Finalement, c'est peut-être bien lui, l'album le plus 'classic-rock' des ROLLING STONES, avec un Jagger qui éructe ses paroles caractéristiques, la paire de guitares affûtées sur rythmes binaires, toujours très blues et plus que rock, de base. Ce mot finit par apparaître de façon multiple, comme une profession de foi et la pochette va dans le même sens : sex, drugs tout ça, tout ça. Après un Goats Head Soup en demi-teinte, le groupe veut relever la tête et montrer qu'il n'est pas devenu qu'un faiseur de ballades, conjugant sa gloire au passé !

Des ballades d'ailleurs, il n'y en a que deux ici : "Till the Next Goodbye" et (un peu moins réussie) "If You Really Want to Be My Friend". Le reste, c'est de la testostérone en musique, sans besoin de trop accélérer le tempo, à une époque où le metal n'avait pas repris le flambeau. Et contre toutes attentes, c'est meilleur que sur Sticky Fingers (pas taper !), parfois un peu cliché ("Dance Little Sister") mais parfaitement écoutable et plaisant dans son genre. De l'immédiateté, à l'image de ces sessions à Munich où peu d'idées étaient déjà prêtes à l'avance.

"It's Only Rock'n'Roll (But I Like It)", phrase symbolique détournée ensuite par GENESIS (à la toute fin de The Lamb Lies Down on Broadway, la même année 74), le morceau mais aussi l'ensemble de la face A sont tout à la gloire du groupe, dont la diversité semble moins de mise. "Luxury" ensuite apporte un peu d'exotisme, mais c'est surtout le brillantissime "Fingerprint File" qui se dégage. Et Mick Taylor, le grand, d'achever son temps comme membre à la basse, parce que Bill Wyman s'est mis au synthétiseur... Alors comme ça, les ROLLING STONES veulent faire de la funk ? Attendez, ce n'est encore que le début !