Après Flow Motion, on était donc en droit de douter de l'avenir de CAN. Le groupe de Cologne allait-il s'effondrer comme tant d'autres formations de la première moitié des années 70 ou bien il n'avait fait qu'un faux pas particulier ?

Saw Delight oriente vers cette dernière solution. Avec le recrutement de Rosko Gee et Rebop Kwaku Baah, de nouvelles perspectives s'ouvrent pour CAN. En particulier, l'avancée dans la world music est clairement flagrante.
Saw Delight est un album avant tout solide, aussi bien en termes de production que de composition. Certes, "Don't Say No" est une repompe de "Moonshake", mais le rythme et les quelques soli qui y figurent lui donnent un intérêt certain. Le reste de l'album, en dehors de l'indigent "Fly by Night", est au moins tout aussi bon, en particulier l'urgent "Call Me" (à moins d'être exigeant niveau chant) et bien sûr "Animal Waves", dernier long morceau de bravoure des productions Inner Space.

S'il se défend bien, Saw Delight n'est pas un album prioritaire au sein de la discographie. Outre "Fly by Night", il faut admettre que certains morceaux manquent peut-être de concision, en tout cas s'étendent un peu trop. Un ennui certain apparaît alors, ce qui est bien sûr gênant. Mais ça le sera tellement moins au vu des catastrophes à venir.

Note réelle : 3,5/5