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1977 In Color
1979 At Budokan
  Dream Police
1980 All Shook Up
1982 One On One
2006 Rockford
2021 In Another World
 

- Style : The Beatles , The Move , Electric Light Orchestra, Jellyfish, Enuff Z'nuff
- Membre : Bun E. Carlos
- Style + Membre : Robin Zander

CHEAP TRICK - Cheap Trick ('97) (1997)
Par JASPER LEE POP le 18 Janvier 2017          Consultée 2098 fois

Selon Einstein, la définition de la folie est de faire toujours la même chose en attendant des résultats différents. Les gars de CHEAP TRICK ne sont pas fous et entendent bien tirer un enseignement de leurs déconvenues avec Warner Bros qui a enterré leur dernier album mort-né. Terminées les majors, ils vont se tourner vers une petite maison de disques indépendante qui ne les traitera pas comme un vulgaire paquet de lessive. C'est Red Ant qui signe donc le groupe mais Zander & Nielsen concourent décidément de malchance puisque le label dépose le bilan quelques semaines après la sortie de ce nouvel album que les fans surnomment depuis le Dead Ant album (et plus généralement Cheap Trick '97). Et cette fois encore, ça n'est pas mérité.

Jetons un petit coup d'œil à la pochette : véritable revanche et surtout pied de nez cocasse, ce sont une fois n'est pas coutume Nielsen et Carlos qui squattent le recto (sous les traits de leurs instruments*) alors que Zander et Petersson sont relégués au verso. Ensuite, le titre de l'album (ou plutôt son absence), une photo en noir et blanc, tout est fait pour rappeler le disque éponyme inaugural du groupe vingt ans plus tôt. On fait le vide et on recommence ? Pas tout à fait. CHEAP TRICK ne cherche pas tant à opérer un retour aux sources illusoire en renouant avec le style qui était le sien sur le premier disque, véritable coup de maître, que de se réinventer en faisant table rase des égarement passés. Le groupe va prendre son temps en participant d'abord à une compilation à but caritatif en hommage à John LENNON, Working Class Hero dans laquelle ils reprendront « Cold Turkey ». Le résultat est une réussite et Zander excelle à y rendre audible la folie provoquée par le manque de came sous le déluge sonore final de Nielsen. Ils vont ensuite demander l'aide de ce bon vieux Tom Werman pour produire des démos destinées à démarcher les labels. Le deal est simple, Werman doit mixer les démos gratos et en échange les Tricksters s'engagent à lui confier la production de l'album une fois un contrat signé. Sauf que CHEAP TRICK se dédira et que Werman reconnaîtra son boulot intact sur le premier morceau une fois l'album dans les bacs. Il est bien crédité dans les remerciements mais ne touchera pas un dollar. Fâcherie.

Cette deuxième renaissance est la bonne et le groupe présente ici onze morceaux de haute volée tant au niveau de leur composition que de leur exécution magnifiée par une production organique des plus efficaces signée du groupe secondé par Ian Taylor (et Werman sur un morceau donc). « Anytime » qui ouvre les hostilités sur un chouette pattern de Carlos n'est certes pas un chef-d'œuvre et sent la jam à plein nez mais c'est une parfaite entrée en matière tant le groupe libéré semble adresser un « fuck you » à la face du monde. La suite est beaucoup plus écrite et l'ombre sombre de LENNON plane sur de nombreuses compositions (« Hard To Tell », « Carnival Game » et surtout « You Let A Lotta People Down »). Les Tricksters ne font pas de prisonniers sur « Yeah Yeah », « Eight Miles Low », la punky « Baby No More » (la plus faiblarde de l'ensemble) et sur «Wrong All Along » adressée paraît-il à Ken Adamany leur manager de longue date fraîchement renvoyé qu'ils tiennent pour responsable de la traversée du désert des 90s (un grand classique). « Say Goodbye » est une petite merveille pop et comme le suggère la simple lecture des titres, la tonalité globale de l'album est noire et mélancolique. Voire carrément triste avec la première ballade « Shelter » sur le deuil, la transmission et le vide laissé au sein de la famille (Nielsen venait de perdre ses parents, Zander sa mère et là encore on peut penser que l'influence de LENNON n'est pas étrangère avec son « Mother »). La seconde ballade « It All Comes Back To You »  est tout aussi réussie avec un chant particulièrement habité et clôture à merveille l'album.**

Pas de doute, c'est du solide et le véritable retour en grâce de CHEAP TRICK amorcé par l'album précédent est là. On n'ira pas jusqu'à conseiller ce disque à quelqu'un désireux de découvrir le groupe mais il prolongera parfaitement l'écoute des quatre premiers constituant l'âge d'or. Nielsen ne s'y était pas trompé en déclarant que cet opus était le premier album de la 2e moitié de leur carrière. Et on ne s'amusera pas à réécrire l'histoire en affirmant que l'album aurait pu relancer le groupe s'il avait été bien distribué, rien n'est moins sûr vu le contexte de l'époque. On se contentera de dire que CHEAP TRICK était de retour, en très grande forme et que personne ne le sut.

* Dont l'emblématique guitare cinq manches confectionnée en trois exemplaires par la firme Hamer originaire de l'Illinois. En partant du haut : Le 1er manche est une 12 cordes, le 2e et 4e sont des six cordes classiques avec un sélecteur Varitone pour le 4e. Le 3e est équipé d'un vibrato et le 5e est fretless. Le tout pèse des tonnes, ça casse le dos de faire le clown.

** L'édition japonaise est augmentée de deux titres « Baby Talk » et « Brontosaurus », une cover de The MOVE, parus séparément en 45 tours sur le label Sub Pop et produits par Steve Albini. Le son est comme toujours avec le bonhomme crado au-delà du raisonnable et Zander est complètement noyé, ce qui devrait être passible de la chaise électrique. C'est à cette occasion qu'Albini aurait ré-enregistré In Color (voir chronique de l'album).

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- Robin Zander (chant, guitare, piano, tiple)
- Rick Nielsen (guitare, scie électrique)
- Tom Petersson (basse, guitare, tamboura)
- Bun E. Carlos (batterie, tambourin)
- +
- Mike Bert (violoncelle)
- Richie Cannata (piano)


1. Anytime
2. Hard To Tell
3. Carnival Game
4. Shelter
5. Yo Let A Lotta People Down
6. Baby No More
7. Yeah Yeah
8. Say Goodbye
9. Wrong All Along
10. Eight Miles Low
11. It All Comes Back To You



             



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