Cela commence à sentir le roussi pour les ROLLING STONES et notamment Keith Richards qui est à son apogée d'excès liés à la drogue, entre la police d'un côté et l'envie d'en sortir de l'autre, le souvenir de son deuxième enfant mort à la naissance également. Mais voilà que, loin de s'apitoyer, il nous concocte avec son pote Mick Jagger l'un de leurs albums les plus 'bon enfant' et colorés, sans forcément recourir à la diversité dont les précédents se faisaient l'écho, y compris Black & Blue.

Some Girls a le bon ton de commencer par "Miss You", non seulement parce que c'est le single, mais parce qu'il représente bien le contenu léger voulu, légèrement pailleté, fun et imprégné de femmes, celles qui manquent comme celles qui forcément aimeront. Et ça se fait à grands coups de "ouuuuh", de minauderies par Mick, de basse racoleuse mais bien affûtée par Bill Wyman et de saxophone par Mel Collins. Un tube imparable.

Moins de claviers, moins de musiciens intervenant ici, plus de guitares au contraire et de mordant dès le titre suivant, "When the Whip Comes Down", avec un plaisir prolongé comme sur "Just My Imagination", reprise des TEMPTATIONS. "Lies", très axé sur la batterie sautillante et forte de Charlie Watts, n'a rien à envier à l'énergie punk des CLASH au même moment. "Shattered" enfin est un brûlot tout ce qu'il y a de plus bénéfique. Ron Wood est si bien dans la place qu'on lui confie la basse sur ce titre.

La country de "Far Away Eyes" fait plaisir à entendre, l'ambiance brumeuse de "Some Girls", la coolitude roucoulante de "Beast of Burden" également. Un album frais, autant que son prédécesseur et aussi coloré mais différemment, avec de la remise en question mais aussi, paradoxalement, un côté STONES classique mieux marqué.