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1977 In Color
1979 At Budokan
  Dream Police
1980 All Shook Up
1982 One On One
2006 Rockford
2021 In Another World
 

- Style : The Beatles , The Move , Electric Light Orchestra, Jellyfish, Enuff Z'nuff
- Membre : Bun E. Carlos
- Style + Membre : Robin Zander

CHEAP TRICK - The Latest (2009)
Par JASPER LEE POP le 29 Mars 2017          Consultée 1719 fois

S'il y a bien un reproche qu'on ne peut pas faire à CHEAP TRICK, c'est de toujours produire le même album. Nielsen et ses copains se seront tout au long de leur carrière employés à ne jamais proposer deux fois la même galette. Volontairement ou pas et avec plus ou moins de réussite, c'est entendu. La démarche est à double tranchant. C'est souvent rafraîchissant mais ça peut aussi être un brin agaçant. Prenons The Latest par exemple dont le titre a fait long feu puisqu'il n'est plus aujourd'hui le dernier album du groupe. On aurait bien aimé que les Tricksters poursuivent sur leur lancée dans la veine power pop retrouvée sur Rockford. Eh bien, non, The Latest est beaucoup moins enjoué que son prédécesseur.

The Latest est avant tout un disque de producteur. En l'occurrence celui de Julian Raymond, ancien A&R chez Capitol Records, puis chez Warner qui avait déjà coécrit un ou deux titres avec le groupe sur quasiment tous les albums depuis Woke Up with a Monster. Il prend ici une place prépondérante puisqu'il cosigne presque tous les morceaux en plus d'assurer la production. Le groupe n'a pas caché qu'il n'avait rien composé de foncièrement nouveau pour l'occasion. Raymond a fouillé dans les fonds de tiroirs du combo, a déterré ici un riff intéressant, exhumé là un break exploitable et complété le tout pour en faire treize compos. Certaines plages ne sont pas courtes pour rien mais pour du réchauffé l'album tient étonnement la route. Évidemment, on n'atteint jamais des cimes avec du second choix (au minimum) et on n'ira naturellement pas pioché dans The Latest si on souhaite se constituer un best of du groupe.

C'est l'élégiaque « Sleep Forever » qui ouvre la danse sur un peu plus d'une minute avec un Zander pleurant la disparition d'un proche du groupe seul sur une nappe de synthé. C'est beau mais un peu plombant. Alors rien de tel qu'une reprise de SLADE pour nous remonter le moral se dit-on (Dites les collègues, faudrait voir à s'attaquer à la discographie de Lea et Holder un de ces quatre!) ? Pourquoi pas même si le primesautier « When the Lights Are Out » est ici loin d'être mémorable et que le choix de proposer une reprise en véritable premier morceau trahit le manque d'inspiration déjà cité. « Miss Tomorrow » est nettement plus convaincante avec un refrain bien entêtant mais deux choses attirent l'attention et seront typiques du boulot de Raymond sur tout le skeud. D'abord, la présence notable d'un clavier qui bien que tenu par l'excellent Roger Joseph Manning Jr (Et la disco de JELLYFISH alors ?) détourne un peu trop l'identité du groupe. Ensuite, Nielsen et Petersson semblent avoir été remerciés pour les chœurs (c'est l'impression donnée en tout cas) et c'est Zander qui se double pour un résultat certes irréprochable mais beaucoup plus commun et ça monsieur Raymond, ça tient du sacrilège.

Ce sont les ballades qui dominent l'album et si aucune n'est mauvaise, c'est leur trop grand nombre et leur juxtaposition qui nuit à l'écoute de l'album. Le filon des ballades à la LENNON est ici représenté par « Miracle » et Patrick Leonard (songwriter poids lourd pour MADONNA) cosigne « Everybody Knows ». « Closer, the Ballad of Burt and Linda » et « Smile » sont même de vraies réussites mais les deux se succèdent pour terminer l'album et se nuisent mutuellement, c'est du gâchis.

Au rayon des morceaux plus énervés, on notera surtout « Sick Man of Europe » (clin d'œil au nom d'une des premières incarnations du groupe) où les Tricksters tiennent la dragée haute aux Hives avec la basse de Petersson superbement mise en avant. « California Girl » est la réinterprétation aseptisée de « Bad Little Girl » que le groupe avait enregistré avec Scotty Moore et D.J. Fontana, les zicos d'Elvis sur l'album All the King's Men en 1997. « Everyday You Make me Crazy » est quant à lui court comme un spot de pub (pas étonnant, la musique ayant servi dans un jingle pour Pepsi) et ne sert à rien.

The Latest est l'album d'un groupe en panne d'inspiration qui a laissé les rênes à un cinquième membre et qui perd ce faisant une partie de son identité. Le pire, c'est que le résultat bien que bancal n'est pas déshonorant pour autant. Il n'y a aucune mauvaise chanson à déplorer mais on a beau redonner plusieurs chances au disque en espérant avoir une révélation, l'attention retombe à chaque nouvelle écoute. Et puis sur l'étagère rangé à sa gauche, le rigolard Rockford nous fait de l'œil et arrive un moment où on n'y revient plus. Jamais deux fois le même album, vous dis-je.

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   JASPER LEE POP

 
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- Robin Zander (chant, guitare)
- Rick Nielsen (guitare, chœurs)
- Tom Petersson (basse, chœurs)
- Bun E. Carlos (batterie)
- +
- Julian Raymond (divers)
- Roger Joseph Manning Jr (claviers)
- Todd Youth (guitare)
- George Doering (guitare acoustique)
- Linus Of Hollywood (divers)
- Jason Falkner (divers)


1. Sleep Forever
2. When The Lights Are Out
3. Miss Tomorrow
4. Sick Man Of Europe
5. These Days
6. Miracle
7. Everyday You Make Me Crazy
8. California Girl
9. Everybody Knows
10. Alive
11. Times Of Our Lives
12. Closer, The Ballad Of Bart And Linda
13. Smile



             



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