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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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RENAUD - Rouge Sang (2006)
Par RAMON PEREZ le 23 Septembre 2018          Consultée 825 fois

J’ai hésité entre deux et trois étoiles. Finalement, je lui en laisse trois car je n’ai pas le cœur à ne pas mettre la moyenne à un album de Renaud, d’autant qu’il ne le mériterait pas. Disons que deux étoiles, ça aurait pu signifier qu’à mes yeux cet album est le moins bon du chanteur, le premier mis à part. A l’époque, je traînais un peu sur le HLM et Renaud s’était mis à participer aux discussions. Il y avait mis un doigt et s’était complètement fait happer. Pendant quelques mois, il a passé des heures sur ce forum à discuter avec ces fans. On sentait quelqu’un qui ne tenait pas en place, qui voulait rattraper le temps perdu lors des années précédentes, mais qui avait aussi bien du mal à se concentrer sur quelque chose tellement ça bouillait.

C’était durant l'enregistrement de Rouge-Sang et cela m’a toujours semblé la meilleure explication à la relative faiblesse de l’album. C’est en même temps ce qui le sauve. En clair : c’est un album bâclé, où beaucoup de chansons ont été entamées, mais finalement peu ont été réellement achevées. Par conséquent, je trouve logique d’avoir voulu tirer de ces sessions un double album (puisque depuis les BEATLES c’est quand même généralement le concept du double album : évacuer un grand nombre de chansons qu’on n’a pas forcément l’envie d’amener loin). Une bonne idée à mettre au crédit de Renaud qui s’est battu pour l’imposer à sa maison de disque ainsi qu’à son entourage, tellement récalcitrants que le double fut l’édition collector et le simple la version courante. A mes yeux, cette version simple est une hérésie. D’autant qu’elle oublie certains des meilleurs titres, quoique le meilleur morceau ne soit même pas dans l’album (« Pondichéry », une modeste mais très réussie chanson sur le tiers-monde, bonus que l’on pouvait télécharger à partir du CD et qui figure depuis dans le deuxième volume des Introuvables). Par ailleurs, l’édition double bénéficie d’un artwork remarquable, sans doute la plus grande qualité de l’objet.

Si Renaud avait eu la tête à ça, il aurait sans doute pu retravailler une grande partie des textes, où figurent des vers faciles, des tournures vaniteuses qui m’ont toujours chagriné. Je ne prendrai pour exemple que le refrain de « J’ai retrouvé mon flingue », qui me fout des boutons et m’empêche d’apprécier réellement des couplets pourtant intéressants. Il aurait pu régler la focale sur les textes engagés, qui oscillent entre le gentillet (à l’époque il se défendait de la petite polémique sur les bobos, disant qu’il avait été bien plus mordant avec les beaufs en son temps, sans se rendre visiblement compte que c’était là le problème) et le trop lourd. Peut-être aurait-il aussi retrouvé un peu de la gouaille et de l’autodérision, plutôt que de nous sortir son album qui se prend le plus au sérieux.

Peut-être aurait-il aussi changé la coloration musicale de l’album. C’est d’ailleurs la critique qu’il a le mieux entendue. Il a très vite regretté d’avoir laissé trop de latitude à Titi, rectifié un peu le tir sur la tournée et sciemment choisi d’autres directions avec les disques suivants. Mais là, on a droit à beaucoup trop d’arrangements sous gonflette. Du rock patapouf ou des solis de guitare dégoulinants, même sur des titres plus calmes. Par exemple « Adieu l’enfance » est un texte important, mais une chanson que je n’arrive pas à écouter à sa juste valeur pour cause d’erreur de casting sur l’accompagnement.

A l’époque, il m’arrivait d’écouter l’album en choisissant l’un ou l’autre disque et je me suis rendu compte que je mettais beaucoup plus souvent le noir, le second. Le rouge s’écoute facilement mais il n’en reste pas grand-chose. Le noir est moins immédiat mais contient davantage de titres valables, ou en tous cas d’idées plus ambitieuses. Ça parle de condition paysanne, du suicide des jeunes ou de persécution des Amérindiens. Ça se frotte à des exercices de style (entre autres « A la Close » ou « Je m’appelle Galilée »). C’est davantage personnel (une chanson pour Romane, une pour Lola et une pour le dernier arrivé, Malone) et ça se permet la modestie de faire une reprise d’un illustre inconnu (Dorémus, dont Renaud a produit le premier album dans la foulée). C’est d’autant plus regrettable de trouver une grande partie de ces titres au milieu du gué.

Toutefois il reste une leçon importante à l’issue de cet album : un Renaud mal foutu est toujours des kilomètres au-dessus de ce que nous impose la musique grand public, ce qui demeure une bonne preuve du talent du bonhomme.

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- Renaud Chant, Choeurs)
- Jean-pierre 'titi' Bucolo (guitare)
- Dominique Grimaldi (basse)
- Claude Salmieri (batterie)
- Alain Lanty (piano)
- Jean-francois Berger (piano)
- Claude Salmieri (piano)
- Christophe Delporte (accordéon)
- Philippe Draï (percussions)
- Romane Serda (choeurs)


1. Les Bobos
2. Dans La Jungle
3. Arrêter La Clope !
4. Rs & Rs
5. Ma Blonde
6. Rouge Sang
7. Elle Est Facho
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9. J'ai Retrouvé Mon Flingue !
10. Nos Vieux
11. Filles De Joie
12. Danser A Rome

1. Pas De Dimanches
2. Adieu L'enfance
3. Jusqu'à La Fin Du Monde
4. Sentimentale, Mon Cul !
5. Elsa
6. Rien A Te Mettre
7. A La Téloche
8. A La Close
9. Leonard's Song
10. Malone
11. En La Selva
12. Je M'appelle Galilée



             



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