Il est des albums qu'on aimerait aimer, qu'on sait qu'il parait déraisonnable de ne pas s'attarder dessus, et pourtant on ne les porte pas dans notre cœur. À titre personnel, je suis dans ce cas de figure concernant Future Days. Le 5e album de CAN n'est jamais que la dernière oeuvre de l'âge d'or, et est réputé pour ne pas avoir à rougir face à Tago Mago et Ege Bamyasi.

Et pour être franc, Future Days a clairement de quoi se défendre. Je pense bien sûr à "Bel Air", long et riche mouvement occupant toute la face B, et qui se construit comme une longue suite progressive des plus variées. Aux passages plus planants (voire ambient) se succèdent de véritables cavalcades rock des plus appréciables – je retiens particulièrement le passage commençant au bout de 4 minutes 30. La face A contient aussi son lot de bons morceaux, comme "Moonshake", un court mais intense moment, qui sera d'ailleurs retravaillé par CAN plus tard (cf. "Don't Say No" sur Saw Delight).

Le problème, c'est que Future Days n'est pas un album si marquant que ça. Dès lors qu'il s'agit de parler de CAN, il devient plus difficile de l'évoquer. "Bel Air", aussi réussi soit-il, manque de caractère catchy comme l'ont ses illustres prédécesseurs, et si le morceau éponyme est sympathique, sa trop grosse durée en fait un morceau plus facilement oubliable.

Il serait bête de passer à côté de Future Days pour si peu, cependant. Contrairement à Ege Bamyasi, il faut sans doute pas mal d'écoutes pour pleinement apprécier la bête, mais si l'on accepte d'apprécier la musique à un moment T, alors Future Days sera un bon compagnon de route.

Ah oui : accessoirement, c'est le dernier album avec Damo Suzuki.

Note réelle : 3,5/5