtout de prendre un nouveau départ salvateur. Ce sont Lenny Waronker et Mo Ostin, deux dinosaures de l'industrie du disque qui signent CHEAP TRICK chez Warner Bros. Problème, c'est le grand ménage dans la major company et les dinosaures sont voués à l'extinction. Les deux grosses huiles sont remerciées alors que l'album est sur le point de sortir et tous ceux liés de près ou de loin à la signature du groupe la jouent profil bas pour éviter de faire partie de la charrette. Du coup, Woke Up With a Monster ne bénéficiera d'aucune promotion et finira rapidement dans les bargain bins, ces bacs de CDs bradés chez les disquaires dans lesquels il ne fait pas bon échouer. Et ce n'est pas mérité.

C'est Ted Templeman, monsieur VAN HALEN époque Roth qui se charge de la production et ça fait sacrément plaisir tant ça bastonne sec dès « My Gang ». On tend l'oreille pour tenter de distinguer le clavier sirupeux qui nous pourrit la vie depuis maintenant beaucoup trop d'années et on ne le trouve pas. Soulagement. Zander chante avec une hargne qu'on ne lui connaissait plus et le groupe semble comme rajeuni derrière lui. Bon, le titre en lui-même très efficace n'est pas non plus extraordinaire et on se dit que l'air de rien, il aurait eu sa place sur pas mal de disques labellisés hair metal, une orientation que CHEAP TRICK aurait pu prendre à maintes reprises et qu'ils avaient eu l'intelligence de ne pas suivre. La vraie délivrance vient avec le morceau-titre qui suit. « Woke Up With a Monster » est un coup de maître avec une ambiance malsaine digne du premier album et qu'on n'avait plus entendue depuis Heaven Tonight. Robin Zander nous refait le coup de l'aliéné prisonnier de sa camisole de force, l'orchestration flirte à dessein avec la fausseté pour évoquer le cauchemar et c'est tout à fait délectable.

On calme le jeu avec « You're All I Wanna Do », chansonnette à la mélodie pop entraînante mais pas vulgaire dont le groupe a le secret et on marque carrément le pas avec « Never Run Out of Love », la ballade de rigueur. Bon, si vraiment il en faut une, pourquoi pas, on a entendu bien pire. La suite est nettement plus réjouissante en revanche avec « Didn't Know I Had It », un morceau de toute beauté d'inspiration Beatlesienne canal George Harrison avec harmonies vocales de haute volée et orchestration sublime. Zander qui roucoule, Carlos qui galope sur la cloche de sa ride sur le pré-refrain, c'est de la belle ouvrage pop. Encore les Beatles, diront certains et il m'arrive de le dire aussi, c'est à la fois une des forces et une des faiblesse de CHEAP TRICK que d'avoir trop revendiqué leur influence majeure. C'est comme ça et c'est trop tard pour changer. Alors autant le faire proprement comme c'est ici le cas.

« Ride The Pony » attire unanimement les foudres des fans du groupe avec son orchestration synthétique lorgnant vers les 80s. Le morceau serait semble-t-il un déchet de l'album hétéroclite et pas très convaincant de Robin « à partir de maintenant je commence une collec' de couvre-chefs parce que je me dégarni grave » Zander. Certes il fait un peu tâche au milieu de l'album avec son beat électronique mais le résultat n'est pas déplaisant et on se dit que c'est peut-être vers ça que tendait finalement le groupe sur l'infâme « The Doctor ». Pas de panique, « Girlfriends » remet les pendules à l'heure avec un Zander une fois encore possédé. Attention aux marques sur le parquet, le pied bat la mesure avec un bel entrain et il ne s'arrêtera pas non plus de marteler le sol sur « Let Her Go ». Carlos prend le parti de ne pas faire un seul roulement, ce qui est en réalité assez gonflé. La basse de Petersson évoque le riff du « Hair of the Dog » de NAZARETH et tout ça fonctionne très bien. Les deux morceaux suivants sont assez anecdotiques et « Love Me For a Minute » qui clôt l'album dépote sévère.

Ce qui nous fait à l'arrivée un album tout à fait digne et convaincant. Est-ce pour autant le disque du retour de la vengeance du come-back ? Peut-être pas totalement, on a été frustré depuis tellement longtemps que les attentes étaient forcément trop élevées. Reste un album pêchu garni de bonnes compos qui ont bien vieilli. On notera la signature de Julian Raymond sur deux titres, début d'une longue collaboration. Un mot enfin sur la pochette assez hideuse, véritable repoussoir qui n'a pas dû aider à écouler les quelques exemplaires distribués chez les disquaires. L'initiative de changer le logo historique du groupe est à mettre à l'actif de Warner. Les fans y ont vu une malédiction responsable de l'échec du disque. Le groupe à qui on avait fait miroiter un contrat sur de nombreux albums sera remercié aussi sec. CHEAP TRICK était de retour, en forme et personne ne le sut.

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   JASPER LEE POP

 
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- Robin Zander (chant, guitare)
- Rick Nielsen (guitare)
- Tom Petersson (basse)
- Bun E. Carlos (batterie)


1. My Gang
2. Woke Up With A Monster
3. You're All I Wanna Do
4. Never Run Out Of Love
5. Didn't Know I Had It
6. Ride The Pony
7. Girlfriends
8. Let Her Go
9. Tell Me Everything
10. Cry Baby
11. Love Me For A Minute



             



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