Comme je le disais dans ma kro-express de Seconds Out (1977), il n’existe pas de live de référence de GENESIS avec Phil Collins au chant, et Three Sides Live ne sera pas la preuve du contraire. Faisant suite à l’honnête mais bancal Abacab (1981), il montre un groupe mieux rôdé au fil des ans, stable aussi bien sur scène qu’en studio, et donc capable de défendre avec brio ses compositions. Oui, une certaine intensité est palpable dès les premières minutes de l’album.

Ensuite, tout dépend de ce qui est joué. GENESIS n’a pas pris de risque, pas plus qu’il n’a risqué le grand plantage puisque la majeure partie de Three Sides Live provient de Duke (1980) et d'Abacab. Là-dessus, rien à dire : d’un côté, l’enchaînement "Behind the Lines"/"Duchess" est à la hauteur, bien qu’un peu trop fidèle au studio, et, de l’autre, "Dodo" est joué avec une énergie rock folle, aussitôt tempérée par un "Abacab" un poil trop long mais démontrant le talent de GENESIS à varier son propos -et montrer le talent de Daryl Stuermer. Hélas, on n’échappe pas à "Follow You Follow Me", ni à un medley plus frustrant qu’autre chose.

Comme tout connaisseur de Three Sides Live le sait, la face D n’a rien à voir avec le reste. Ou bien on a droit au fade E.P 3x3 (1982), ou bien ce sont trois morceaux live plus anciens que les trois faces qui déboulent. Dans cette perspective, quel bonheur d’ENFIN entendre une version live de "One for the Vine", qui plus est fort intéressante car faisant honneur à la composition d’origine ! Quant à l’enchaînement "It"/"Watcher of the Skies", c'est une belle preuve qu’avec du matériel pas ouf, on peut faire de belles choses ; carton rouge en revanche pour "The Fountain of Salmacis", particulièrement à cause d’une performance vocale aux fraises.

En résumé, Three Sides Live est un bon album live de GENESIS, mais de là à y voir un opus essentiel, même dans la discographie étendue du groupe, c’est compliqué. Les réfractaires à Abacab et plus généralement au son des années 80 pourront y trouver leur compte.