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Bruce SPRINGSTEEN - Lost And Found - Selections From The Lost Albums (2025)
Par MARCO STIVELL le 21 Juillet 2025          Consultée 168 fois

Beaucoup de gens pragmatiques disent qu’il n’y a pas meilleur qu’un fan pour mal parler d'un artiste. Cela se retrouve souvent pour des célébrités comme Bruce SPRINGSTEEN qui ont tendance à faire naître des idées très arrêtées, et alors quand certains passionnés font étalage de leur amour (en péchés capitaux déployés sur sept pages Word, simple exemple au hasard), c'est déjà un avant-goût de l'Apocalypse ! Et quand sort un coffret énorme et onéreux comme ce Tracks II, pourtant à la pire période de l'année question ventes de ce type (fin juin, l'opposé de Noël en somme), on entendra toujours parler d'opération mercantile, inadaptée vu le prix coûtant de l'objet...

Reconnaissons que l'image choisie pour packaging n'est pas faite pour donner spécialement envie. Et quant aux 250 euros de la bête, montant destiné à des box vinyles d'ordinaire, c'est il est vrai très dissuasif. Surtout quand les 'goodies'/cadeaux inédits se limitent à un beau livre détaillant mais fait aussi de photos pas toujours intéressantes ou trop floues avec quelques feuilles 'détachables' de paroles et autres incluses, quand le fond double de la grosse boîte en carton permettait/promettait d'autres choses. Et puis, c'est si éloigné de la simplicité du premier Tracks, en 1998 ! La photo-recto de la compilation CD simple qui résume/accompagne, comme le faisait 18 Tracks à l'époque, et qui nous intéresse là - bien qu'elle donne une irrépressible envie de créer la sienne propre (*) -, offre déjà un meilleur lien.

Oui mais voilà, Tracks était une réunion simple en 4 CDs de face B mises bout à bout. Pour Tracks II, fan ou non, qu'est-ce qui fait qu'on est justement heureux malgré tout de débourser une somme si dispendieuse qui ponctionne gravement le porte-monnaie et tout en ayant la fierté de ne pas se contenter d'une écoute légalement digitale (pour le téléchargement, impossible d'y penser) ? Le seul nom de Bruce ? Non, l'idée que cette boîte sans grand attrait contient de la musique qui, elle, fait toute la différence. L'autre idée que malgré tout ce que Bruce a déjà produit, y compris en termes d'inédits, il avait de quoi remplir quand même sept albums plus ou moins avancés/finis, et que ce n'est sans doute pas terminé. Que ces morceaux, pour la plupart (environ 80 sur les 83), n'ont jamais été entendus en dehors de l'entourage, pas même pas le jusqu'au-boutiste le plus invétéré.

Et malgré le fait que ce soit trop cher, ce qui compte n'est pas l'emballage mais le contenu artistique. Certes, on va se repaître une fois ou deux maximum sur le plan matériel, mais surtout en se disant avoir fait ce qu'il fallait pour obtenir le coffre au trésor (jamais forcément beau d'ailleurs du temps des pirates, souvent vide aussi). Et quand la musique résonne, tout prend sa signification, sans regret aucun. Peu importe que les chansons ne soient pas miraculeuses, que beaucoup se ressemblent etc. On sait pourquoi on le fait, et on en a pour nos efforts en ce qui concerne le principal : le cheminement initiatique, l'émotion grande et pure...

Bruce SPRINGSTEEN a donc réuni sept albums qui n'ont jamais vu le jour, entre 1983 et 2018, soit créés entre deux 'vraies' grandes publications, soit pendant une tournée, ou alors assemblés (comme Perfect World, le septième/dernier) de diverses pièces détachées avec l'optique d'obtenir l'ambiance d'un album normal, avec le E STREET BAND ou non. Et en fait, c'est plutôt non, même si on croise à peu près tout le monde à divers moments (exceptions notables de Clarence 'Big Man' Clemons et Nils Lofgren), au moins une fois (Roy Bittan et 'Little' Steven Van Zandt chacun pour un seul titre de Perfect World).

En 1983, pile entre Nebraska et Born in the U.S.A., le Boss en vacances sur la côte ouest des Etats-Unis, proche de ses parents et sa soeur Pam, améliore les joies de l'enregistrement maison après celui de l'album acoustique-culte de l'année précédente, utilise ses premiers synthétiseurs et se donne une base de travail qui va le poursuivre en marge du BAND toute sa vie durant. De là, Tunnel of Love, réalisé dans la même veine avec les membres de la E STREET intervenants ponctuels ; de là aussi la plupart de ces albums 'perdus', notamment Faithless le 'western avorté' ou Inyo 'l'album mexicain', qui bénéficieront tout de même du concours précieux de Ron Aniello. Soit le producteur et principal collaborateur de Bruce depuis la création de Wrecking Ball en 2011.

Vous ne saurez peut-être pas sur quel pied danser entre la country springsteenienne de Somewhere North of Nashville (enregistré en parallèle des sessions The Ghost Tom Joad en 94-95), ni encore la beauté endimanchée de Twilight Hours (processus étalé de 2011 à 2018) qui fait presque totalement oublier celle, bancale, de Western Stars. Et puis penser que Bruce, avec ses contradictions toute humaines, se sent peu en phase avec son 'best des best-seller' Born in the U.S.A. (1984) quand il s'émeut tant au souvenir des L.A. Garage Sessions '83, mais qu'à côté de ça, il valide un passable Human Touch (1992) pour passer sous silence les Streets of Philadelphia Sessions (1993-94) des décennies durant, c'est un peu fort de café ! Surtout quand on voit la qualité monstre de ce deuxième 'lost album', avec ses drum machines autant que sa couleur bleue rêveuse...

Avec cette compilation Lost and Found (Selections) donc, non seulement vous pouvez faire des économies, mais aussi, pour sûr, vous aurez un bon tour d'horizon. Et contrairement à 18 Tracks, il n'y a pas d'inédit supplémentaire (mais on vous assène que tout ça est mercantile, alors !). Le plus souvent ce sont trois titres par album, deux seulement pour Faithless, tout dans le but d'atteindre le chiffre rond de vingt pièces. Pas toujours optimal puisque comme pour ledit album western spirituel et à l'inverse du morceau-titre, "God Sent You" n'est pas forcément le meilleur choix, surtout qu'il y a de superbes instrumentaux d'ambiance à côté (oui, des instrumentaux, chez SPRINGSTEEN !).

Idem pour "Repo Man" de l'album country nashvillois, et on se dit qu'il y a un peu de la facilité dans le fait de retenir pour pratiquement tous le morceau d'ouverture à chaque fois. Néanmoins, cela reste systématiquement représentatif et le grand public a quand même aisément accès à de belles surprises inhabituelles de la part de Bruce. En tête, "Adelita", ballade galante et son instrumentation mariachi-morriconnienne (un des singles du projet) pour Inyo, ainsi que la superbe fresque "High Sierra" de Twilight Hours.

"I'm Not Sleeping", tout aussi prenant à sa manière est, sur 320 minutes d'écoute, le seul vraiment plus proche du son E STREET BAND ancien comme nouveau, sans saxo toujours donc mais avec la section cuivres des dernières années, et "You Lifted Me Up", merveille des merveilles tout en harmonies continues avec dame Patti Scialfa-Springsteen et master 'Little' Steve Van Zandt, clôture l'ensemble ou n'invite qu'à y revenir. On se dit d'ailleurs que Perfect World est le 'lost album' duquel les 'vrais', avant voire après le miraculeux Letter to You (2020), auraient mieux dû ressembler. Vous l'aurez compris : achetez si vous pouvez, mais dans tous les cas, ne passez point à côté !

Dans mon exemplaire, un feuillet manuscrit a été retrouvé. Une écriture fine, ronde, pas très masculine et encore moins médicale : « J'en suis à mon quatrième passage hebdomadaire derrière le rideau rouge, dès que j'ai mis 'closed' en exergue sur la porte du magasin. C'est mon 320ème en tout, une durée emblématique et d'aucuns sauront pourquoi ! Avec mes vêtements de circonstance, robe de mariée point trop décente, je suis toujours aussi exaltée à l'idée de le retrouver dans ces mondes parallèles pleins de force, mon Bruce adoré. À un de ces jours, peut-être !
PS : j'ai même fini, sans attendre autant tout de même, par comprendre le sens des lettres aux sept clefs ! »


(*)
1) My Hometown (demo)
2) Fugitive's Dream
3) Unsatisfied Heart
4) Something in the Well
5) One Beautiful Morning
6) The Little Things
7) Waiting on the End of the World
8) Faithless
9) A Prayer by the River (instrumental)
10) Where You Going, Where You From
11) Delivery Man
12) Silver Mountain
13) Somewhere North of Nashville
14) Adelita
15) Inyo
16) The Aztec Dance
17) Our Lady of Monroe
18) Lonely Town
19) I'll Stand By You
20) High Sierra
21) Idiot's Delight
22) Rain in the River
23) If I Could Only Be Your Lover
24) You Lifted Me Up

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1. Follow That Dream
2. Seven Tears
3. Unsatisfied Heart
4. Blind Spot
5. Something In The Well
6. Waiting On The End Of The World
7. Faithless
8. God Sent You
9. Repo Man
10. Detail Man
11. You're Gonna Miss Me When I'm Gone
12. The Lost Charro
13. Inyo
14. Adelita
15. Sunday Love
16. High Sierra
17. Sunliner
18. I'm Not Sleeping
19. Rain In The River
20. You Lifted Me Up



             



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